Alexandre est le fondateur de Croque Macadam, un micro-label qui n’édite que de 45T. C’est aussi une véritable encyclopédie musicale, alors quand il propose de faire une playlist pour RockNfool on ne peut qu’accepter. Excursion dans le iPod du garçon.
Alex Chilton – The EMI Song
J’adore Big Star et en particulier leur premier album #1 Record, un de mes disques favoris de tous les temps.
The EMI song est une chanson enregistrée dans l’entre-deux de Chilton (Box Tops vers Big Star), non publiée à l’époque elle n’en révèle pas moins toute la grâce et la délicatesse de l’écriture de ce soldat inconnu de la musique pop parti trop tôt rejoindre les (grosses) étoiles.
Beau Brummels (The) – Don’t Talk to stranger
Le son de la 12 cordes me file des frissons. Parmi mes groupes folk-rock favoris les Beau Brummels de San Francisco produits par Sly Stone avant qu’il ne monte sa family. Ils étaient de remarquables chanteurs, leur morceau le plus connu "Laugh Laugh" est dans un style proche des Beatles mais "Don’t talk to strangers" tire clairement vers leurs cousins californiens de LA.
Il y a pas mal de groupes sixties folk-rock fantastiques, notamment les Dovers, les Searchers, Merry-Go-Round ou encore les Blue Things.
Byrds (The) – I’ll feel a whole lot better
Les Byrds sont un des plus grands groupes de pop des années soixante. Ils sont une des figures majeures de la scène de LA avec les géniaux Buffalo Springfield.
J’aime presque toute leur discographie (au moins les six premiers albums), j’adore leur son de guitare (douze cordes Rickenbacker à fond, le jangly par excellence) et leur façon d’harmoniser les voix. Lescompositions originales sont au moins aussi fantastiques que les reprises. Une autre obsession (comme Big Star) que je partage avec Teenage Fanclub ou Alan McGee.
Calamités (les) – Toutes les nuits
Les Calamités sont un groupe C86 avant l’heure pas si loin des Primitives ou des Shop Assistants.
Ces dijonaises ont enregistré un de mes disques préférés des 80s le mini album "A bride Abatue" paru chez New Rose. Elles sont également présentes sur la compilation Snapshot(s) dans laquelle sont bon nombre de mes groupes fétichesde l’époque comme les Coronados ou Gamine.
Castaways (The) – Liar, Liar
Découvrir les Nuggets a changé ma perception de la musique, et aidé à construire mes goûts actuels. Je pense que nous sommes nombreux à avoir vu la lumière grâce à cette compilation. Quand nous avons avec des amis (Howlin’ Banana, Yummy, RPUT, Bong, Walking with the Beast) décidé d’ organiser des concerts il nous a semblé évident de faire référence à un des classiques du genre qu’est Psychotic Reaction des Count V ( https://www.facebook.com/PsychoticReactionParisFR) un des autres titres importants de la Nuggets avec le génial Liar Liar.
Cinq Gentlemen – Si tu reviens chez moi
Il y a énormément de choses à creuser en rock français dans les 60s, je crois même que certains morceaux pourraient faire changer d’avis les mauvaises langues qui aiment un peu trop à citer Lennon. Par exemple les Problèmes, Les Gaëlics, les Gypsys, les Dauphins, Larry Greco, Les Boots, Evariste, Ronnie Bird, Erick St Laurent etc.
Parmi mes morceaux favoris "Si tu reviens chez moi" des Cinq Gentlemen, un groupe de corses installé à Marseille ! Super son d’orgue et textes bien mordants !
Cleaners from Venus – Time in Vain
Les Cleaners from Venus ont récémment été réédités par Buger Records puis Captured Tracks. L’intérêt autour de cette formation anglaise du début des 80s est largement mérité. Martin Newell est un génie pop méconnu, en 1993 un de ses albums solo a été produit par Andy Partridge d’XTC, cette association est une évidence tant les deux hommes partagent une certaine idée de l’Angleterre et de la musique pop de qualité.
J’aime particulièrement ce morceau car il associe des guitares jangly inspirées des Byrds avec une boite à rythme minimaliste. L’album (Midnight Cleaners) est très bien aussi, il contient le "tube"only a shadow" que reprend MGMT en live (et Triptides !).
Dentists (The) – Strawberries are growing in my garden (and it’s wintertime)
Le premier album des Dentists est un de mes albums favoris des années 80, un petit classique que Trouble in Mind (label de Chicago ayant au catalogue les Limiñanas, Mikal Cronin ou Jacco Gardner) réédite à l’occasion de sa cinquantième sortie cet été.
Ce groupe me touche particulièrement car ils se positionnent à la croisée de la scène garage-rock du Medway et de l’indie-pop C86 chère au NME.
Field Mice – Emma’s House
Sarah Records a acquis un statut de label culte pour les amateurs d’indie-pop, une de mes références ultimes avec Creation et Bomp. Leur musique est intemporelle car le label n’a jamais cherché à coller aux modes successives et à faire des coups.
Emma’s House des Field Mice est un brillant exemple de pop "Sarah", une boite à rythme, des guitares jangly et une voix qui manque d’assurance. Une grande chanson que je peux écouter des dizaines de fois de suite quand je suis un peu mélancolique.
Marie et les Garçons – Mardi Soir
Marie et les Garçons est un de mes groupes français préférés de tous les temps. Leur discographie est mince, mais tout y est brillant. Il y a dans ce groupe cet équilibre précaire entre élégance et violence. L’influence du Velvet est palpable sans jamais que les lyonnais ne sonnent comme un groupe hommage. Ils injectent cette influence, la torde dans tous les sens et en tire une musique juste et terriblement moderne.
Martha and the Vandellas – Jimmy Mack
La Motown des années 60 est un de mes labels de référence. Ils ont su transformer des chansons mélancoliques en machine de guerre pour danser. Les rythmiques sont des rouleaux compresseurs qui emportent tout sur leur passage tandis que les mélodies sont toujours grandioses. Berry Gordy avait appliqué à la musique une méthode de travail inspiré des chaînes de montage automobile, le résultat est stupéfiant notamment grâce à son équipe de cracks qu’était Holland-Dozier-Holland.
"Jimmy Mack" est un de mes titres favoris du label tout comme "you keep me running away" des Four Tops, "Love is like a itching in my heart" et "You keep me hangin on" des Supremes etc.
Nerves (The) – When you find out
Les Nerves sont un groupe de San Francisco qui n’a publié qu’un seul EP de son vivant. Un quatre titres stellaire dans lequel Blondie viendra piocher "Hanging on the Telephone". Un second sept pouces faillit voir le jour sur le légendaire label Bomp Records dirigé par Greg Shaw mais malheureusement ce projet ne se concrétisa pas.
"When you find out" est le genre de perles powerpop à même de convaincre les sceptiques du genre. L’écriture est inspirée des héros de la pop sixties (en tête Beatles et Zombies) mais tend à une certaine épure et une élégance propre à la fin des années soixante-dix. Si jamais le genre vous intéresse n’hésitez pas à essayer des choses comme Dwight Twilley, The Bongos, The dBs ou Shoes.
Pépé Bradock – Deep Burnt
Peut-être mon producteur français de musique électronique favori. L’auteur de quelques morceaux les plus incroyables de la musique house (Deep Burnt, 4, Life etc.). L’homme n’a pas sorti énormément de choses, il n’a jamais succombé aux effets de mode et a toujours essayé de tracer sa propre voix, celle d’une house sensuelle, profonde et organique. Des morceaux longs qui montent progressivement sans jamais réellement exploser plongeant ceux qui s’y laissent attraper dans un état second où rien ne compte à part les subs du pied et de la basse qui résonnent dans tout le corps.
Rain Parade – this can’t be today
Emergency Third Rail Power Trip, premier album de Rain Parade est un des meilleurs disques psychédéliques post-années soixante. Je vois un parallèle évident avec 2013. Paisley Underground en 1983 épicentre à Los Angeles, trente ans plus tard on appelle ça garage (faute de plus précis), un peu déplacé du coté de la Bay Aera (SF – Oakland) mais l’esprit est le même. Three O Clock, Rain Parade, Dream Syndicate et cie ont trouvé de dignes héritiers dans les Mantles, Fresh & Onlys ou Oh Sees !
Serge Gainsbourg – Requiem Pour un Twisteur
Il aurait été difficile de faire l’impasse sur "Requiem Pour un Twisteur" qui a directement influencé le nom de notre site. On apprécie également beaucoup le jeu du même nom bien sûr.
Beaucoup à dire sur Gainsbourg mais je pense que d’autres le feront mieux que moi. J’ai un faible pour cette chanson, l’orgue est super groovy, le texte est brillant. Parfait dans un set au milieu de Nino Ferrer, les Spadassins et Jimmy Smith !
Stevie Wonder – livin’ for the city
J’ai énormément d’admiration pour Curtis Mayfield et Stevie Wonder.
Stevie est un authentique génie, qui avant même Prince jouait d’un paquet d’instruments, sur ce morceau il joue presque tout d’ailleurs (Shuggie Otis enregistrait aussi de la sorte).
J’ai découvert cette chanson par l’intermédiaire du très bon Ultraglide in Black des Dirtbombs, groupe que j’apprécie énormément aussi bien musicalement qu’en terme de démarche. Ils arrivent à faire le pont entre beaucoup des musiques que j’écoute (garage, soul, techno etc.).
Sueño Latino – Sueño Latino (Derrick May’s illusion first mix)
De Berlin à Detroit en passant par l’Italie. Ce morceau résume une dizaine d’années de musique électronique. Kraftwerk, le Summer of Love, la techno de Detroit, les pianos italiens dans un shaker pour une odyssée psychédélique de 10 minutes qui donne envie de s’évader ou tout simplement danser jusqu’au bout de la nuit.
Temptations (The) – Run Away Running Wild
Norman Whitfield, décédé en 2008, est un des producteurs les plus incroyables de ces cinquante dernières années. Avec l’aide Barrett Strong ils ont écrit les plus belles pages de la Motown des années 70 pour les Temptations, Edwin Starr ou les Undisputed Truth. Ils ont osé insuffler la liberté du psychédélisme dans la soul, sans en trahir l’esprit. Ce genre musical mériterait une playlist à lui tout seul !
Todd Rundgren – the night the carousel burnt down
Ces dernières années je me suis pris de passion pour un pan dela pop seventies et des gens comme ELO, Emmit Rhodes, Hudson Brothers et bien sûr Todd Rundgren.
Something / Anything ? est un disque grandiose dans lequel Todd Rundgren a presque tout joué et enregistré lui-même ! "The Night the carousel burnt down" est une merveille de finesse.
Zombies (The) – Care of cell 44
Je voue un culte à Odessey and Oracle des Zombies, un album que je place très haut du côté des meilleurs Beatles, Beach Boys ou du premier Left Banke ! Ce disque est une perfection, le groupe peut être porté par l’énergie du désespoir a signé un chef d’oeuvre de pop baroque aux arrangements délicats. Ce disque est incroyable, si vous aimez la pop ouvragée faites-vous une fleur et courrez l’acheter !