Vendredi 23 août
2013, en fin de matinée, le Museo Histórico
Nacional, situé dans le Parque Lezama de San Telmo, face au Centro
Cultural Torquato Tasso, inaugurera une nouvelle salle consacrée au
Général San Martín,
dont les souvenirs étaient jusqu'à présent éparpillés dans tout
l'établissement.
Ce très beau musée,
difficile à décrypter et à comprendre pour un Européen sans un
guide bien au fait de l'histoire argentine autant que de la
méconnaissance que nous en avons, est destiné depuis sa fondation à
un public très strictement national (mais il n'en reste pas moins
passionnant pour qui vit hors des frontières du Cono Azul). Il a été
fondé à la veille du premier centenaire du pays pour rassembler la
population, largement composée d'immigrants arrivés de fraîche
date, dans une même communion patriotique autour d'une lecture
idéalisée de l'histoire nationale, dans la perspective mitriste (1)
chère à l'époque.
Aujourd'hui, ce
musée a beaucoup évolué du point de vue idéologique. Il est
devenu celui de l'analyse de la mise en scène, voire de la
manipulation de l'histoire par les classes dirigeantes, dans un pays
en pleine construction de soi et des personnages, bannis en 1900, y
sont à présent bien représentés, comme c'est le cas de Juan
Manuel de Rosas (1793-1877), qui dispose d'une salle à lui tout
seul. Il était donc normal que le héros de San Lorenzo et le
vainqueur des Andes y ait aussi sa place. D'autant plus que le musée
du Parque Lezama a longtemps été le reliquaire de son sabre, qui
est aujourd'hui confié à la garde des Grenadiers à Cheval, qui le
conservent dans le vestibule d'honneur de leur caserne située à
Palermo, et qu'il a été l'éditeur d'une anthologie de référence
sur San Martín,
un ouvrage désormais épuisé mais largement disponible partout dans
le monde occidental dans les bibliothèques universitaires, Su
Correspondencia, un petit livre admirablement fait (surtout pour son
époque, les années 1900) et qui reprend, parfois avec quelques
censures, les courriers échangés avec des personnalités aussi
diverses que le Chilien Bernardo O'Higgins, l'Anglais William
(Guillermo) Miller, l'Argentin Tomás
Guido, le Français Gabriel Lafond de Lurcy et beaucoup d'autres.
Pour en savoir plus :
visitez le site Internet du Musée (il y a des sites de musées mieux faits que celui-là mais
bon ! il existe)
relisez les articles
de ce blog consacrés à San Martín
en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to
search, ci-dessus.
(1) du nom de
Bartolomé Mitre (1821-1906) qui publia la première histoire de la
Révolution de Mai dans les années 1860 en même temps qu'il fondait
le journal La Nación
et qu'il se mettait en tête de devenir le chef de l'Etat.