[NDLR: Djohar Khater nous tient au courant (voir l'article précédent:http://alainindependant.canalblog.com/archives/2012/07/01/24601309.html ) de ses tentatives pour régulariser sa situation et vivre une vie "normale" en Belgique:]
Mon périple belge - III Le mur de la honte et de la mort Les multiples demandes d'asile politique déposées auprès des autorités belges n'ont pas abouti, la régularisation médicale ne semble pas non plus être à l'ordre du jour. De mon arrivée à ce jour, trois années et demi d'enfer se sont écoulées, qui ont irrémédiablement précarisé ma santé. Quitter mon pays n'a donc pas arrangé les choses et mes appels réitérés ( alaindependant . canalblog) sont restés lettre morte. De fait, les chutes survenues en Belgique auraient pu être immédiatement, lourdement invalidantes. Les autres formes d'agression auraient pu de même, être fatales. Le stress induit par des conditions de vie démentes, les pressions, les humiliations et la maltraitance continues ont fini par avoir le dessus. Les conséquences ont été ravageuses. Du harcèlement et la persécution en Algérie, à l'atteinte à l'intégrité physique et morale dans le pays d'accueil, la situation n'a fait que s'aggraver! Aussi, si le pouvoir mafieux d'Alger qui a sciemment envenimé la vie de mes proches représente à ce jour une menace permanente à notre sécurité, les autorités belges ne font pas mieux. Sollicitée, l'ambassade de la Suède au Danemark a répondu ne rien pouvoir, la Convention de Dublin faisant loi. Et m'a en sus présenté ses condoléances !? La demande de transfert de mon dossier 9ter pour des raisons de santé vers la Suède où j'ai de la famille n'a pas eu de suite. En clair, si l'on veut achever en Belgique ce qui n'a pu l'être en Algérie, qu'on ne vienne pas verser des larmes de crocodiles, quand il sera trop tard ! Charleroi, le 08/04/2013 Djohar KhaterCharleroi, quand l'espoir...
Au cœur du monde de l'opulence un pays pleure de tous ses pores la rosée, les printaniers boutons d'or, leurs pétales une à une mises à mort
Par le déchaînement des vents s'abreuvant goulus à même les veines jugulaires détournant les rivières des jardins balayés en déserts
En témoigne la beauté décrépie des bâtisses, jadis nourries de rêves tout simples, d'ardentes prières perles égrenées dans la tendresse des cœurs féconds jusqu'à l'ultime soupir ouverts sur le mystère
Beautés ailées désarmant les langues de feu, les couches empoisonnées de poussière rouge ou noire, l'angoisse de l'agonie de certaines manières hurlant son inéluctable victoire
En témoignent les souvenirs entretenus pour l'histoire des peaux mordues par le labeur, viscères éclatées l'été l'hiver du lever dans la nuit à son retour de nouveau le soir
Et parfois, ces cris écrasés de pages jaunies se mourant dans quelque grenier ou de survivants courbés par le harnais du temps et les coups de boutoir, échos mélangés de la saignée des entrailles des hommes et de la terre
Et magistralement, cette grâce qui fut de jouir de l’accalmie des mélodies avenantes des rires dans le beau temps de la fraîcheur mordorée du soir, après les combats diurnes contre l'enfer
En ces temps-là, elle batifolait avec la peine unique manne, l'aurore que dés le premier sillon pose tout laboureur en pari fou sur l'avenir, la dignité en étendard
C'est en femme violée par les gangs que Charleroi se livre aujourd'hui à l’œil borgne crevant de morve, mère-porteuse de l'indifférence accoucheuse des fissures en tout genre
Que n'ont écorché les larmes de sang noir, les sanglots tus du Tiers-monde, il en percevra l'embryon si par une raison indéchirable un laps de temps plus ou moins long, ses pieds le mènent au Pays-noir
S'ouvrir dans le dédale des rues qui tiennent encore et résistent ou sinistrées depuis des lustres à la rencontre de jeunes et vieux sevrés jusqu'au fond de l'âme de la mémoire d'un passé fier
S'emplir les yeux de leurs rameaux qui s'accrochent en pissant le sang croquant à pleines dents dans la chair, l'âme prise dans les rets du sort le cœur se cognant aux bannières
Tombera alors le voile des brises suaves du Tiers-monde, ses exclusives plages et déserts, les sirènes qui pour presque rien s'y offrent miel de chair, et des couches d'illusions, parades évasives au cauchemar, béton rajouté aux barrières
Il en repartira habité du visage des orphelins d'une Tire-Terre, leurs amis carolos qui naviguent survivant de peine en galère de l'ivresse des bonheurs illusoires d'un Sisyphe en panne de repères
C'est qu'au cœur du monde de l'opulence, il y en a qui pleurent en silence quand d'autres crachent à outrance sur le sort qui les tient en laisse, mains vides grandes ouvertes et cœurs sellés hargne et épines en bandoulière de ne pas se voir recevoir la douceur de la sève nourricière
A sa tour d'ivoire arraché, l'image d'une humanité qui se débat pour un bout de pain qui s'éteint de s'être coupé de ses traces, incrustera en ses tréfonds la muette détresse des épaules réfractaires à plus de mal-être
De l'eau née de la brisure l'instant fugace de la rencontre s'élèvera tremblante la complainte des jours fertiles enfouissant dans les bras de la terre et des cieux entrouverts dans l'unisson de l'invocation cosmique le serment de fidélité aux rêves verts
Or renaître de ses cendres n'est pas une mince affaire dés lors que l'absente vivifiante est une gifle de vaillance brillant de son absence malgré ce qui crie jusqu'en ces temps avares la vigueur d'hier
Cri de l'âme pulvérisée en poussière inlassablement rivée à l'amer Charleroi ignoré de ses pairs doit le coup d’œil à son miroir ...
A toute époque son combat comme les saisons qui défilent et ne se ressemblent pas, elle se colore suivant la teneur des valeurs du temps.
D.K