« Percy Jackson : La Mer des Monstres » de Thor Freudenthal

Percy Jackson (Logan Lerman) a bien des soucis…
Après ses exploits dans le film précédent (1), ce “sang-mêlé”, fils de Poséïdon et d’une humaine, est revenu à une vie “ordinaire”. Si on peut appeler “ordinaire” une scolarité dans un camp pour demi-dieux géré par le Dieu grec du vin Dionysos (Ah bravo, bel exemple pour la jeunesse…) et le centaure Chiron (2). Disons donc, plus ordinaire, moins héroïque…
Dans le camp, il subit la défiance permanente de Clarisse (Leven Rambin), l’athlétique fille du Dieu de la guerre, Arès, qui ne manque pas de l’humilier à chaque épreuve physique. Son père, Poséidon, ne prend jamais le temps de venir lui parler, et Dyonisos écorche sans cesse son nom et ne lui confie que des tâches subalternes peu glorieuses. Se sentant rejeté, Percy se demande s’il est digne d’être le fils d’une telle divinité et se met à sérieusement douter de ses capacités, en tant qu’humain et en tant que demi-dieu.

En plus de tout cela, le jeune homme découvre qu’il a un demi-frère, Tyson (Douglas Smith), fruit des coucheries de son papa avec une nymphe. Ce qui, en génétique mythologique grecque, donne… un cyclope.
La différence du garçon, au demeurant sympathique, contribue à isoler un peu plus Percy du reste de la communauté, malgré le soutien sans faille du satyre Grover (Brandon T. Jackson) et de la belle Annabeth (Alexandra Daddario), fille d’Athéna (3).

Mais le pire reste à venir…
La barrière qui protège la communauté, érigée par Zeus en personne après la mort de sa fille Thalia, tuée par des titans, est sur le point de céder. Une première alerte a été donnée avec l’irruption d’un taureau de Colchide, sorte de boeuf mécanique avec un lance-flammes dans le gosier, du genre à faire passer les vachettes d’Intervilles pour des veaux inoffensifs. Percy et ses amis ont réussi à l’exterminer, mais il y a bien une faille dans le bouclier protecteur, car Luke, l’ennemi juré de Percy (4) a empoisonné l’arbre renfermant l’âme de Thalia.

Le seul moyen de sauver l’arbre et de restaurer la barrière est de trouver la mythique Toison d’Or, celle de Jason et des Argonautes, qui a le pouvoir de ressusciter les choses mortes. Mais les choses ne vont pas être simples, car la toison est gardée par un gigantesque cyclope – bien plus grand et costaud que Tyson – sur une île perdue au coeur du triangle des Bermudes, aussi connue, en mythologie grecque sous le nom de “Mer des Monstres”, une appellation un peu plus conforme à la réalité…
Et bien sûr, la fameuse toison est aussi convoitée par Luke, qui a des projets beaucoup moins sympathiques…

Percy Jackson saura-t-il retrouver foi en lui? Réussira-t-il à déjouer les plans diaboliques de son meilleur ennemi? Normalement oui, vu qu’il y a encore trois romans à adapter derrière… Mais, puisque les scénaristes ont profondément remanié les écrits de Rick Riordan (5), on ne sait jamais, hein…
Alors les réponses à ces questions seront données après plus d’une heure et demie de péripéties convenues mais agréables à suivre, truffées d’humour et d’effets spéciaux. Un peu trop d’ailleurs, car le déluge d’effets numériques se fait au détriment des interactions entre les différents personnages.
Le rythme est suffisamment soutenu pour que ce manque se remarque, mais cela pourrait s’avérer préjudiciable sur le long terme, puisque, à priori, les producteurs veulent aller jusqu’au bout de la saga des Olympiens et que les liens entre les différents protagonistes devraient prendre de l’importance, un peu comme dans la saga Harry Potter sur laquelle semblent lorgner les producteurs de Percy Jackson, afin de séduire le même public-cible : les préadolescents.

C’est un peu la limite de ce film et de cette saga.
Les adultes se sentiront peut-être un peu frustrés par le manque de noirceur de l’oeuvre et par le côté “enfantin” de ces aventures et de leur morale, qui célèbre l’esprit d’équipe, la bonne camaraderie et qui prône la tolérance vis-à-vis de ce qui est “différent” (le frangin cyclope).
Au rayon des mécontents, on trouvera peut-être les lecteurs des romans originaux, qui pesteront contre ces scénaristes qui ont remanié des pans entiers de l’intrigue. A moins qu’ils ne trouvent au contraire judicieux ce choix d’adaptation, source de surprises et de rebondissements inattendus…
Et bien sûr, les cinéphiles intégristes râleront contre le réalisateur Thor Freudenthal, au nom de dieu viking, mais à la mise en scène indolente, façon sieste dans les Cyclades.

Tous les autres apprécieront le spectacle, à condition de prendre Percy Jackson : La mer des monstres  pour ce qu’il est : Un blockbuster estival calibré pour un public familial au sens large, offrant au public une bonne dose d’effets spéciaux spectaculaires (et en relief dans les salles équipées) et décrivant un univers original, élaboré à partir des aventures épiques de la mythologie grecque.
Nom de Zeus! On est curieux de voir la suite. A moins qu’un échec commercial ne précipite le vaisseau Percy Jackson dans la gueule du monstre Charybde, sans espoir de retour…

(1) : Percy Jackson et le voleur de foudre de Chris Colombus
(2) : Que les fans du premier film ne s’étonnent pas, Pierce Brosnan et Luke Camilleri ont été remplacés par Anthony Head et Stanley Tucci dans les rôles de Chiron et Dionysos.
(3) : Fille d’Athéna et cousine de Leatherface (Texas Chainsaw 3D). Waouh, ça c’est la classe…
(4) : Luke est un sang-mêlé, et est le fils d’Hadès, le Dieu des Enfers. Oui, c’est compliqué ces histoires de famille. Sacrés coquins, ces dieux de l’Olympe…
(5) : “Percy Jackson et les Olympiens” de Rick Riordan – 5 tomes – coll. Wiz – éd. Albin Michel

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Percy Jackson : La Mer des monstres
Percy Jackson and the sea of monsters

Réalisateur : Thor Freudenthal
Avec : Logan Lerman, Alexandra Daddario, Brandon T. Jackson, Leven Rambin, Douglas Smith, Stanley Tucci
Origine : Etats-Unis
Genre : Problème de type grec
Durée : 1h46
Date de sortie France : 14/08/2013
Note pour ce film : ●●●●○○
Contrepoint critique : My Screens

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photos : © 20th Century Fox