La légende de Beowulf (Beowulf)

De : Robert Zemeckis.
Avec les voix en V.O. de : Ray Winstone, Angelina Jolie, Anthony Hopkins, Crispin Glover, Robin Wright, John Malkovich, Brendan Gleeson, Alison Lohman, Greg Ellis, Sebastian Roche, Dominic Keating...
Avec les voix en V.F. de : Jean-Yves Berteloot, Marjorie Frantz, Jean-Pierre Moulin, Jean-Philippe Puymartin, Marianne Basler, Edgar Givry, Patrick Béthune, Aurélie Billetdoux, Luc Boulad...
Genre : Animation - Fantastique - Aventures.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 53.
Date de sortie : 21 novembre 2007.
Synopsis : En ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l'Europe étaient peuplées de héros et de monstres, et des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d'exception. Le plus glorieux d'entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d'une féroce créature. Son nom devint vite légendaire à travers le royaume et, partout, l'on chanta sa bravoure face au maléfique Grendel. Beowulf ne devint pas seulement célèbre, mais riche. Et avec la richesse vinrent bientôt de dangereuses tentations et une inextinguible soif de pouvoir. Car le héros était aussi humain, trop humain, sans doute, et le guerrier plus avide, plus ambitieux et bien plus faillible qu'on ne l'imaginait...
Bande annonce française
"Je suis éventreur, arracheur, tailladeur, gougeur, je suis les crocs des ténèbres, je suis les griffes de la nuit, mienne et force et puissance... Je suis Beowulf !"


Ça faisais un sacré moment maintenant que je n'avais pas revu "La légende de Beowulf". Je me souviens que la première fois que j'avais vu ce film, j'étais sorti de mon visionnage avec un ressenti un peu mitigé, la performance capture n'étant pas spécialement un genre que j'affectionne même si je n'ai rien contre. Du coup, c'est avec la volonté de laisser une seconde chance à ce film que lors de mon cycle consacré à Robert Zemeckis, j'ai revu ce long métrage.
Et ça à été plutôt bénéfique pour le film. C'est pas devenu une claque à mes yeux mais je dois bien admettre que je l'ai plus apprécié cette fois ci en sachant à quoi m'attendre. Après le léger conte magique du "Pôle Express" que j'avais beaucoup aimé, cette fois ci pour le second long métrage de Robert Zemeckis utilisant le procédé de la performance capture, le scénario écrit par Roger Avary et Neil Gaiman est nettement plus sombre. C'est peut être ça d'ailleurs qui fait que j'ai un peu de mal à accrocher avec ce film. C'est bête je sais mais quand je vois un film d'animation, j'aime y retrouver de la légèreté uniquement. Je veux retrouver mon âme de gosse et avec ce genre de sujet, on ne peut pas dire que ça s'y prête beaucoup.
Pourtant comme je l'ai dis, cette fois ci c'est quand même un peu mieux passer. Je trouve que cette histoire possède quand même quelques longueurs surtout qu'elle se passe en deux temps mais j'ai réussi à mieux accrocher et à moins m'ennuyer que la première fois. Peut être que j'ai vu le film en bonne condition, ça joue sans doute également mais j'ai toutefois nettement plus apprécié cette nouvelle projection avec cette histoire mélangeant fantastique, action et aventure. Vu que je ne m'en souvenais plus, j'ai été surpris de voir le côté grossier (parfois à outrance et pas toujours utile) des différents personnages. Ça colle avec leurs images, c'est pas vraiment dérangeant en soit mais parfois, j'ai eu l'impression que les scénaristes n'étaient pas toujours à l'aise avec leurs exploitations de cette violence verbale.
