Magazine Cinéma

Ted Bundy

Publié le 25 août 2013 par Olivier Walmacq

B00006HB0T

genre: thriller (interdit aux - 16 ans)
Année: 2003
durée: 1h40

l'histoire: Ted Bundy est un étudiant qui présente bien, a une petite amie et épie d'autres filles par leurs fenêtres d'appartements sous lesquelles il se masturbe. Un soir, il entre chez l'une d'elle, la frappe à coups de marteau, la viole tout en la martelant de coups de poing. Ainsi commence la triste carrière d'un " inadapté social " pour lequel le terme " serial-killer " fut inventé.     

la critique d'Alice In Oliver:

Difficile de comprendre l'intérêt voire presque l'admiration de certains médias américains envers leurs plus célèbres tueurs en série. Le cas de Ted Bundy est assez particulier puisque c'est après son exécution, sur la chaise électrique, que l'expression de "tueur en série" sera utilisée.
Jusque-là, ce terme était uniquement associé aux marginaux "assassins". Ce qui était par exemple le cas d'Ed Gein. Seul problème, Ted Bundy était un citoyen parfaitement intégré dans la société américaine. Certes, ce dernier a avoué plus de 30 crimes abominables à son actif.

Pourtant, il semblerait que son nombre de crimes soit beaucoup plus élevé, même si on ne connaît pas le chiffre exact. L'écrivain Ann Rule a probablement défini Ted Bundy de la meilleure des manières, à savoir "un sociopathe sadique qui prenait plaisir dans la douleur d’autres êtres humains et le contrôle qu’il avait sur ses victimes, jusqu’à leur mort, et même après".
Bref, Ted Bundy était un véritable psychopathe. Il n'est donc pas évident de retranscrire son portrait au cinéma.

C'est pourtant ce que tente de faire le réalisateur, Matthew Bright, avec le film Ted Bundy, sorti en 2003. C'est un certain Michael Reilly Burke qui interprète le tristement célèbre tueur en série. Le scénario fonctionne de façon assez classique puisqu'il suit la chronologie des actes criminels perpétués par le sociopathe de 1975 jusqu'à son exécution en 1989.
Sur la forme, le long-métrage ressemble presque à un documentaire. D'ailleurs, on se demande pourquoi Matthew Bright n'a pas choisi cette dernière option.

C'est aussi le principal défaut du film, à savoir sa réalisation impersonnelle qui fait davantage penser à un téléfilm. De ce fait, Ted Bundy reste avant tout un petit navet et surtout, une très grande déception. Plutôt paresseux, Matthew Bright se contente du minimum syndical en décrivant les meurtres du psychopathe, sans jamais toutefois s'interroger sur sa personnalité, son passé et ce qui le pousse réellement à passer à l'acte. Sur ce dernier point, il semblerait que le tueur obéisse avant tout à ses pulsions sadiques et sexuelles. Néanmoins, le film reste beaucoup trop simpliste sur le portrait psychologique de son personnage principal.

Pire encore, faute de pouvoir nous aiguiller davantage sur ce véritable prédateur, le long-métrage s'attarde parfois sur les impressions du grand public, et plus particulièrement, sur celles de son ex-fiancée. Au bout d'un moment, on finit presque par s'interroger sur les véritables motivations du réalisateur.
D'ailleurs, les 30 dernières minutes se résument à une éloge de la peine capitale par électrocution. Attention, je ne défends absolument pas quelqu'un comme Ted Bundy. Mais indéniablement, le film fait la promotion de la peine de mort et oublie finalement son sujet principal: à savoir comment une société peut abriter et "créer" ce genre d'individu.
Reste l'interprétation de son acteur principal, Michael Reilly Burke, certes convaincant dans la peau du sociopathe. Hélas, cela ne sauve pas ce long-métrage profondément abject et aux intentions douteuses. Par conséquent, je n'attribue aucune note à ce film !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines