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Magic dream box - Lomig

Par Belzaran

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Titre : Magic Dream Box
Scénariste : Lomig
Dessinateur : Lomig
Parution : Juin 2013


Magic Dream Box est un ouvrage écrit par Lomig. Cet auteur m’était jusqu’alors inconnu. C’est en lisant un article sur son travail que j’ai décidé de m’offrir son dernier album. Ce dernier est édité aux éditions Le Moule-à-gaufres. Sa parution date de la fin du mois de juin et son prix avoisine dix-neuf euros. Le bouquin est très agréable. Au toucher ou à l’odeur, tout indique le bel objet. Tout incite à s’y plonger. La couverture nous présente un homme. Il regarde par une fenêtre et nous fait partager sa vision. On y découvre le quotidien gris d’une rue. Cela parait antagoniste au titre plus lumineux et qui invite davantage au rêve et à la magie…

La quatrième de couverture explique partiellement l’antinomie générée par notre premier contact visuel : « Nous sommes là pour vous donner ce dont vous avez besoin. C’est notre mission. C’est ça, relâchez-vous. Laissez-vous entraîner Boris. Lâchez prise, pour une fois. Lâchez prise. » Egaré quelque part dans les noirceurs de la civilisation moderne, Boris Bélaire s’enlise dans la confusion. C’est alors qu’une mystérieuse agence lui promet la lumière… »

Cet album est présenté comme un one shot. Il ne faut pas attendre de suite de la petite centaine de pages qui le composent. De mon point de vue, il s’adresse à un public adulte. Cet avis n’est pas dû  un amoncellement de scènes de sexe ou de violence mais davantage à la nature du propos. Cette dernière évoque des thématiques qui risquent de laisser au mieux indifférents les jeunes lecteurs. Les planches sont en noir et blanc. L’auteur utilise des hachures pour faire naitre des tons nuancés de gris. Néanmoins, le dessin n’en est pas pour autant surchargé. Cela est dû au fait que les cases sont relativement grandes et que chacune est relativement épurée. Longo fait le choix de développer son intrigue dans un univers plutôt vide quant au nombre d’objets qui l’habitent. Cela offre donc un ouvrage facile à lire sur le plan graphique. 

Le grand nombre de pages laisse à l’auteur l’opportunité de construite un scénario dense et l’habiter dans une atmosphère prenante. La thématique suggérée par la quatrième de couverture semble s’y prêter. Les premières sont intéressantes. Elles sont silencieuses et font naviguer dans la grisaille du quotidien : un métro qui se vide, des gens dans la rue, un pauvre homme faisant la manche… Tout cela est vu par Boris, l’homme de la couverture. Il est chez son thérapeute et suit sa séance tout en observant le monde par la fenêtre. Il apparait être au bout du bout. Il veut tout arrêter et rester cloitrer chez lui. Mais il se voit remettre une curieuse carte de visite. Il est incité à s’y rendre pour résoudre ses problèmes. La lecture achève son premier quart et les jalons sont posés. L’identité du personnage est posée, la grisaille de son univers également. La lecture s’avère prenante et ma curiosité éveillée. Tout cela est un heureux présage de la suite…

L’étape suivante nous fait découvrir une curieuse entreprise. Son fonctionnement est nébuleux. Il promet de réaliser les rêves de ses clients mais sans expliquer le pourquoi du comment. Mais Boris se laisse et porter et voilà qu’il se réveille au beau milieu d’une île déserte… Cette partie est un petit peu décevante. Ce concept scénaristique est classique. Bon nombre de films et de livres ont utilisé le même concept scénaristique. La rencontre entre le client et le vendeur est toujours un moment important. Le lecteur partage le point de vue de Boris. Il ne sait pas où il va, a le sentiment que tout n’est pas clair mais finalement se laisser aller. Je trouve que ces moments sont souvent assez jouissifs. Ils sont comparables à une fuite en avant couplée à un saut dans le vide. Ce sentiment manque à mes yeux d’intensité dans Magic Dream Box. Mais cela sera largement compensé si le voyage s’annonce renversant et surprenant. 

La deuxième moitié de l’histoire nous immerge donc dans un univers onirique. Boris y a été plongé sans l’avoir explicitement demandé et sans savoir comment en sortir. Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Qui ? Toutes ses questions se posent légitimement à ce moment de la trame. C’est également là que l’album perd tout son intérêt. Les cinquante dernières pages ont été presque un calvaire tant il ne s’y passe rien. Le héros erre sur une plage. Je n’y ai pas trouvé le parfum d’aventure que peut provoquer la découverte de territoires inconnus. Mais il n’y a pas non plus de réflexion scénaristique, philosophique ou sociologique sur la situation du personnage principal et sur le concept qu’il subit. L’auteur se contente d’un vague discours pessimiste sur la société actuelle vu, entendu ou lu quotidiennement dans n’importe quel média. Le dénouement est dans la continuité de cette narration qui se délite : sans réel intérêt.

Au final, Magic Dream Box s’est avéré décevant. Il ne s’y passe finalement pas grand-chose. C’est d’autant plus regrettable que le premier tiers était plutôt bien construit et intriguant. J’avais un vrai plaisir et une curiosité certaine à suivre Boris dans son quotidien si triste et gris. Mais l’auteur voit son intrigue se déliter son atmosphère se dissiper à partir du moment où son héros s’exile. Le dessin n’est pas désagréable et aurait être davantage exploité pour donner une profondeur à la narration. Je pense particulièrement à l’aisance avec laquelle Lomig arrive à offrir des expressions faciales variées et originales à ses personnages. Néanmoins, cela ne m’incitera pas pour autant à être attentif aux prochaines parutions de cet écrivain. Mais qui sait, peut-être qu’au d’une rencontre avec un autre de ses ouvrages au détour d’un rayon de librairie,  ma première impression sera complètement chamboulée ? Je ne demande que cela…

par Eric the Tiger

Note : 7/20


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