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le "symptome diarrhée" et sa valeur diagnostique

Par Selectionsavicoles

 

LE « SYMPTOME DIARRHEE »

ET SA VALEUR DIAGNOSTIQUE

Un diagnostic clinique demande, pour être établi, l'observation de tous les symptô­mes notables. Parmi ceux‑ci, la diarrhée est un de ceux qui frappe le plus l'éleveur, car, contrairement à d'autres, il a un caractère de permanence qui se prête à l'observation. Sur les planches à déjections des diarrhées anormales attirent le regard. Elles peuvent aussi souiller les plumes des volailles. D'autres symptômes, au contraire, sont bien plus fugitifs. Une poule semble prostrée au milieu des autres, mais que l'on effraie le groupe, elle reprend une allure normale et disparaît au milieu des troupes.

Il est donc normal que l'aviculteur fasse attention au symptôme diarrhée. Il y est d'autant plus incité s'il possède un ouvrage de pathologie aviaire, qu'il y aura trouvé pour toutes les maladies dans la description des symptômes : les malades sont prostrés et présentent de la diarrhée... Reste l'aspect de la diarrhée, sa couleur. L'abus de la simplification trouvé dans certains ouvrages de vulgarisation a conduit l'éleveur à retenir le "topo" suivant:

Chez le tout jeune poussin :   

diarrhée blanche = pullorose.

Chez les sujets plus âgés et adultes :

diarrhée blanche = typhose ;

diarrhée verte = choléra ;

diarrhée jaune mousseuse = parasitisme ;

diarrhée rouge = coccidiose.

Or, une seule chose est vraie, la dernière ; toutes les autres sont sujettes à caution car elles n'ont aucun sens précis.

Reprenons donc la question dans l’ordre.

DIARRHEE BLANCHE DU POUSSIN (de 1 à 20 jours)

Ne signifie absolument pas "pullorose" uniquement. C'est aussi un symptôme qui accompagne toute maladie infectieuse, tout désordre alimentaire. Pendant les dix premiers jours, la coccidiose caecale elle-­même peut la provoquer ; donc diarrhée chez le poussin signifie "maladie", mais c’est tout.

DIARRHEE DES JEUNES ET DES ADULTES

Diarrhée blanche : c'est évidemment un signe de typhose mais plus généralement d'entérite quelle qu'en soit la cause. C'est pourquoi la diarrhée blanche ou blanchâtre s'observe dans la plupart des maladies suraiguës.

Diarrhée verte : la diarrhée verte, elle, accompagne en pratique toutes les maladies aiguës : à ce titre, on l'observe aussi bien dans la peste que dans la typhose et le choléra aigus.

Il faut signaler à son propos l'observa­tion faite dans divers élevages sur des poules adultes : de temps à autre, un sujet isolé devient triste, cesse de pondre et se met à présenter une diarrhée vert épinard abondante qui aboutit à la mort en quelques jours. Aucune cause et aucun traitement satisfaisants n'ont pu être trouvés. Dans quelques cas, on a sauvé des malades avec de fortes doses de sels d'argent. Les cas restent rares et il n'y a jamais épidémie.

Diarrhée jaune mousseuse : tous les éleveurs qui l'observent concluent : vers ou coccidiose chronique. Or, bien souvent, nous ne trouvons aucun parasite.

Cette forme de diarrhée peut donc avoir plusieurs causes : le parasitisme en est réel­lement une, mais dans bien des cas le seul régime alimentaire en est reponsable.

Devant cette diarrhée, il faut donc se garder de conclure trop vite et de se jeter sur le traitement que l'on croit approprié. En général, c'est là pur jeu de hasard, car on ne traite pas de la même façon vers et cocci­dies, et il est impossible sans autopsie de savoir s'il y a des vers, et sans examen microscopique s'il y a des coccidies.

Il faudra ne pas s'arrêter à la présence de cette diarrhée et considérer les deux autres éléments du problème :

‑ l'aspect général des oiseaux : vivacité crête rouge. La ponte est‑elle constante ou en augmentation ?

‑ l'importance de cette diarrhée par rapport aux excréments totaux.

Si les sujets sont en bon état et les diarrhées rares, il n'y a pratiquement pass à s'inquiéter, tout au plus à surveiller d'un peu plus près afin qu'une augmentation de la diarrhée ou un fléchissement de l'état géné­ral ne passent pas inaperçus.

Si les diarrhées sont nombreuses et si l'état de santé laisse à désirer (sujets maigres, baisse de ponte, crête pâle), on devra suspecter d'abord le parasitisme et tâcher de déterminer sa nature pour appliquer le traitement voulu.

Diarrhée rouge ou sanglante : cest la seule diarrhée vraiment caractéristique. Elle signe 99 fois sur 100 la coccidiose caecale aiguë, surtout entre quinze jours et quatre mois. Passé cet âge, elle peut être excep­tionnellement la conséquence d'une très grave entérite ou de maladies aiguës comme le choléra, la peste, etc... Moins exception­nellement, elle peut accompagner des cas graves de coccidiose intestinale.

De la diarrhée hémorragique, il faut rapprocher ce que les éleveurs décrivent souvent sous les termes de « filets de sang », « morceaux de chair », «morceaux d'intestin », que l'on peut voir dans les excréments des adultes. Ce sont. en général, de petites masses homogènes de teinte corail sale. Il s'agit là encore de colorations banales et bien que quelquefois on y ait trouvé des coccidies, nous pensons qu'il est impossible de faire un rapport entre ces colorations et la coccidiose.

AUTRES DIARRHEES

Nous arrivons donc à la conclusion qu'il ne faut pas, en général, attribuer une signification précise à la couleur d'une diarrhée. Une poule qui consomme beau­coup d'herbe a des excréments verts et cela est normal. Dans des crottes normales, cette coloration, est atténuée par la présence des urates blancs mais, qu'il y ait un peu d'eau en plus, les excréments deviennent liquides et leur teinte se déve­loppe : une telle poule pourra ainsi faire une diarrhée verdâtre (sinon verte) sans avoir le choléra. La diarrhée simple étant la liquéfac­tion des excréments par présence d'un excès d'eau, on peut ainsi avoir des diarrhées diversement colorées, sous des influences alimentaires, sans qu'il y ait lieu de porter un diagnostic autre que celui de "diarrhée". Certaines baies peuvent noircir les excréments et même provoquer à elles seules des diarrhées si elles sont laxatives, ce qui est fréquent.

D'autres aliments (comme le sorgho) peuvent donner des colorations rouges sans signification inquiétante.

CONCLUSION

A part la diarrhée hémorragique, il n'est pas de diarrhée caractéristique permettant à elle seule de poser un diagnostic. Les diarrhées et leurs couleurs constituent tout au plus un des éléments de ce diagnostic et nullement le plus important. C'est donc folie pour l'éleveur de vouloir en tirer des conclu­sions immédiates et en décluire le traitement à appliquer. Il faudra surtout tenir compte de l'état général et, s'il reste bon, rechercher la cause de la diarrhée dans l'alimentation et ne s'inquiéter que si les diarrhées sont abon­dantes et persistantes.

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