Henri DEBS et le Chevalier de Saint-Georges !

Henri DEBS s'en est allé et même si l'échéance était annoncée, c'est tout de même une très grande tristesse qui parcourt toute la Guadeloupe et au delà.

L'Association de DEBS et de SAINT-GEORGES  en surprendra plus d'un. Mais j'ai été tant de fois voir Henri DEBS pour tenter de le convaincre de placer dans ces barquettes un ou deux Concerti de Saint-Georges  ; j'ai essuyé tant de refus que je ne peux pas m'empêcher aujourd'hui de repenser à ces échanges toujours très cordiaux au cours desquels il m'expliquait, encore et encore, que les Symphonies du Chevalier aussi belle soit-elles ne tournaient pas aussi vite que le ZOUK. Et ensuite nous devisions sur tout et rien... la Pointe-à-Pitre, la vie, les emmerdes, les joies, les passions...
J'ai revu Henri DEBS de nombreuses fois au cours de ces derniers mois et toujours dans les mêmes circonstances. Dans son fauteuil roulant il arrivait à la veillée mortuaire de tel ou tel ami commun, saluait les uns et les autres et se plaçait en retrait par rapport au cercueil. Si il y avait une chaise à côté de lui, j'avais une chance de m'assoir et nous continuions notre conversation de toujours... Moi m'enquérant de sa santé... Comme tu vois mon cher... et lui me demandant des nouvelles de ma famille et principalement de ma fille celle que l'on appelait Melle DEBS.
Pourquoi écrire à propos de la mort de ce grand musicien, alors que je n'ai aucune compétence musicale pour ce faire ? J'écris pour une raison bien précise ; Henri DEBS est l'un parmi de nombreux autres hommes ou femmes de chez nous que notre civilisation créole peut s'offrir. Le mot Assimilation a souvent été galvaudé ! On parlait surtout de la manière dont nos compatriotes devaient s'intégrer se comporter lorsqu'il arrivaient en métropole. D'autre mieux que moi ont parlé de notre société, mais a-t-on assez insisté sur  la formidable capacité de la Guadeloupe en particulier et du Monde créole en général, à assimiler ses enfants venus d'ailleurs.  Henri DEBS est l'un de ses paradoxe d'une assimilation double... un être, un homme qui va se faire aimer de la Guadeloupe et qui va aimer la Guadeloupe. Oh ! il n'est pas le seul, et il m'en voudrait sans doute de rappeler ses origines tellement il est devenu Guadeloupéen.

Un merci tout de même, Henri,  pour cette musique entrainante, aux paroles souvent coquine (mais pas trop) qui nous aura fait danser ici et là. Merci pour ton éternel sourire, pour ces gestes... cette gestuelle toute personnelle... Merci pour avoir été tellement vrai tout au long de ta vie.

Et en paraphrasant un mot sur le Chevalier, je dirais simplement que tu as su te faire aimer tout en aimant la Guadeloupe !