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Live Report – Micro Festival Liège 2013

Par Bathart

Marches de Bueren - LiègeLiège, Belgique. Une gare imaginée par l’architecte valencien Valls (non, rien à voir) qui fait tâche dans le paysage de briques rouge liégeois. On est bien dans une ancienne ville minière. Pour autant, la vallonnée et étonnante Liège (de jolis points de vue vous surplombent la ville) abrite également le label/association Jaune Orange. Pour faire simple, ces liégeois passionnés de rock et d’indie se démènent pour ramener du beau monde dans la Cité ardente.

C’est notamment dans le quartier St-Léonard, plutôt réputé défavorisé à première vue, que s’installeront successivement pendant deux jours, Camera, Moon Duo, Metz, The Suicide Of Western Culture, Generationals et j’en passe. Pour 12 euros le week-end, il y a effectivement de quoi se gaver largement et prendre sa dose musicale au beau milieu de tous les festivals belges de l’été.

Le Micro Festival l’a bien compris, pour cette cinquième édition, nul besoin de ramener de la grosse tête d’affiche, toujours miser sur le côté bon enfant, mais exigeant pour avoir du monde. Ça marche puisque le festival affiche sold out le soir même.

Récit de ses deux jours étonnants dans la ville des bouchons (ouais, il fallait la faire, après j’arrête).

Le vendredi je commence bien en loupant le premier groupe, soit The Scrap Dealers. Des liégeois en plus. Shame on me…

Viennent ensuite les américains de Shannon & The Clams. Qui proposent une surf-pop alambiquée, mais très joyeuse. On se prend à leur jeu, et à la voix androgyne de leur chanteur. La mise en scène est assez proche d’un cabaret. Seul souci, ils seront contraints de ne jouer qu’une demi-heure, à cause d’incessantes coupures d’électricité (même problème au bar).
Le temps de trouver une solution pour les organisateurs (soit une heure environ) et Shannon ses Clams reviennent pour jouer la demi-heure restante. Même si sur disque, les titres s’avèrent un peu répétitifs à la longue, ça vaut largement le coup d’œil en live..

En cette chaude soirée, Metz arrive sur la scène du chapiteau. Il y  fait relativement lourd, et ce ne sont pas les canadiens qui vont faire baisser la température. Le rock dans toute son essence est là. Ce n’est pas Hanni El Khatib ou d’autres qui feront la diff’. Ici, Metz balance, le chanteur crie sa rage, ça va à l’essentiel. Metz sue sang et eau. Claque. Pour les oreilles aussi, du coup.

Moon Duo débarque ensuite, une grosse attente pour ma part. Ce sera une petite déception à l’arrivée. La musique de Moon Duo arrive à partir dans un rock psychédélique et nous emmener un peu avec elle. Cependant, ce genre de psychédélisme est toujours difficile à gérer, surtout avec de longues envolées de la part du guitariste. Ça n’est jamais aisé. Ici, c’était juste moyen, malgré la jolie barbe de 4m50 du chanteur. Les héritiers de la scène hippie de San Francisco ont simplement fait le service minimum.

Après une bonne nuit, et un enchaînement de micro-visites de Liège grâce à mes hôtes, je file l’après-midi pour voir les Generationals.J’ai loupé Scarlett O’Hanna, mais qu’importe. Le temps est ensoleillé et chaud, parfait pour accueillir une pop rock du même acabit aux singles accrocheurs (When They Fight, They Fight, Trust). C’est joué très humblement, sans chichis, et le public en redemande. Même si l’horaire n’est pas easy (15h15-16h30), les Generationals s’en sortent plutôt bien, aidés par un chanteur à la voix efficace de surcroît.

Au Micro Festival, on voit défiler plein de gens, dont certains avec des t-shirts Born Bad Records. Une certaine impression de se retrouver avec une bande de potes. Même si la plupart sa caguent royalement du son qui passe. Les liégeois sont plutôt là pour supporter l’association Jaune Orange on dirait. Une belle preuve de fidélité en tout cas..

A noter que les DJ sets entre les groupes se tenaient largement. Vous imaginez bien que la programmation musicale était léchée, avec du Thee Oh Sees, Pixies, bref que du bon.

Après les américains de Generationals, place aux belges, et même liégeois de Frank Shinobi. Comme d’hab’, un quatuor efficace qui balance du rock indé, comme nos esgourdes en demandent. Pas de grosse claque, mais notre dose nécessaire de musique.

Arrive ensuite sur scène un duo hélvético-canadien (ça ne s’invente pas) nommé Peter Kernel. Pas mémorable pour ma part, le duo balance un punk arty sans grande conviction, malheureusement.

Les berlinois de Camera prennent la relève pour un show plutôt longuet, mais intéressant. L’idée de proposer une musique oscillant entre le psyché et le krautrock est très bonne. Sauf que sur scène, les chansons s’étirent pour ne jamais finir, ce qui casse complètement la dynamique. Fort dommage pour un groupe très prometteur sur disque. Mais quand on sait que le trio allemand peut se produire n’importe où (jusque dans des toilettes publiques), on peut se demander si la scène, ce n’est peut-être pas le dernier endroit rêvé pour eux..

Die !Die !Die ! arrive ensuite. Et c’est peu que de dire que les néo-zélandais sont énervés. Avec des influences comme les Pixies, Sonic Youth ou encore Fugazi, le trio basse/batterie/guitare balance un postpunk des familles. Le public ne met pas longtemps à accrocher, et on peut dire que les mecs ont fait le travail pour le groupe suivant, Mujeres. Groupe espagnol qui remplace les Holograms qui n’ont pu venir. Et j’ai malheureusement loupé, peut-être la meilleure prestation live du week-end selon beaucoup de dires. Je fais confiance au public dans ce cas, pour abonder dans leur sens..

The Suicide of Western Culture clôture le festival dans une ambiance très bruitiste mais très plaisante. On pense à Fuck Buttons en entendant leur musique, et c’est une idée géniale que de les avoir programmés en fin de soirée. Parfait pour entamer l’after prévu dans un ancien hangar, par les organisateurs.

Une fois dedans, on se demande à quelle sauce on va bien être servis. Le DJ passe des morceaux de choix. Mais un titre me fera bouger en particulier, Antitaxi de La Femme, et c’est là que ça commence pour le petit Sylvain. Du très bon son, comme on en entend trop rarement ailleurs. Les Happy Mondays, les Smiths, et même Koudlam, entre autres qui viendront se glisser entre nos oreilles, le tout accompagné de bières fraîches.

Un after qui clôture donc un festival belge à la programmation assumée et ambitieuse, sans chichis et surtout sans concessions. Avec un budget de 14000 euros pour 12 groupes, le Micro Festival s’en sort plutôt bien pour cette quatrième édition. On lui souhaite donc une longue vie !

Sylvain Piaut 


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