Critique Ciné : Un Grand Mariage, grande cata

Un Grand Mariage // De Justin Zackham. Avec Robert de Niro, Katherine Heigl et Diane Keaton.

Ce film est passé complètement inaperçu lors de sa sortie et c'est bel et bien déjà l'un des gros problèmes du film. En effet, Un Grand Mariage entre tellement dans le moule qu'il finit pas donner l'envie au téléspectateur de tout simplement zapper. Le problème c'est qu'une belle distribution ne fait pas nécessairement un film et je pense que tout le monde s'est un peu reposé sur ses lauriers, pensant que cela allait suffire pour que les spectateurs ne s'ennui pas et qu'ils se souviennent qu'ils ont passé un agréable moment. Prenant le sujet particulièrement éculé des mariages et des querelles familiales qui finissent en soirées révélations, Un Grand Mariage n'innove pas vraiment. Le truc c'est que ce vaudeville avait réellement de quoi devenir accrocheur, mais il finit rapidement par ennuyer le téléspectateur alors que ses personnages, sans réel fond ni forme alternent le comique balourd et les scènes déjà vu. Justin Zackham, le créateur de la petite (mais déjà oubliée) Lights Out (FX Network) ou encore scénaristique du pitoyable mais drôle (grâce à son duo d'acteur) Sans Plus Attendre revient ici avec un film sans réelle envergure qui ne cherche même pas la petite bête.
Don et Ellie ont divorcé depuis longtemps, mais pour le mariage de leur fils adoptif, et pour le bien de sa mère biologique, les voilà obligés de sauver les apparences en faisant semblant de former un couple uni et heureux comme au premier jour… Au milieu de la famille et de tous leurs amis réunis, leur mensonge va rapidement provoquer des choses qu’ils n’avaient pas imaginées… Entre secrets et faux-semblants, entre hypocrisie et vieilles rancoeurs, rien ne sera épargné aux convives, qui ne vont pas tarder à se jeter dans la bataille. La fête s’annonce saignante et réjouissante…
Je suis déçu car par moment j'ai entrevu quelques idées. Notamment certaines scènes de famille qui avaient un arrière goût de Woody Allen. Et puis plus rien. Le films s'engouffre alors dans son histoire aux personnages ennuyeux qui n'apportent aucun reflet au film. C'est dommage dans le sens où il y avait encore tellement de choses à faire avec ce beau monde mais Justin Zackham choisit d'être en mode mécanique où son scénario ne cherche pas vraiment à creuser les problèmes de chacun. Du coup, ces problèmes que l'on a déjà pu voir ailleurs et avec les mêmes acteurs (Robert de Niro a parfois de faux airs de son personnage de la saga des Mon Beau Père et Moi et Diane Keaton est réellement décevante elle aussi alors qu'elle ne cherche pas vraiment à faire évoluer son jeu d'actrice déjà vu des dizaines de fois). Certes, je ne m'attendais pas au film du siècle mais avec un tel casting j'étais largement en droit de demander bien plus vous ne pensez pas ?
L'arnaque prolifère donc tout au long du film et ce malgré quelques bonnes trouvailles (les scènes cocasses avec la mère biologique par exemple qui ne parle pas un mot d'anglais, Amanda Seyfried qui ne sert strictement à rien mais que j'ai trouvé plutôt mignonne et touchante). Mais je crois que le pire on le droit à Katherine Heigl, aussi transparente qu'une vitre bien lavée qui devient rapidement un boulet. Le problème de ce personnage c'est qu'elle ne tente pas de renouveler quoi que ce soit et c'est bien dommage car je suis certain qu'elle avait tout le potentiel pour faire beaucoup mieux. En tout cas, je pense que l'on peut dire que les vaudevilles sont rares plaisants ces derniers temps. Mis à part Le Prénom (qui est un film français), le dernier en date que j'ai réellement trouvé excellent, cela manque de piquant ailleurs et du coup, je m'ennui terriblement. C'était le cas avec Un Grand Mariage, qui malgré son côté gentil et plein de bonne foi, on se sent un peu arnaqué. Notamment par Robin Williams qui reprend presque son rôle de Permis de Mariage.
Note : 3/10. En bref, une vaste farce pas très amusante.