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Don Carlo au Festival de Salzbourg avec Jonas Kaufmann

Publié le 21 août 2013 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky

© Jiuguangw - Flickr

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L’immense scène du Palais des Festivals de Salzbourg accueille une œuvre magistrale.
En cette année Verdi qui n’en finit pas, ce qui nous ravit, cette fois place au plus long opéra du maître italien : Don Carlo. C’était vendredi soir sur Arte et c’est à voir et à revoir sur le site de la chaîne.
Les royaumes d’Espagne et de France se font la guerre. Mais une issue est trouvée avec le mariage de l’infant d’Espagne Don Carlo et de la fille du roi de France Elizabeth de Valois. Coup de chance, les deux futurs souverains sont fous amoureux l’un de l’autre. Mais catastrophe, le roi d’Espagne décide finalement que c’est lui qui épousera la Princesse. Drame amoureux et politique, conflits entre raison et passion, bref le terreau est très fertile pour un opéra dans la plus pure tradition.

Très belle distribution, on n’en attend pas moins du Festival de Salzbourg : Orchestre Philharmonique de Vienne avec à sa tête Antonio Pappano, Chœur de l’Opéra de Vienne, Jonas Kaufmann dans le rôle titre, Thomas Hampson dans celui de Rodrigue, et Anja Harteros dans le rôle d’Elizabeth.
Le baryton et le ténor sont superbes et leurs duos sont absolument impeccables de justesse et de stabilité. Leurs deux tessitures s’associent naturellement. Jonas Kaufmann interprète réellement le rôle de l’infant d’Espagne. Loin de se contenter d’être parfait vocalement, il joue la comédie, occupe la scène, bouge, vit. Thomas Hampson l’accompagne dans cette logique et semble presque s’amuser. Son intervention notamment pour retirer l’épée des mains de Don Carlo face à son père est éblouissante.

Autre grand bravo adressé au Chœur de l’Opéra de Vienne, uni et puissant, qui donne un souffle dynamique à l’œuvre. Terrifiant ou ludique si besoin les choristes donnent leurs lettres de noblesse aux interventions du chœur, souvent importantes chez Verdi.
Par contre plusieurs éléments ne nous ont pas spécialement plu.

D’abord la mise en scène certes impressionnante et imposante mais qui reste glaciale. On ne saurait pas vraiment expliquer pourquoi. Peut-être trop figée et pas assez souple. Il faut aussi reconnaître que les dimensions du plateau sont une réelle contrainte. Saluons dans le troisième acte ces grands écrans qui d’un ciel radieux, passent aux flammes du bûcher pour conclure et inonder la salle d’une lumière rouge inquiétante.

Ensuite, si le couple Kaufmann/Hampson nous a séduits, à l’inverse Anja Harteros dans le rôle d’Elizabeth et Matti Salminen dans celui de Philippe II Roi d’Espagne nous ont moins émus. Anja Harteros ne nous a pas totalement convaincus exception faite de la scène de la prière dans le couvent dans le dernier acte où Anja Harteros fait preuve d’un bel investissement et d’une délicatesse élégante. Quant à Matti Salminen, il est à l’image de la mise en scène, imposant et impressionnant mais un peu figé à l’inverse du grand inquisiteur qui, passez-nous l’expression, est bluffant.

Nous retiendrons donc de cette soirée un Jonas Kaufmann et un Thomas Hampson magistraux.


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