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La résilience par le cinéma

Par Mickabenda @judaicine
henri_roanne-rosenblatt

Avec Le Cinéma de Saül Birnbaum, Henri Roanne-Rosenblatt signe le récit drôle et déjanté d’une résilience par le cinéma. Le roman d’une résurrection, qui mène le lecteur — en compagnie de Rita Hayworth, d’Orson Welles ou de Laurel et Hardy — sur les traces de Freud à Vienne, des nouveaux migrants au Canada, des vieux juifs de Galicie, et même des gardes rouges à Shanghai.

Comment Saül Birnbaum né, comme Adolf Hitler, à Braunau-sur-Inn, survivant d’une vieille famille de restaurateurs judéo-polonais, dispersée par l’Anschluss, aboutit à New York pour ouvrir un delicatessen dans le East Side Village.

Comment, à l’instar d’autres boutiquiers, Samuel Goldwyn et les frères Warner, il réalise son rêve de devenir producteur de films, grâce à une ébauche de scénario laissée en paiement par un client fauché et encore peu connu à l’époque, un certain Allen Wood !

Comment Saül Birnbaum, par des méthodes inédites de financement, arrive à convaincre la communauté juive de New York de soutenir le film et Duskin Heyman à y jouer un Little Big Rabbi !

Comment, par l’entremise du fils notoirement antisémite d’un ex-notable du gouvernement de Vichy, ce film de série B mis en scène par le neveu de Saül, John dont la filmographie comporte en tout et pour tout des communions, des mariages et un sitcom en yiddish, se retrouve primé à Cannes.

Comment Saül Birnbaum – hanté par le souvenir de son amour d’enfance, Hilde Hitler, nièce du Führer – recouvre, en fréquentant d’inconfortables salles d’art et d’essai de Manhattan, le goût de la vie, les saveurs du sexe et même les délices du bonheur avec une mystérieuse projectionniste, la belle Hannah, rescapée d’Auschwitz.

La résilience par le cinéma

Henri Roanne-Rosenblatt est actuellement membre du bureau de la Cinémathèque Royale de Belgique et expert du Film Fund Luxembourg dont il fut administrateur pendant dix ans.

Ancien réalisateur d’émissions sur le cinéma et critique à la RTBF et dans la presse écrite, il est le coréalisateur avec Gérard Valet de plusieurs films documentaires dont Chine (1971) et Moi, Tintin (Sélection Festival de Cannes, 1977).

Henri Roanne-Rosenblatt a exercé diverses fonctions et responsabilités au niveau européen dans le domaine du cinéma. À ce titre, il a été promu en 2010 Chevalier de l’Ordre grand-ducal de la Couronne de Chêne pour services rendus à l’audiovisuel européen.

En 2005, il a publié un premier roman La vie cachée de Tintin (Filipson Édition). Henri Roanne-Rosenblatt vit à Bruxelles.

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