Si on retire le côté un peu prévisible de cette histoire et qu'on se laisse prendre au jeu, on peut quand même s'amuser devant ce film qui personnellement (et là ça n'engage que moi) m'as fait penser parfois à des monstres de Ray Harryhausen, détail que j'ai bien aimé même si avec le recul, je trouve quand même l'imaginaire ici plus faible, moins profond et très téléphoné. C'est donc sans être vraiment emballé ni même ressenti le moindre côté épique de cette histoire que j'ai passé un bon moment. Avec un tel matériau de base, on pouvait s'attendre je pense à quelque chose de plus recherché dans le traitement des différents personnages mais si le résultat final continue de ne pas m'emballer plus que ça, il possède cependant des qualités non négligeable.
Encore une fois avec ce genre de film, je vai avoir du mal à juger le travail des acteurs. Le procédé est tel que j'ai toujours du mal à sentir le travail des comédiens. Je ne ressens que la technologie qui d'ailleurs modifie quelques peu leurs apparences et me laisse dire que du coup, c'est pas si simple (du moins pour moi) d'être vraiment objectif. Et comme ci cela ne suffisait pas, comme toujours avec un film d'animation, je l'ai toujours regardé dans sa version française car j'ai du mal avec la version originale pour ce genre de projet. C'est donc en prenant en compte ses paramètres qu'il faut lire mon avis qui peut être ne rendra pas vraiment hommage à ce film à sa juste valeur.
Quoiqu'il en soit, ça ne m'as pas empêcher d'apprécier ses différents personnages (ou du moins la façon dont on nous les montre visuellement). Ray Winstone en Beowulf est plutôt convaincant même si on sens de la surenchère dans son personnage. Il prend de l'ampleur au fur et à mesure que le film avance et même si parfois il manque un peu de "charisme" à côté d'autres personnages, si le choix de cet acteur au début me laisser sceptique, j'admets volontiers que je le trouve bon à présent. Son manque de "charisme" parfois, je le ressens notamment lorsqu'il se trouve à côté d'Anthony Hopkins, qui même à moitié dénudé (parfois de façon risible), s'impose plus facilement en Roi Hrothgar. Je regrette d'ailleurs un peu le traitement de ce dernier car je pense qu'il aurait mérité à être plus consistant mais le comédien fait ce qu'il a à faire et visuellement, on semble avoir bien retranscris son jeu à l'écran.
Mais Ray Winstone manque aussi un peu de "charisme" parfois lorsqu'il se trouve aux côtés de John Malkovich. C'est que mon point de vue mais j'ai bien aimé son personnage de Unferth. Là encore, je pense qu'on aurait pu mieux l'exploiter (surtout qu'on retrouve vraiment quelques mimiques de l'acteur) mais bon, c'est souvent ce genre de défaut que l'on retrouve dans les grandes productions qui multiplie les personnages et les acteurs de renommée international. Et si le manque d'envergure à l'écran de Ray Winstone m'as un peu déstabilisé (même si il joue quand même bien je le répète), c'est parce que bien que ce soit lui le héros, il peine vraiment à s'imposer à l'image je trouve. Même Brendan Gleeson en Wiglaf m'ait apparu plus consistant (j'aurais d'ailleurs bien aimé le voir plus).
Bien que ce film sente à fond la testostérone, le casting féminin n'est pas en reste avec par exemple Robin Wright assez plaisante en Reine Wealthow même si cette dernière ne semble connaître que deux expressions sur son visage en faisant souvent la moue ce qui rend parfois son rôle assez agaçant d'ailleurs. la jeune Alison Lohman en Ursulla apparait plus tardivement mais elle m'a elle aussi paru beaucoup trop lisse pour vraiment marquer les esprits. Reste Angelina Jolie qui en mère de Grendel m'a vraiment beaucoup plu. Au delà de l'animation qui la recrée à merveille je trouve en lui rendant sa jeunesse, l'actrice est efficace dans son rôle. Ça en devient d'ailleurs très frustrant qu'on ne la voit pas plus surtout que pour le coup, malgré sa beauté apparente, elle apparait vraiment comme le véritable ennemi dure à abattre mais on s'en occupe malheureusement quasiment jamais...
