Magazine Conso

Crowdfunding : Kickstater au Canada, menace pour les plateformes canadiennes et québécoises?

Publié le 13 août 2013 par Shadlaw @rachadlaw
Crowdfunding : Kickstater au Canada, menace pour les plateformes canadiennes et québécoises?
J’ai demandé à une douzaine d’entrepreneurs de nommer une plateforme de crowdfunding en activité au Québec et créée par des entrepreneurs d’ici. Une seule bonne réponse : haricot.ca. C’est sûr que ce n’est pas un vrai sondage, mais une chose est certaine, les plateformes de financement participatif québécoises sont très peu connues. Mieux, ces plateformes éprouvent beaucoup de mal à décoller et atteindre des résultats comparables aux plateformes américaines et françaises. Par exemple, haricot.ca lancé en 2011 a recueilli jusqu’à maintenant environ 59 447 $ pour 24 projets financés selon les informations affichées sur le site. Incomparable, Kickstater a permis de lever 320 millions de dollars, pour 18 000 projets en 2012 seulement. Évidement, le marché local est très petit.
C’est dans ce contexte de très faible notoriété des plateformes locales que Kickstarter étend ses activités au Canada, après la venue de Indiegogo, un autre gros joueur.   Jusqu’à présent, une entreprise canadienne qui voulait soumettre un projet sur le site devait s’incorporer aux États-Unis. Elle pouvait aussi se tourner vers Indiegogo ou vers une des 45 autres plateformes concurrentes, dont 7 sont basées au Québec, comme Fundo, Haricot, La Plebe et La Ruche   Les plateformes locales déjà fragiles risquent leur survie   Avec environ 45 plateformes locales, le Canada est dans le peloton de tête des pays où le financement participatif connait un engouement accru. L’arrivée de Kickstarter risque de bouleverser le paysage et pourrait menacer la survie de certains desacteurs locaux les plus fragiles, qui profitaient jusqu’ici du fait que le géant américain n’était pas accessible aux Canadiens. En outre, le rapport 2012 sur l’industrie du financement participatif (en anglais seulement) révélait que le marché nord-américain était particulièrement concentré puisque les 10 plateformes les plus importantes récoltaient presque 90 % des sommes amassées.   Mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour toutes les plateformes : un écrémage des forces en présence et une concurrence plus vive pourraient être bénéfiques aux acteurs les mieux établis, les plus créatifs et les plus innovateurs. Kickstarter n’accepte pas tous les projets et n’est d’ailleurs pas la plateforme la mieux adaptée à toutes les campagnes. Il restera toujours des niches à occuper, et l’attention médiatique tournée vers le financement participatif suscitée par l’arrivée de Kickstarter au Canada pourrait représenter un coup de pouce médiatique bienvenu pour ces plateformes.   Une bonne nouvelle pour les promoteurs de projet   Pour les futurs promoteurs de projets, la venue de Kickstater constitue une très bonne nouvelle à plus d’un titre. Au-delà du fait que ceux-ci n’auront plus à faire d’acrobaties juridiques pour avoir accès à la plateforme, Kickstarter dispose aussi d’une vaste communauté d’enthousiastes qui soutiennent des projets en « magasinant » sur la plateforme, un avantage exceptionnel que les concurrents n’offrent pas encore.   Enfin, la plateforme américaine jouit d’une très grande reconnaissance de marque qui met en valeur les projets qui y sont lancés et dont tout Canadien pourra désormais profiter. Les autres plateformes risquent ainsi de se voir proposer, dans une plus grande proportion qu’avant, les projets dont ne veut pas Kickstarter. Indiegogo, qui a pour politique d’accepter tous les projets répondant à ses critères plus conciliants, s’accommode bien de cette dynamique.   Les autres, quant à eux, devront prouver qu’ils sont capables d’offrir une valeur ajoutée susceptible de compenser le fait qu’ils sont moins connus et comptent moins de contributeurs déjà inscrits. Elles doivent renouveler leurs offres au risque de disparaître.    

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Shadlaw 1929 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte