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Orange is the New Black, la série de l’été

Publié le 15 août 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Quelques mois après l’excellente House of Cards, la plateforme Netflix a encore frappé fort avec la diffusion d’Orange is the New Black, la nouvelle création de Jenji Kohan (Weeds) sur l’univers carcéral féminin.

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SYNOPSIS
Inspiré d’une histoire vraie et d’un livre du même nom, Orange is the New Black suit les pas de Piper Chapman, une jeune femme de bonne famille, emprisonnée pendant quinze mois dans une prison de sécurité minimale pour avoir transporté, dix ans plus tôt, une valise remplie d’argent sale. 
La série narre les aventures de la jeune blonde dans ce nouvel univers particulier, truffé de personnages et d’histoires hauts en couleurs.

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AVIS
Des séries sur le monde des prisons, on a déjà donné. Pour le meilleur (Oz) et pour le pire (Prison Break). Mais sur le monde des prisons pour femmes, c’est une première tout à fait originale et forcément attirante.
Surtout quand la talentueuse Jenji Kohan a la lumineuse idée d’en faire une comédie (drama-comédie serait plus juste) loin, très loin de la violence de la légendaire Oz comme le souligne d’ailleurs l’officier Healy: « Ce n’est pas Oz ici, les femmes se battent plus à coup de rumeurs »
On suit donc les tribulations d’une horde de jeunes -ou moins jeunes- femmes enfermées dans une prison fédérale (donc pas de véritables fous furieux dangereux pour la société) et de leurs truculentes péripéties. C’est finement écrit, bien réalisé et monté. L’idée des flashbacks dans la vie de Piper ou le schéma « un épisode = focus sur un personnage et les raisons de son emprisonnement) sont par exemple des points extrêmement bien ficelés, notamment dans les premiers épisodes, posant les bases de la série.

Et c’est toute la première partie de saison (même si tous les épisodes ont été publié en même temps, la patte Netflix) qui se présente comme gage de qualité. Kohan a réussi à installer tous les éléments en 4 ou 5 épisodes pour donner immédiatement envie de poursuivre l’aventure.
On connait très rapidement le passé (lesbien) de Piper, sa vie actuelle et ses projets de mariage avec son petit ami, les différents personnages de la prison sont vites cernés (le personnel comme les différents clans ethniques) et l’intrigue est donnée dès la fin du premier épisode: comment va (sur)vivre la si fragile Chapman dans les conditions d’une prison, enfermée avec son ex petite copine, Alex ? Du petit lait.

Alors il y a du cliché, forcément. Les taulières méchantes aux premiers abords mais qui se révèlent avoir du coeur, le personnel et ses mauvais éléments, les latinos qui font la gueule, les noires toujours à vanner (clairement le meilleur clan de la prison), une asiatique paumée, les blanches junkies, les blanches putes, etc etc. Mais c’est aussi la loi d’une série que de grossir le trait pour mieux apprivoiser les personnages. Et force est de constater qu’on s’attache rapidement à certaines gueules. La soeur religieuse à la cool, le travesti, la grosse afro, « Crazy Eye », « Big Boo » et même cet enculé de Mendez, le surveillant corrompu jusqu’à l’os.

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Alliance ethnique.

Alliance ethnique.

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De l’humour donc mais aussi des moments qui tirent un peu plus sur le mélo. Un peu d’amour, un peu d’humain dans les personnages lors de remises en question et notamment Piper qui a clairement une sensibilité de montagnes russes, passant de la victime pleureuse qu’on a envie de claquer à une âme de battante et inversement. Et aussi quelques fils rouges en toile de fond pas franchement liés à la rigolade (dépendance à la drogue, passé trouble, corruption du personnel, …). Nécessaires pour aérer le contenu même si parfois maladroit ou mal exploité.

La série contient quelques défauts d’ailleurs, inévitables lors d’une première saison. On passe par trop d’évolutions rapides des personnages et de leurs rapports. L’intégration, relative tout de même, de Piper arrive un peu trop vite, les tensions sont dissipées assez facilement et quelques fois on a l’impression que tout ça ressemble plus à la vie de colonie de vacances qu’à une véritable prison (même si on le répète, il s’agit d’une prison fédérale pour petits délits). C’est un peu trop simpliste également que la grande majorité des détenues soient là pour une raison indirecte ou non voulue. Mais il faut prendre ça comme un coup d’essai, difficile en effet de prendre réellement son temps lorsqu’on ne sait pas si la série sera signée pour une nouvelle saison, et nul doute qu’avec le succès d’estime et public engendré désormais, Kohan va avoir tout le loisir d’étoffer tout ça au mieux. Le potentiel est là en tout cas, immense avec cette galerie de personnages. Et le talent également.

Car niveau casting, on est sur du costaud. C’est la douce Taylor Schilling qui interprète l’héroïne principale tandis que l’on retrouve Laura Prepon (Donna dans That 70′s Show) dans un rôle de lesbienne bonhomme qui lui correspond bien. Révélation pour Jason Biggs, le fameux Jim d’American Pie, qui est très juste dans la peau du petit copain qui doit vivre avec le passé de sa nana bien malgré lui.
Les seconds couteaux sont aussi au diapason, Pablo Schreiber est excellent en enculé moustachu dans le costume de Mendez, Taryn Manning l’est tout autant dans un surprenant rôle de chrétienne possédée et on peut aussi nommer Uzo Adoba (Crazy Eyes), Lea DeLaria (Big Boo) ou encore Kate Mulgrew (Red, la cuisinière).

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mendez

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En divertissement d’été, Orange is the New Black se pose directement parmi les must have américains. Et très facilement en meilleure série de l’année 2013 dans la catégorie « comédie-drama ». La deuxième saison, en plein tournage actuellement et prévue pour le printemps prochain, sera scrutée avec la plus grande attention. Et on attend déjà ça avec impatience.
En espérant qu’il n’y ait pas trop de couacs comme la rumeur sortie hier selon laquelle Laura Prepon (Alex) quitterait déjà la série (on ne sait pas si c’est acté ou même définitif), obligeant Kohan à revoir ses plans. Mais faisons confiance au pilotage de cette dernière qui saura maintenir sur piste sa Rolls Royce et accélérer l’allure.

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