1830, France sous la Monarchie. Le détective Vidocq meurt dans d'étranges circonstances, ce qui amène son biographe à enquêter sur le meurtrier...

La critique "faut pas déconner" de Borat
Gérardmer 2013. Aux côtés de l'ami Totof Lambert, nous retrouvions Marina de Van, Marc Caro, Xavier Gens, Nicolas Boukhrief, Xavier Palud, Pascal Laugier et... Pitof. Celui que l'on pensait avoir oublier de nos mémoires revenait plus ou moins d'entre les morts, qui plus est en France. C'est qu'il s'en est passer des choses depuis 2001. A cette époque, Pitof n'était encore qu'un faiseur d'effets-spéciaux ou de clips sur des productions variées comme Alien la résurrection ou Astérix et Obélix contre César. En 2001, en bon technicien, il réalise le premier film tourné en tout numérique et cela bien avant Michael Mann. Vidocq s'inspire du détective homonyme, mais surtout des séries télévisées des années 60-70 et est incarné par Gérard Depardieu. Je me souviens encore du gros ramdam à sa sortie, les médias parlaient de véritable révolution visuelle. Pire comme un an avant pour La plage où on retrouvait déjà Guillaume Canet, la communication misait beaucoup sur le duo glamour Canet-Ines "j'ai niqué ma carrière cinématographique en tournant dans Vercingétorix" Sastre. En bref, les médias ont fait de la promotion avec du vent, ne se sont pas réellement intéressé au fond du film et du coup, l'ont descendu une fois le film vu. Malgré cela et par je ne sais quel miracle (peut être grâce à Jean-Pierre Jeunet), il s'est retrouvé sur le blockbuster Catwoman. Ce qui ne l'a pas aidé non plus à se créer une meilleure réputation.

Autant dire qu'avant de voir le film à la télé, j'avais vraiment peur de tomber sur du gros navet. Autant dire que je n'ai pas été déçu du tout. Vidocq représente à lui tout seul un certain Cinéma français: il veut faire aussi bien que les américains sans le talent des américains. Pitof se veut un peu trop sincère sur les bords à l'image de certains de ses collègues dans le cinéma de genre. Soit quelques cas qui émergent (Boukhrief et Laugier justement, mais aussi Christophe Gans et Alexandre Aja), mais peu qui subsiste. Mais pire, le fond n'est jamais aidé un tant soit peu par le visuel. On sent le film ambitieux et pétri de bonnes intentions, mais qui ne s'éloigne jamais des précipices les plus profonds du caca. Tout d'abord, le fameux visuel novateur. Je ne sais pas si c'est l'effet "douze ans après" ou si c'était déjà le cas à l'époque, mais le film est d'une laideur abyssale. On se demande franchement qu'est-ce que semblait faire les gars des effets-spéciaux, vraisemblablement aussi stone à l'opium que Depardieu dans le film. Le film est bourré d'effets tape à l'oeil histoire de bien te montrer qu'en France aussi on en fout plein la vue avec nos films. Sauf que pour le coup, jouer sobre n'aurait peut être pas été de trop.

Vous détestez l'univers visuel de 300? Attendez de voir Vidocq, à côté le film de Zack Snyder est un pur bonheur. Il n'y a qu'à voir les différents duels entre Vidocq et le fameux Alchimiste, où ce dernier ne cesse de faire des pirouettes avec sa cape. Un peu comme si Mark Dacascos incarnait Belphegor! Pire, cela se voit inévitablement à l'écran et ce n'est même pas beau à l'image de ces ciels trafiqués auxquels on ne croit à proprement dit jamais. Sans compter l'inévitable bullet time avec Depardieu tirant sur l'Alchimiste! Mieux, une fois le côté "spectaculaire" enlevé, le film ressemble au premier téléfilm venu. Pas aidé par la caméra numérique qui filme en temps réel, la réalisation de Pitof ressemble à celle du premier téléfilm un peu classieux de France 2! Sans compter les zooms sur les tronches des passants. Et ce n'est pas les années qui l'ont sauvé de sa perte. Mais le film se révèle encore plus navrant dans son fond. Pourtant, cela partait d'une bonne attention puisque le scénario est co-signé Jean Christophe Grangé, l'auteur des Rivières pourpres dont la seule adaptation potable est celle du roman précité. On pouvait donc s'attendre à un scénar mélant nazis avant l'heure... euh pardon c'est l'habitude avec Grangé... une histoire où un enquêteur (Vidocq) est accompagné d'un autre (incarné par Moussa Maaskri qui insiste tellement sur sa voix au point d'enlever son accent si significatif, en vue de ressortir la voix du gros mâle!) dans une affaire bizarre où il y a beaucoup de surnaturel (des gens se font emflammés en plein orage).
Et là stop! L'histoire s'arrête là puisque Vidocq meurt. On doit alors se coltinner l'ami Canet qui est selon moi meilleur réalisateur qu'acteur. Et là on comprend pourquoi Vidocq avait parfois du mal à résoudre une enquête, vu que Canet est les trois-quarts du temps dans des bars à putes aux marionettes s'enculant systématiquement avec le bruit qui va avec! Mais le film va encore plus loin. (attention spoilers mais vu que personne n'a vu ce film, ça ne va gêner personne!) En fait, Vidocq n'est pas mort, Canet est l'Alchimiste et le spectateur se dit quand même "tout ça pour ça". Voilà tout le problème du scénar. Grangé a voulu faire compliqué mais s'y est pris tellement mal que son scénar s'avère d'une telle nullité qu'il ferrait pâlir les Maigret de la 2! Aucun rythme, bourré de flashbacks inutiles (tout du moins les scènes avec Sastre, qui montre ses seins le temps d'un plan) et totalement incohérent. Le combat entre Depardieu et Canet est d'une rigolade incroyable, Depardieu ne faisant que battre Canet avec des miroirs, les miroirs se reflètant dans le masque de l'Alchimiste et donc l'affaiblisse. La chute de Canet par la fenêtre est d'ailleurs encore une fois un grand moment de rigolade, Pitof insistant sur les effets de cape éminemment affreux. (fin des spoilers) Pour ce qui est des acteurs, seul Depardieu semble réellement y croire. Ou tout du moins, c'est le seul qui semble bien jouer, même si sur la fin on sent qu'il en a ras le bol des fonds verts. Canet est en total roue-libre, nous ressort le jeu du jeunôt et quand on sait son identité, sa séance de rire à la Totof Lambert (tiens on y revient!) est une véritable pignolade en puissance. André Dussolier cabotinne à mort et lui non plus n'y croit pas du tout. Quant à la Miss Sastre, je crois qu'il vaudrait mieux ne rien dire.
Une purge tape à l'oeil mais moche, mal interprété et au final complètement what's the fuck.
Note:
![Vidocq allo-quoi-ta-gueule-batman-nabilla-bd-dessin[1]](http://media.paperblog.fr/i/665/6658601/vidocq-L-8NHwA0.jpeg)
Note naveteuse: 17/20
Vidocq