Pour illustrer mes propos sur mon manque d'objectivité vis à vis de la performance capture et de ma difficulté à donner un avis que je trouve vraiment objectif, je peux évoquer ici le personnage de Grendel justement. Je suis incapable de dire si Crispin Glover est bon. Visuellement il est juste méconnaissable, à tel point qu'on se demande même l'utilité de la présence de ce grand acteur alors qu'un simple figurant aurait très bien pu tenir ce rôle. Je ne reconnais rien de l'acteur vis à vis de son personnage que ce soit dans sa gestuelle ou dans son regard et c'est dans des moments comme ça que je me souviens pourquoi je n'affectionne pas plus que ça le genre car je ne vois que de la technologie. Mais bon, malgré ça le film se laisse quand même regarder et le reste de la distribution semble faire son travail.
Après "Le Pôle Express", Robert Zemeckis semble avoir gravit une marche de plus avec la performance capture qu'il développe dans son cinéma. Maintenant, même si ici le travail est encore plus recherché, je dois avouer que j'ai une préférence pour son précédent long métrage que je trouvais plus efficace et plus fin malgré ses imperfections. Ici, j'ai eu la sensation parfois d'osciller sans cesse avec du bon et du moins bon. J'ai ainsi été épaté par le travail fait sur les yeux des personnages, sur la beauté envoutante que l'on donne à Angelina Jolie, aux différents costumes, aux décors ou encore aux effets d'eaux pour ne citer que ses exemples.
Mais à côté de ça, j'ai été déçu par d'autres chose comme certains corps nu qui m'apparaissent peu crédible, par la texture de la peau des personnages que je n'ai pas trouvé toujours convaincante, du dragon qui aurait pu impressionner mais qui devient vite très classique ou encore de la fluidité des personnages que je n'ai pas trouvé toujours si bon que ça. L'animation en soit n'est foncièrement pas détestable et on sens quand même l'évolution de Robert Zemeckis avec ce film mais si je pardonnais facilement les maladresses visuelles du "Pôle Express", j'ai eu un peu plus de mal avec ce long métrage qui se prends plus au sérieux.
Après, on va pas se mentir, ça reste quand même beau à voir malgré une photographie souvent sombre et une lumière qui joue parfois trop avec les ombres. Dans sa mise en scène, il y à certains plans qui reste d'une très grande beauté esthétique comme le combat final avec le dragon ou ce coucher de soleil sur la mer mais j'ai quand même eu la frustration que le réalisateur ne s'était pas totalement lâché dans sa folie alors que par le passé, avec nettement moins de technicité, il nous à offert des plans plus percutant.
J'ai eu l'impression qu'il à eu plus envie de se lâcher sur le contenu du scénario en proposant un univers plus sombre qu'à son habitude (chose qu'il ne lui va pas trop bien je trouve je préfère quand il reste dans la légèreté) et moins axé sur la variété des plans dans sa mise en scène. Il utilise d'ailleurs assez souvent les même ficelles mais bon encore une fois, malgré ma déception ce n'est pas détestable en soit puisque j'ai plutôt bien apprécié ce long métrage. Quant à la bande originale composée par Alan Silvestri, ce n'est pas ma préféré de son association nouvelle avec ce cinéaste mais elle se laisse quand même écouter en accompagnant bien le récit.
Pour résumer, passer la frustration de mon premier visionnage, j'ai nettement mieux apprécié mon second visionnage de "La légende de Beowulf". Je ne trouve toujours pas ça transcendant, ce genre d'histoire ne va pas très bien à Robert Zemeckis je trouve et avec la performance capture, j'ai du mal avec l'utilisation d'un casting renommé mais j'ai quand même trouvé ce divertissement plaisant cette fois ci. Malgré mes réserves, je lui donne quand même une note peut être un poil trop haute mais le plaisir inattendu de ce nouveau visionnage qui globalement rempli quand même son cahier des charges font que je ne regrette vraiment pas de lui avoir laisser une second chance. Très loin d'être parfait, le film n'est pas inintéressant pour autant et vaut quand même le coup d’œil.