Locke & key c’est du solide ! Pas seulement parce que ce quatrième volet est sorti en version cartonnée (après trois premiers tomes initialement publiés en format souple), mais surtout parce que cette saga s’avère de plus en plus incontournable… et pas seulement pour les amateurs de fantastique.
Il aura donc fallu attendre près d’un an pour pouvoir replonger dans l’univers fascinant de Joe Hill, scénariste virtuose de cette saga et fils de Stephen King. C’est avec grand plaisir que le lecteur retrouve cette sympathique petite famille venue prendre un nouveau départ à Lovecraft, dans le Massachusetts, suite à l’assassinat du père par Sam Lesser. Au centre du récit, il retrouve évidemment ces fameuses clés cachées dans le manoir Keyhouse, qui sont activement recherchées par le benjamin des Locke, ainsi que par le diabolique petit ami de la fille. Si les différentes clés et leurs pouvoirs respectifs permettent au scénariste de multiplier les bonnes trouvailles, elles contribuent également à entretenir le suspense et l’ambiance envoûtante de cette saga.
Chacun de ces phénomènes paranormaux est également utilisé pour donner plus de profondeur aux différents protagonistes. Passant d’un personnage à l’autre, le lecteur suit les déboires de cette famille qui se déchire au fil des événements. De la mère dépressive qui sombre dans l’alcoolisme au grand frère qui protège les siens tant bien que mal, en passant par la fille qui tente d’échapper à cette spirale négative en fréquentant deux jeunes un peu bizarres, le scénariste parvient à rendre ses protagonistes extrêmement attachants. Mes préférés demeurent le petit Bode, le cadet des trois enfants qui multiplie les découvertes en fouillant dans les recoins de la propriété familiale, ainsi que Scot et Jamal, les deux amis de la fille, qui insufflent une bonne dose d’humour au scénario.
Si les différentes clés demeurent au centre du récit, celui-ci s’intéresse également aux émotions et aux relations amoureuses des différents protagonistes. En mélangeant fantastique, suspense, émotion et humour au sein d’un scénario intelligent et parfaitement maîtrisé qui insuffle énormément d’humanité à ses personnages, Joe Hill (The Cape) démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent.
Si l’inventivité du scénariste est le moteur de cette série, Gabriel Rodriguez confirme tout son savoir-faire aux dessins. Le dessinateur chilien continue de distiller une atmosphère efficace qui s’installe au diapason de cette saga. Il parvient non seulement à combiner cette ambiance horrifique avec des personnages attachants, mais se permet également un hommage particulièrement réussi à Calvin et Hobbes de Bill Watterson, ainsi qu’aux vieilles séries EC Comics.
Une saga incontournable que vous pouvez également retrouver dans mon Top de l’année !
Ils en parlent également : Jérôme