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Grégoire Delacourt, le retour

Par Wtfru @romain_wtfru

9782709642866-GVoilà quelques mois que Grégoire Delacourt, auteur du best-seller « La listes de mes envies », a fait son grand retour dans le monde de la littérature. Pas franchement fan de son succès de 2012, on a tardé à s’atteler à son troisième roman « La première chose qu’on regarde ». Mais pris d’assaut par un bouquin exposé de toute part, on a fini par obtempérer, et s’attaquer à la dernière romance du publicitaire.

Extrait

« Le jour où commence ce livre, on frappa à sa porte.
Arthur Dreyfuss regardait un épisode des Soprano (saison 3, épisode 7 : « Oncle Junior se fait opérer d’un cancer à l’estomac »). Il fit un bond. Cria : c’est qui ? On frappa de nouveau. Alors il alla ouvrir. Et n’en crut pas ses yeux.
Devant lui se tenait Scarlett Johansson. »

Résumé

Arthur Dreyfuss a 20 ans, il est garagiste dans un tout petit village, qualifié à maintes reprises de « trou du cul », et va voir sa vie changer le 15 septembre 2010. C’est en effet à cette fameuse date que la magnifique Scarlett Johansson sonne à sa porte, et décide de s’installer chez lui pour quelques jours. Une fois la stupéfaction, et l’émerveillement (particulièrement lié à la taille de la poitrine de l’actrice) passés, le jeune homme retrouve sa lucidité, et comprend que la femme qu’il héberge n’est en réalité que Jeanine Foucamprez, sosie de la plantureuse célébrité.

Cependant, c’est sans la moindre déception que le garagiste tombe fou amoureux de cette réplique parfaite de Scarlett. Une idylle passionnée naît de ces deux personnages, bafoués par la vie, et aussi fragile que des enfants.

Avis

A travers son roman, Grégoire Delacourt tente d’établir un questionnement sur l’essence même de la beauté. L’auteur médite sur l’importance de l’apparence, du jugement des autres, et sur la constitution de l’individualité d’un être. Des bribes de réflexions qui s’avèrent être plus des clichés bien sentis, que de réelles remises en question. Ainsi, Jeanine Foucamprez souffre du syndrome de la pauvre petite fille trop belle pour être heureuse, incarnant parfaitement une morale de conte Disney, nous rappelant que ce qui est essentiel, c’est ce qu’on est à l’intérieur.

Mais ce n’est pas tellement ce manque de profondeur qui est le plus gênant. Car en réalité ces réflexions, même un peu creuses, n’en sont pas moins actuelles, et profondément ancrées dans nos préoccupations quotidiennes, et il est difficile de reprocher l’accessibilité et la simplicité à un roman sans prétention, qui reste malgré tout plutôt agréable à lire.  

L’agacement provient plutôt de la compilation de stars que Grégoire Delacourt énumère tout au long du livre. Véritable catalogue de célébrités, le roman prend des airs de Voici ou Gala, et les (trop) nombreuses descriptions et filmographies des différents acteurs cités, nous font vaciller entre incompréhension et lassitude. Des références people qui contribuent à l’impression de futilité qui se dégage de l’histoire, déjà bien ressentie à travers une intrigue un brin superficielle.

On peut cependant apprécier l’aspect plus violent de ce nouveau roman, en comparaison à « La liste de mes envies ». Les quelques tragédies dispersées au fil de l’histoire, lui apporte un certain contenu, qui permet de s’attacher aux personnages, un peu fades, un peu prévisibles, mais surtout très réalistes.

En définitive Grégoire Delacourt ne nous surprend pas, et offre un roman qui se laisse lire, mais sans plus. 


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