Magazine Cinéma

Jeune et Jolie

Publié le 22 août 2013 par Desfilmsetdesmots @DfilmsetDmots

21005923_2013051510325393.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxUn matin ensoleillé du mois de mai. Au lendemain de l’ouverture du Festival de Cannes, de nombreux festivaliers viennent découvrir Jeune et Jolie de François Ozon, en lice pour décrocher la Palme d’or de cette édition 2013.

Isabelle vient de fêter ses 17 ans. C’est l’été, le temps des vacances, de l’insouciance propice au flirt. Un soir, la jeune fille décide de faire le mur pour rejoindre son bel allemand dans l’idée de perdre sa virginité. A son retour, son petit-frère, pré-pubère bien curieux, l’interroge : « ça y est, tu l’as fait? ». Un cap est franchi. La jeune fille est devenue jeune femme, maladroitement et sans plaisir.

De retour à Paris, Isabelle retrouve sa vie aisée et bien sage rythmée par les cours au Lycée Henri IV. Mais l’adolescente cherche autre chose. Elle commence alors une double vie : lycéenne le jour, escort girl le soir.

« En quatre saisons et quatre chansons », Jeune et jolie met en scène une jeune fille qui s’éveille à la sexualité, qui découvre son pouvoir de séduction et qui cherche à dépasser des limites très floues tout juste esquissées par une famille toute permissive, sans vraiment comprendre ce qui la motive.

Les clients, de tous âges, se succèdent à l’hôtel, la paient, repartent ; certains deviennent des clients réguliers, d’autres la contactent pour soulager un besoin urgent. Nulle question de plaisir. A peine un semblant d’excitation de la part d’Isabelle à l’idée de transgresser l’interdit.

« Le premier désir de Jeune et Jolie vient (…) de cette envie de filmer la jeunesse d’aujourd’hui » expliquait Ozon dans une interview. Une jeunesse qui appartient à un microcosme bourgeois ultra-protégé, où les gosses ne connaissent pas le manque matériel mais souffrent pourtant d’un même malêtre, douloureux et indicible.

Si le film a le mérite de déranger le spectateur en soulevant des questions qui restent sans réponse (à chacun de se faire son opinion) et a permis de révéler la troublante Marine Vacth (dont les faux airs de Laëtitia Casta ont mis la Croisette en émoi), Jeune et jolie agace par son intrigue monocorde aux thématiques mainte fois abordées par le réalisateur  (sexualité, bourgeoisie, transgression…) qui peine à se renouveler.

Un portrait froid et stérile d’une jeunesse désabusée.

Interdit aux moins de 12 ans

Sortie le 21 août 2013.


Jeune & jolie

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Desfilmsetdesmots 2018 partages Voir son blog

Magazines