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"Le système Victoria" d'Eric Reinhardt

Par Secriture @SEcriture

Victoria m'a fait l'amour pendant quelques secondes, intense et silencieuse, haletante, les yeux fermés.

David, personnage d'E. Reinhardt

David Kolski est un ancien architecte devenu chef de chantier dans la région parisienne. Alors qu’il achète un cadeau d’anniversaire à sa fille, il aperçoit la sublime Victoria et décide de la suivre. Après quelques heures de filature, il tente de l’aborder. Victoria est DRH dans une grande entreprise internationale. De ce bref échange résulte un rendez-vous, quelques temps plus tard. Très vite, ils deviennent amants et leurs rencontres se transforment en ébats passionnés, des heures et des heures durant.

Je l’avoue, j’attendais beaucoup de ce roman. Ou du moins, je m’attendais à l’apprécier. Hélas, j’ai été fortement déçue (au point de lire en diagonale certains passages) ! Afin de ne pas simplement critiquer amèrement ce roman ma foi très porté sur la chose, j’aimerais en faire une chronique digne de ce nom, histoire de ne pas en donner un avis complètement négatif, car oui, certains points sont intéressants.

Commençons par parler des personnages. Notamment David, le narrateur, qui écrit à la première personne une sorte de journal. Dans ce journal, il revient sur les évènements qui ont marqué sa vie, notamment et surtout, sa relation avec Victoria. Cet homme m’est apparu dès le début antipathique. Egoïste, coureur de femmes, légèrement obsédé sur les bords, il trompe allègrement sa femme, mais refuse catégoriquement de dire « je trompe ma femme » puisque pour lui, sa relation avec Victoria est tellement belle, qu’elle ne peut pas être une simple tromperie… Finalement, David est un homme seul et qui ne sait pas vraiment ce qu’il veut. Son comportement est étrange, et parfois dérangeant (quelle idée de filer une femme dans la rue, de rater l’anniversaire de sa fille, et d’en vouloir à sa famille pour s’être amusée sans lui ?).

Victoria, quant à elle, est une femme de pouvoirs, ayant beaucoup de responsabilités et un côté pervers assumé. Elle croque la vie à pleines dents, avance tel un bulldozer dans les rues du monde entier en sachant pertinemment le pouvoir d’attraction qu’elle entretient sur les hommes. Son personnage se trouve être le plus intéressant du roman.

La relation de ces deux personnages laisse peu de place aux autres personnages (évidemment, ils sont le centre de l’attention). Leur intimité est décrite dans les moindres détails, sans tabou, sans rien omettre… Une histoire de passion avant d’être une histoire d’amour : le roman détaille l’histoire de ces deux êtres, de leur rencontre à la mort de Victoria (annoncée dans les premières pages du roman. Tout l’intérêt étant de découvrir ce qui s’est passé, dans quelles circonstances la mort a eu lieu et quel rôle à jouer David).

J’en viens ainsi à parler du style de l’auteur. Parfois flou et un peu lourd, le style de l’auteur jongle entre digressions, longues considérations économiques et langage cru. Le narrateur opère différents flashback, part parfois dans tous les sens pour nous narrer son histoire et finalement, se perd en une conception philosophique de la vie, une certaine poésie dans la plume. La lecture est de temps à autres peu fluide et même périlleuse : le narrateur se perd et nous perd, on ne sait trop par quel bout prendre le récit.

En bref, une lecture dérangeante qui oscille entre pornographie et conjecture économique. J’ai trouvé certains passages vulgaires sans véritable raison apparente (or la vulgarité pour la vulgarité, ça ne me plait pas des masses). De fait, j’ai eu du mal à trouver le véritable intérêt de ce roman. Certes l’intrigue de départ est intéressante, je me suis vite inquiétée de la mort de Victoria et mon intérêt était à vif. J’ai également apprécié (au début) la sensualité dégagée par les deux personnages, mais je me suis vite rendue compte que l’auteur partait dans un univers qui n’était pas le mien… 

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