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Les caractères

Publié le 28 avril 2008 par Funuraba
Les caractères

  Remake contempourien des "caractères" de La Bruyère lah yrehmou ou ywessa3 3lih.

  Le kéké: Celui que les anciens appellent "hozzi", "mafia", "nachta", "shab erredjla", bref:
  Le kéké est très pieux, et a dieu toujours présent à l'esprit; quand tu files une clope à un kéké, il te répond toujours avec une formule pieuse "lah inouwrek", "lah issetrek", "lah ya3tik ma tetmenna"; le ticket pour le paradis? filer une clope à un kéké. Le kéké est philosophe, disciple d'Averroes; ce dernier professant que "la pratique de la philosophie n'est que la déduction des preuves de l'existence du créateur à travers l'observation des créatures", le kéké ne nomme jamais directement les choses; seulement leur Dieu "ara reb elke3ra", "kima fahemt rebha ma habbetch", etc.
  Le kéké est humble: conscient que les femmes murissent plus vite que les hommes (d'où le fait qu'à 50 ans, un homme est au sommet de sa gloire, alors qu'une femme à 50 ans, beurk), le kéké, à 30 ans passé, drague les midinettes à peine nubiles dans les CEM. Le kéké est très jaloux; s'il voit sa nana sortir la tête du balcon, il lui fait une vraie scène: même le soleil n'a pas le droit de caresser la nana du kéké. Le kéké est très fleur bleue. Après chaque chagrin d'amour (avec une djadja de 15 ans max), il écoute du Hasni en boucle pendant des heures dans son MP4, car le kéké est à la pointe de la technologie: portables, iPod, iPhone, le kéké est "aware"!! Et très débrouillard: le kéké a inventé le principe d'emprunt à durée indéterminée à l'insu du plein gré du prêteur.
  Le kéké, du fait de son "awareness", est aussi à la pointe de la mode. Cependant, plusieurs courants vestimentaires caractérisent la "kéké attitude": le kéké "kéké", avec l'Air Max, le "Sallenger", la casquette, la clope sur l'oreille et le gobelet de "kahwa bien serrée", avec une tonne de sucre, dans la main. Le kéké fashion, avec la coiffure tektonik, le T-shirt rose flashy,etc. Le kéké "belda": shangai, amateur de chichon et fan de 3mer ezzahi (qu'il écoute à la place de Hasni lors d'un chagrin d'amour, de préférence à cause d'une fille prénommée Fettouma, 3abla, Zhor, Habiba, ou Zineb).
  Le kéké est très aimé des gens du sérail. Car le kéké, lorsqu'il est mécontent, ou tout simplement lorsqu'il voit une manif qui ne le concerne pas du tout, s'empresse d'aller foutre le boxon, en jetant des caillasses et en cramant des bagnoles, discréditant ainsi la protestation pour une juste cause, et justifiant la répression et le matraquage.
  Mais la principale caractéristique du kéké est sa laideur physique affligeante. De tous les kékés que j'ai vus (et dieu sait qu'habitant un quartier populaire, populeux et plein de pouilleux, j'en ai vu des kékés), presqu'aucun ma ysekki (y en a quelques uns à tout casser "passables"). Ce qui inspire une question fondamentale, existentielle, conceptuelle, ZE question, la question de la mort qui tue: le kéké est-il moche à la naissance, et devient kéké du fait de sa laideur, ou est-ce sa kékétude qui l'enlaidit?
  Dans le premier cas (né moche), le kéké est donc prédestiné à virer kéké (ou du moins il a des facteurs aidants dans ce sens). Le kéké est donc une victime de l'esthétisme décadent du 21ème siècle, qui exclut d'office les peu gâtés par la nature.
  Dans le deuxième cas (laideur due au kékisme), le kéké n'a aucune circonstance atténuante: son kékisme est un parti pris. Dans ce cas, le seul traitement à préconiser est un nettoyage radical et complet, non pas au Karsher (Sarko la tafiole), mais au Napalm!!
   Ainsi soit-il

 PS: A suivre bientôt: Les "oui tu sais ou tetla3 takoul la3dess" 


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