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Les Enfants de Willesden Lane de Mona Gobalek et Lee Cohen

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Les Enfants de Willesden Lane de Mona Gobalek et Lee Cohen

Les enfants de Willesden Lane de Mona Gobalek et Lee CohenBroché : 368 pages
Editeur : Hachette (4 septembre 2013)
Collection : Témoignages
Langue : Français

Disponible sur liseuse : Oui

ISBN-10 : 2012028748
ISBN-13 : 978-2012028746

Prix éditeur : 11€90

Résumé : 1938. Vienne. Lisa Jura est juive. Lisa est aussi un prodige de la musique, une pianiste de génie âgée tout juste de quatorze ans. Et Vienne, capitale de la musique qui a vu se succéder Mozart, Beethoven, Schubert et Liszt, est devenue depuis peu une patrie hostile, voire dangereuse pour elle, rongée de l’intérieur par la barbarie nazie. Lorsqu’on offre à ses parents l’opportunité de sauver l’un de leurs enfants en l’envoyant loin, à l’abri, en Angleterre, le choix est difficile : c’est Lisa qui partira. Quand elle monte à bord du train qui doit l’emmener à Londres, Lisa est consciente qu’un grand avenir s’offre à elle, et qu’elle doit vivre pour sa famille qui se sacrifie pour elle. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Lisa échoue au 243 Willesden Lane, un foyer pour enfants dans une ville ravagée de la Seconde Guerre mondiale.

Mon avis :

Si vous ne deviez lire qu’un roman au sujet de la Seconde Guerre Mondiale et que tous ceux évoquant l’horreur vous révulse, je vous dirais de lire celui-ci. Loin de l’horreur, il se déroule en Angleterre et évoque le fameux kindertransport qui permettait aux enfants juifs de fuir leurs pays et la guerre. Et si je ne me suis rendue compte qu’à la fin, en lisant la note de l’auteur, que c’était une histoire vraie et surtout l’histoire de sa mère, je pense que ce roman m’aurait encore plus bouleversé. Deux jours après l’avoir terminé, je peux dire que ce roman me marquera longtemps et est un véritable coup au cœur.

Lisa Jura est une jeune pianiste virtuose de 15 ans mais surtout juive. A l’heure où les nazis décident d’envahir l’Autriche et mettent au ban de la société les juifs, les parents de Lisa décident de lui faire quitter le pays pour l’Angleterre où des cousins de son père l’accueilleront. Mais quand elle arrive là-bas, personne ne peut la prendre en charge et après un séjour chez un Capitaine de l’armée, elle atterrit au 243 Willesden Lane avec d’autres réfugiés. Travaillant et faisant tout pour faire venir sa plus jeune sœur à Londres, le piano sort petit à petit de sa vie. Mais le souvenir de sa mère lui rappellera ce que la musique lui apporte mais aussi sa promesse de continuer à jouer.

 Un témoignage bouleversant et magnifique 

Ce roman a une force incroyable. Au-delà d’être un témoignage, il est extrêmement bien écrit et chaque mot, chaque phrase porte son lot de sentiments, d’émotions et vous fait vivre cette histoire. Si bien que plus d’une fois, je me suis retrouvée avec une boule au fond de la gorge et un nœud à l’estomac. D’autant plus que ce livre traite d’un sujet qui au final reste assez peu connu puisqu’on ne l’étudie pas à l’école (du moins quand j’étais au collège/lycée) et que cette histoire nous permet de découvrir comment des centaines, voire des milliers, d’enfants ont pu être sauvés de la folie nazie.

Ce qui m’a le plus ému dans ce roman, c’est la difficulté et la force des parents de Lisa Jura qui décident d’envoyer leur fille loin d’eux pour la sauver. Quand j’ai lu ces lignes, écrites de la main même de leur petite-fille, j’en ai eu les larmes aux yeux. Je pense sincèrement que pour des parents, devoir se séparer de leur(s) enfant(s) de cette manière, avec une incertitude totale quand à savoir quand ils vont se retrouver, est un sacrifice vraiment difficile et lourd. Et ici, toute cette difficulté est retranscrite d’une manière à vous le faire vivre à vous aussi, à vous faire passer toute l’émotion de ce moment.

 La musique pour oublier l’horreur de la guerre 

La musique, et surtout le piano, se situe au cœur même de cette histoire. Lisa Jura est une pianiste hors pair, une véritable virtuose du piano. Et alors que l’Europe est ravagée, le piano devient ce qui la sauve, ce qui lui permet d’oublier pour quelques instants toute cette horreur mais surtout c’est ce qui remonte le moral des troupes du Willesden Lane. En effet, si le lecteur ne voit pas la guerre a proprement parlé, elle est présente partout : les bombardements de Londres, l’usine de textile où elle travaille qui doit confectionner des uniformes puis des parachutes, les officiers de l’armée dans les rues etc. On sent la guerre et son impact plus qu’on ne la voit, ce qui permet de l’appréhender différemment, extérieurement presque par rapport à ce que l’on peut lire en général.

La musique a vraiment une présence très forte dans ce roman. On sent que Lisa vit pour ça et que devenir concertiste est son rêve mais surtout, qu’elle fera tout pour y arriver. De fait, le retournement de situation qui va avoir lieu dans la dernière partie du roman m’a beaucoup touché. Après vécu l’horreur, la séparation avec sa famille, la perte de certains de ses amis du Willesden Lane, elle touche son rêve et retrouve un bonheur qu’elle avait perdu depuis longtemps.

Toutefois, malgré le petit happy end de cette histoire, certains éléments m’ont fait pleurer. Je me suis sentie tellement… Triste pour elle. Je dois avouer que ce que j’ai ressenti est difficile à définir et je ne peux donc que vous conseiller de lire ce livre pour avoir votre propre ressenti. Chaque personne le vivra d’une manière personnelle mais ce qui est certain, c’est qu’il ne vous laissera pas indifférent.

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