Metro Manila

De : Sean Ellis.
Avec : Jake Macapagal, Althea Vega, John Arcilla, Ana Abad-Santos, Moises Magisa, Erin Panlilio, JM Rodriguez...
Genre : Thriller - Drame.
Origine : Grande Bretagne.
Durée : 1 heure 55.
Date de sortie : 17 juillet 2013.
Synopsis : Aspirant à une vie meilleure, Oscar Ramirez et sa famille quittent les montagnes du nord de la Philippine où ils vivent et viennent s'installer dans la ville de Metro Manila. Proie idéale dans cette ville impitoyable, Oscar va devoir tout risquer pour les siens.
Bande annonce française


Pour ceux qui me suivent un peu, vous avez sans doute remarqué que comparé à l'année dernière, je vais moins au cinéma. J'aime toujours autant le septième art mais je prends plus de plaisir à découvrir les films chez moi puis je préfère me concentrer aussi sur d'autres activités à un moment où le cinéma prenait une trop grande place dans ma vie. Bref, c'est en allant moins dans les salles obscures que du coup, je sélectionne un tout petit peu plus les films que je vais voir. Et après avoir vu la bande annonce, ce "Metro Manila" me tentait vraiment moyennement et je me disais que j'allais le découvrir à la télévision. Seulement voilà, j'avais bien aimé le "Casback" de Sean Ellis et avec des retours presse et spectateurs plutôt positif, j'ai quand même voulu laisser sa chance à ce long métrage.
Est ce que le fait que je ne voulais pas le voir spécialement à la base à jouer ? Je ne sais pas mais quoiqu'il en soit, je suis resté sur ma faim devant ce film. Pourtant, le scénario écrit par Sean Ellis et Frank E. Flowers n'est pas mauvais. Il montre même quelques aspects intéressants en soulevant des questions sur le monde qui nous entoure, sur la nature humaine et sur ce que l'on ait prêt à accepter ou non pour survivre. Avec ses faux airs de "Training day" ou de polar qui prend son temps, il à même globalement tout ce qui peut me plaire.
Seulement voilà, j'ai eu beaucoup de mal à y croire. Ou plutôt, j'y ait cru au début, je me suis laissé happé avant au final de trouver ça très prévisible et voir l'impact de ce film baisser sur moi. Faut dire aussi que "Metro Manila" aurait très bien plus se nommer "VDM, le film" cela aurait été pareil. Il y à tellement de crasses qui s'accumule sur notre héros qu'on se demande parfois si il ne l'a pas cherché. On fait tellement pas semblant à nous l'enfoncer au fond du trou que du coup, quand il se passe une bonne chose pour lui, on se dit que ça va pas durer. Et ça manque pas, non seulement ça ne dure pas mais le scénario qu'on s'imagine arrive.
Du coup, j'ai été peu surpris. Même le final pourtant très fort et se voulant percutant n'as pas totalement fonctionné sur moi. C'est dommage car je pense qu'il aurait pu mais j'en suis d'autant plus frustré qu'en général, c'est le genre de final que j'affectionne particulièrement. Seulement pour ça il faut que je sois surpris et là... on s'y attends quand même grandement tant le film nous conduit à cette fin sans trop de subtilité et me laisse avec un "Tout ça pour ça !". Pourtant, le film prends son temps, il est même très lent ce qui parfois provoque l'ennui mais bon même si je reconnais à cette histoire un pouvoir de fascination, le soufflé retombe vite et il y à fort à parier que je sois moins fasciné lors d'un futur visionnage.
Et c'est vraiment à cause de cette histoire que je reste un peu sur ma faim car à côté de ça, le casting est plutôt bon. J'ai bien aimé Jake Macapagal en Oscar Ramirez. Naïf, son personnage est peut être un peu trop "pur" mais le comédien l'incarne plutôt bien. Maintenant, il est tellement blanc sur lui qu'on à du mal à le trouver convaincant même si on sympathise assez vite avec lui et qu'on lui donnerais la lune sans concession. L'acteur s'en sort vraiment bien et possède le charisme nécessaire pour exister à l'écran ce qui est une très bonne chose.
John Arcilla en Ong est lui aussi pas mal du tout. On à un peu de mal à le cerner au début ce qui accentue le fait qu'on comprenne l'attachement que va éprouver Oscar pour lui mais bon, encore une fois, le film est si prévisible que l'on ne doute pas une seule seconde de l'issu de ce rôle. Quoiqu'il en soit, l'acteur est lui aussi convaincant et forme un bon duo avec Jake Macapagal. Il aurait pu gagner à avoir plus de consistance mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça. D'ailleurs, j'admets volontiers que c'est grâce à ses deux comédiens que j'ai réussi à rester accrocher durant tout le film.
Derrière eux, le casting est lui aussi plutôt bon dans son ensemble. Même la légèreté de Althea Vega en Mai Ramirez passe plutôt bien. On exploite parfois un peu trop son personnage sans que ça aille vraiment quelque part mais la comédienne reste bonne et existe à l'écran à l'inverse par exemple de Ana Abad-Santos en Dora Ong plus transparente. J'ai bien aimé aussi Moises Magisa en Buddha qui pour le coup aurait pu être traité davantage. La distribution s'en sors vraiment bien en tout cas et la réussite de ce film doit beaucoup à son casting.
Elle doit beaucoup aussi à la mise en scène de Sean Ellis. Après "Cashback", j'aime une nouvelle fois beaucoup son travail. La photographie est parfaite, l'exploitation de la lumière apporte beaucoup de charme à ce film et les différents décors m'ont beaucoup plu à tel point qu'on se sens nous aussi vraiment étouffée par cette ville qui ne cesse de bouger et d'être bruyante, en parfaite contradiction avec le monde rural dont son issu nos héros. J'ai vraiment tout aimé, le seul hic restant véritablement le rythme de ce film qui est trop lent à mon goût.
Je comprends qu'on prenne son temps pour installer cette intrigue (il faut quand même une bonne demi heure pour que le film commence vraiment...) mais bon, un poil de peps supplémentaire n'aurait pas été de refus d'autant plus que le montage reste bon mais que quelques coupes aurait pu être plaisante pour gagner en fluidité. Quant à la bande originale composée par Robin Foster, j'ai trouvé qu'elle était elle aussi efficace, collait bien à ce récit mais en rajoute quand même parfois un peu trop dans le côté badant de cette histoire qui n'a déjà pas besoin de ça pour qu'on veuille s'ouvrir les veines.
Pour résumer, je ne regrette pas d'avoir vu ce "Metro Manila". Je l'aurais de toute façon un jour ou l'autre découvert (même si en salle la mise en scène prend une autre dimension). Cependant, même si j'ai bien aimé ce film qui possède de grandes qualités, le scénario m'ayant peu surpris je me laisse à penser que j'aurais très bien pu le découvrir à la télévision sans que cela ne me dérange pour autant. Ça reste quand même un film que je conseille de voir, un film qui me donne envie de continuer de suivre d'un peu plus près le travail de Sean Ellis mais un film qui m'as toutefois laissé sur ma faim. Un bon film... mais que j'ai peur de vite oublier avec le temps...