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Chronique: Ebony Bones – Behold, a Pale Horse

Publié le 08 août 2013 par Wtfru @romain_wtfru

ebony bones behold(1984)

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La pétillante Ebony Bones s’offre un retour en 2013, après nous avoir laissé quasiment 4 ans sans nouvelles depuis le bouillant Bone of my Bones, véritable pochette surprise musicale dont on a eu du mal à se remettre, notamment avec le single W.A.R.R.I.O.R. qui tourne encore dans les pubs d’une célèbre marque de voiture bien de chez nous.
Durant ce laps de temps, la londonienne est devenue une égérie mondiale de la mode sur scène, collaborant avec la maison YSL ou l’ami Jean-Charles de Castelbajac dont l’univers coloré colle parfaitement avec l’arc-en-ciel visuel que propose la chanteuse-actrice.

Mais il était clairement l’heure pour Ebony Thomas de repartir à la guerre avec un nouveau disque. Quatre ans c’est long, très long, surtout lorsqu’on a sorti qu’un seul album et qu’il faut confirmer tout le bien dit jusqu’ici. Amatrice des épopées en grand comité -à l’époque du premier disque, elle déclarait qu’Ebony Bones était aussi bien son nom de scène que celui de l’entité formée avec ses nombreux musiciens-, c’est accompagné d’un orchestre qu’elle revient à nos oreilles. Avec de nouvelles intentions.

Si on décèle encore l’esprit rock dans cette fameuse guitare électrique qui caractérise la plupart de ses productions, il n’est aujourd’hui plus accompagné par l’ambiance électro-bordélo-pop qui faisait sa force. On est dans quelque chose de bien plus sombre, et disons-le clairement, de bien moins plaisant. Il manque cette violente folie qui venait nous foutre des uppercuts à chaque nouvelle track, remplacée par une envie d’aller côtoyer l’épique, l’orgiaque. Et c’est raté.
On a parfois l’impression d’écouter du mauvais TV on the Radio (Breathe) quand ce n’est pas du mauvais rock de festival obscur (Neu World Blues). Et les artifices utilisés pour apporter de la profondeur ne fonctionnent pas plus, que ce soit une chorale d’enfant sur l’irritant What Difference Does It Make ou l’orchestre symphonique d’Inde en introduction.

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Ebony Bones – I See, I Say

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Mis à part I See, I Say placé en début de tracklist, il faut attendre la fin du disque pour enfin (re)trouver un semblant de l’esprit du précédent opus. L’instrumental Bread & Circus et sa basse renvoie à la fusion funk-rock qu’on pouvait croiser en 2009 sur le tube The Muzik par exemple. Et dans son exploration de l’infiniment grand, c’est le duo final Morphine for the Masses et Lazarus qui parviennent à démontrer que, malgré un plantage sur 75% de l’opus, le talent d’Ebony Bones reste intact.
Si ces deux titres sont largement au-dessus du reste, c’est parce qu’ils vont jusqu’au bout de l’obscurité épique recherchée et ne s’acoquinent pas avec une vilaine pop pour attendrir le grand public. C’est lorsqu’elle va le plus loin qu’elle est la meilleure et ce n’est pas une surprise.

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Ebony Bones – Lazarus

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Ebony Bones – Morphine for the Masses

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Ce n’était donc pas la peine d’user de la « facilité » (on met des guillemets car ça reste tout de même une musique assez inédite) pour parvenir à ses fins. Pour preuve, on perd trop en intensité et il n’y a pas franchement un seul tube exploitable. Ah si, un. Mais une jolie escroquerie incompréhensible puisqu’elle a placé, en scred, le morceau sus-cité W.A.R.R.I.O.R en bonus track! Qui était l’introduction du précédent album hein, on le rappellera. Enfin on y trouve quand même une utilité pour nous ici, qui est de montrer l’écart qui sépare « Ebony Bones je montre les crocs » de « Ebony Bones je la joue tranquille ». Et on préfère largement la première option.

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2.5

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Tracklist:
1. Behold, a Pale Horse (feat. The Mumbai Symphony Orchestra) 1:28
2. I See, I Say 3:18
3. Mystery Babylon Balloon 3:07
4. While the People S.L.E.E.P 3:20
5. What Difference Does It Make (feat. The London's Children Choir) 3:42
6. New World Blues 3:42
7. Breathe (feat. Mechanical Elephant) 3:45
8. I.N.V.I.N.C.I.B.L.E 6:49
9. Bread & Circus 3:30
10. Morphine for the Masses 3:55
11. Lazarus 4:35
12. W.A.R.R.I.O.R. (bonus track) 3:28

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