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Et après de Guillaume MUSSO

Par Lecturissime

et apres guillaume musso  

L’auteur :

http://www.guillaumemusso.com/guillaume_musso.php

L’histoire :

http://www.guillaumemusso.com/roman-1-et-apres.html

A huit ans, Nathan Del Amico a failli mourir en sauvant son amie Mallory de la noyade. Vingt ans plus tard, il est devenu un avocat renommé. Mais Mallory (avec qui il s'est marié et a eu deux enfants), l'a quitté, entre autres parce qu'il était un bourreau de travail. Alors qu'il tente de se reconstruire après cette séparation, il reçoit la visite du docteur Goodrich. Celui-ci explique à Nathan qu'il est un messager, c'est-à-dire qu'il peut voir la mort de certaines personnes à l'avance, et il les aide à vivre au mieux possible ces derniers moment/. Par exemple, il les rapproche des personnes avec qui ils étaient brouillés. Au début, Nathan ne le croit pas. Le docteur lui indique une personne dont il sait qu'elle va mourir, et sa prédiction se réalise. A partir de ce moment, Nathan le croit, et est sûr qu'il est proche de la fin. Il essaie donc de se rapprocher de Mallory, de faire de bonnes actions pour sa famille...

Mon avis :

Je n’avais jamais lu un seul livre de Guillaume Musso et je trouvais que cela manquait à ma –hum- culture. Adulé par les foules, vilipendé par les aficionados de la vraie littérature, je voulais comprendre les tenants et les aboutissants de cette bataille digne de celle entre les anciens et les modernes.

J’ai donc commencé cette lecture en tentant de rester vierge de tout a priori, en me disant qu’après tout s’il était autant encensé par les lectrices moyennes, c’est qu’il devait avoir un intérêt quelconque. Après lecture je peux répondre à cette question : que nenni, aucun intérêt.

Reprenons au début : soit un jeune héros brillant, beau et intelligent, Nathan :

« Brillant, riche et fier de lui.

Tel était Nathan Del Amico.

Vu de l’extérieur. »

Voici le premier message de Musso aux foules : méfiez-vous des apparences, les gens ne sont pas ce qu’ils montrent, ce brave Nathan souffre en réalité d’un gros complexe d’infériorité dû à ses origines modestes… Pauvre chou !

Mais le pauvre chéri a un autre souci :

« Mais sa vie privée avait suivi la trajectoire inverse de celle de sa réussite professionnelle. Ces dernières années son couple s’était défait. (…) Certes, il n’était pas le seul dans cas –au cabinet, plus de la moitié de ses collègues étaient également séparés de leurs épouses – mais cela n’était pas une consolation. (…) Non, pensa-t-il en s’asseyant sur le canapé, un homme qui dort sans personne à ses côtés et qui n’a pas vu sa petite fille depuis trois mois n’a pas réussi sa vie, fût-il par ailleurs millionnaire. »

Deuxième message, pioché dans les pages « proverbes » du Larousse : « l’argent ne fait pas le bonheur » mes amis (ce que je répète souvent à mon banquier )…

Heureusement pour lui, un ange – pardon, « un messager » - est descendu du ciel pour l’éclairer (comprenez : lui assener les proverbes et autres sentences populaires de bon aloi)

Ainsi, il assiste à une opération chirurgicale compliquée visant à retirer des métastases cancéreuses du foie d’un pauvre homme, et soudain le sens de la vie lui apparaît clairement :

« Il se sentait humble. A ce moment précis, ses dossiers, ses réunions de travail et ce million de dollars sur son compte en banque lui parurent futiles. »

(Ai-je dit que Nathan était un brin niais ?)

Pour faire court, le messager a évidemment un message à lui délivrer –cqfd- message que Nathan comprend mal –il est niais- mais il va tout de même se rappeler qu’il est mortel – sans blague ?-

« Nathan se sentait très abattu. Non, il n’était pas puissant. Personne ne l’était vraiment. Tout ne tenait qu’à un fil : sa vie comme celle de Sean. »

Nathan va faire d’autres grandes découvertes :

« Voilà ce qui ne tournait pas rond dans sa vie : il ne prêtait pas assez d’attention aux autres. Une phrase que lui répétait souvent Mallory lui revint alors en mémoire : «  S’occuper des autres, c’est s’occuper de soi. » »

Le sujet central tient à l’accompagnement en fin de vie des patients, et plus largement des hommes, avec des phrases brillantes sur le sujet :

« Tu ne dois pas avoir peur d’avouer tes sentiments à ceux que tu aimes. »

« Pour faire face à la mort de quelqu’un de précieux, tu dois te rapprocher de ceux qui t’aiment. »

«  Parfois tu te sentiras très seule et tu auras envie de pleurer et alors il faudra le faire parce que ça fait du bien. »

Et la conclusion, génialissime :

« La vie est quelque chose de formidable. Quelque chose de si précieux. »

Alléluia !

Je précise que ces phrases sont adressées à une enfant ce qui explique sans doute leur caractère niaiseux…. Ou pas…

Nathan va donc devenir humain – je vous passe les péripéties multiples et invraisemblables, et découvrir qu'il n'est pas seul au monde et que l'amûuuuur c'est c'qui y'a d'plus beau...

Pour conclure voici la recette du succès populaire :

piocher dans le dico quelques sentences populaires, copier-coller, 

s’intéresser à des thèmes universels comme l’amour, la vie la mort –et ne pas hésiter à abuser du mot « amour »

créer des héros stéréotypés niais si possible,

écrire de façon très simple, sujet- verbe- complément, comme si vous vous adressiez à une enfant de trois ans

en rajouter dans le pathos : mort d’enfant, alcoolisme des parents, enfance malheureuse, injustice sociale, tout est bon à prendre pour faire pleurer dans les chaumières – axer tout de même les malheurs sur les jeunes enfants, cela émouvra davantage -

tremper le tout dans une ambiance irrationnelle voire surnaturelle avec quelques pseudo-données scientifiques – tirées des manuels de vulgarisation tout de même - visant à accréditer des élucubrations

ajouter quelques citations d’auteurs intellos en début de chapitres, mais dans le corps du texte ne citer que des références populaires –« Nuits blanches à seattle », …

- Bref prenez vos lecteurs pour des c....

A bon entendeur ...

Premières phrases :

« Le lac s’étendait à l’est de l’île, derrière les marias qui baignaient les plantations de canneberges. Il faisait bon.

Après quelques jours de froid, la douceur était maintenant de retour et la surface de l’eau envoyait les couleurs flamboyantes de l’été indien. »

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Du même auteur : 7 ans après

Autre : euh… au hasard, les romans de Marc LEVY ?

Et après, Guillaume Musso, Pocket, 7.20 euros


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