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Picnic à Hanging Rock

Publié le 10 août 2013 par Olivier Walmacq

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Genre : Drame / Fantastique

Année : 1975 

Durée : 1h45

L'histoire : En Australie, Le 14 février 1900, les élèves d'une école de jeunes filles d'une petite bourgade partent en excursion afin de pique-niquer. C'est au retour à l'école que l'on se rend compte que les quatre jeunes femmes manquent à l'appel. Des battues sont organisées pour les retrouver ; la police enquête. L'une d'entre elles est bientôt retrouvée, totalement amnésique...

La Critique De Titi70 :

En 1974, le réalisateur Australien Peter Weir se fait remarquer avec un premier long métrage atypique, Les Voitures Qui Ont Mangé Paris.

Deux ans plus tard, il choisit de porter à l'écran le roman de Joan Lindsay paru en 1967, Picnic à Hanging Rock. Avec un financement assuré par des fonds publics et un casting Australien et Anglais, le cinéaste nous emmène en 1900, dans une petite bourgade paisible nommé Hanging Rock.

Pique-nique à Hanging Rock : Photo Peter Weir

Le jour de la saint valentin, plusieurs jeune filles du pensionnat d'Appleyard participent à un pique-nique, sous la supervision d'un de leur professeur. Le temps est magnifique et le lieu de l'événement, précisément au pieds des collines, superbe.

Pourtant, cette journée va rapidement prendre une tournure beaucoup plus inquietante. A peine installées sur le site, plusieurs personnes remarquent que leur montre s'est arrétée, comme si le temps s'était figé.

Curieuse de découvrir l'endroit, Miranda et trois de ses camarades décident de partir en exploration vers les rochers, en prenant pour pretexte une baignade. A mesure que le temps s'écoule, tout le monde semble être pris d'une envie de dormir. 

Le soir même, Madame Appleyard, la directrice, commence à s'inquièter du fait qu'aucune des participantes du pique-nique ne soit revenu. Les heures passent et enfin, la calèche emmenant le petit groupe refait surface. Seulement, il manque trois personnes, dont le professeur accompagnant le groupe et Miranda.

Picnic à Hanging Rock

Seule une des filles à été retrouvée par les policiers, en pleine crise d'hysterie et refusant de dire quoi que ce soit.

Les recherches s'organisent alors pour retrouver les disparue et le mystère s'épaissit de plus en plus.

Au bout de quatre jours, les policiers, manquant d'indices, abandonnent les recherches. Un jeune Anglais dont la famille est en vacances dans la région, et qui a croisé les filles le jour du drame, décide de reprendre les recherches.

Au final, une autre fille sera retrouvée, mais deux élèves resteront à jamais introuvables et les répercussions de cette tragédie sur les habitants d'Hanging Rock seront gravissimes.

A la découverte de cette histoire, une question se pose : Tout cela est il vrai ou non ? Une question qui restera à jamais sans réponse, l'auteur du roman original elle-même n'ayant jamais souhaité répondre, préférant garder un certain mystère sur tout cela, tout comme le réalisateur qui laisse le spectateur se faire sa propre opinion.

Picnic à Hanging Rock

Peter Weir signe avec cette adaptation une oeuvre très étrange, à mi chemin entre le fantastique onirique et la drame psychologique.

Un long métrage qu'on peut clairement diviser en deux parties. La première est, à mon sens, la plus forte, puisque le réalisateur y dépeint les circonstances du drame. La première image nous montre deux jeunes filles dans une chambre du pensionnat. Elles y récitent un poème d'Edgar Allan Poe, puis, un simple dialogue suffit à dépeindre l'attachement et la tendresse existant entre les deux filles.

L'une d'elle, à cause d'une punition concernant un devoir non fait, n'accompagnera pas sa camarade au pique-nique. La seconde n'en reviendra jamais.

Peter Weir installe une sorte de malaise à peine le groupe arrivé, à grand renfort de plans inquiétants, sur les fameuses collines. Au cours de leur exploration, les jeunes filles semblent progressivement comme hypnotisées alors qu'elles avancent vers le sommet, tandis que d'autres élèves semblent pris d'une fatigue intense.

Encore une fois, quelque chose semble avoir arrêté le temps et enveloppe progressivement le petit groupe d'une aura inquiétante.

La seconde partie débutera après la découverte d'une survivante, alors que le jeune Anglais, parti en expédition semble, lui aussi, s'être endormi au pied des fameuses collines avant de reprendre ses esprits, blessé, et ayant devant lui la jeune fille.

A partir de ce moment-là, Peter Weir dépeint les retombées que ce drame provoque chez les personnes de l'entourage. Tandis que le pensionnat commence à perdre de son prestige, que les parents des jeunes filles restantes les retirent une par une, que les professeurs démissionnent et que la directrice sombre dans l'alcool, l'adolescent Anglais s'enfonce dans les remords.

L'une des scènes les plus terribles de cette seconde partie est sans doute celle où la seconde survivante de la tragédie vient saluer ses camarades avant de quitter le pays définitivement avec sa famille. Alors que le professeur leur propose quelques minutes de liberté pour la saluer une dernière fois, un silence se fait, rempli de reproches à travers les regards.  

Peter Weir signe un très grand film, très bien interprété, ponctué d'images allant du magnifique (la nature) au terrible (le suicide de la fille) et qui inspirera d'ailleurs grandement Sofia Coppola pour Virgin Suicides (les deux oeuvres sont, sur la forme, assez similaires). Une oeuvre unique, envoûtante, complexe, terrifiante, onirique, qui a connu un grand succès dans son pays d'origine à sa sortie et n'a rien perdu de son impact fascinant et singulier, le tout porté par une bande originale où se mélangent du classique avec la musique de Ludwig Van Beethoven, de la flute de pan avec un disque de Georges Zamfir, et enfin, des compositions un peu plus contemporaines dues à Bruce Smeaton.

Encore une fois, si Picnic à Hanging Rock demeure une oeuvre un peu oubliée aujourd'hui, ça reste pourtant un long métrage à connaître absolument et l'un des meilleurs longs métrages de son réalisateur. Un film que vous pouvez d'ailleurs voir via la vidéo ci dessous, contenant le film en Français et en Intégralité.

Note : 17/20


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