Magazine Culture
Après un premier album, La Mort Des Justes, sorti en 2006, l’artiste originaire du Bénin Assoh Babylas livre un nouvel opus de reggae roots africain, Taximan, de la même facture que ceux de Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy, Takana Zion, Les Frères de la Rue, Bafing Kul… Assoh Babylas ne manque pas non plus de thèmes engagés et vivants. L’album ouvre sur « Ma Bible » avec foi et respect pour les anciens, enchaînant sur la politique corrompue de l’Afrique (« Cercle de Feu »), la solidarité avec le peuple ivoirien (« Ivoirité »), les promesses d’Eldorado Européen à laquelle est sujette la gente féminine africaine (« Elles »), la violence (« Otages »), et l’oppression (« Rendez Vous »)… Ces quinze pistes, dont une version dub planante en guise de conclusion (« La Dote In Dub ») et deux remarquables combinaisons (« Kings Of Abomey » feat. Andrew Diamond et « Brother’s Songs » feat. Ismaël Isaac), laissent couler la voix chaude et authentique d’Assoh Babylas, qui alterne français et dialectes, pour exprimer toutes les interrogations qui lui trottent dans la tête, sur des rythmes et mélodies ensoleillés, colorés, dansants et aussi touchants… Soutenus par des chœurs, des percussions et cuivres qui prennent toute leur dimension dans un univers où se côtoie l’actuel et le traditionnel. Une écoute de Taximan suffit à y prendre goût.
Simba(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)