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Nestor Burma, T9 : Boulevard... Ossements - Nicolas Barral

Par Belzaran

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Titre : Nestor Burma, T9 : Boulevard... Ossements
Scénariste : Nicolas Barral
Dessinateur : Nicolas Barral
Parution : Mai 2013


Jacques Tardi est un auteur de bandes dessinées reconnu. J’ai découvert son travail il y a une vingtaine d’années en lisant 120 rue de la Gare. Il s’agit d’une adaptation très réussie d’un roman de Léo Malet. L’écrivain fit naitre trois autres ouvrages construits sur ce principe. Je n’ai pas souvenir de les avoir lus. Par la suite, Tardi a confié cette série à deux autres auteurs : Moynot et Barral. Ma critique d’aujourd’hui porte sur un opus écrit par le dernier cité s’intitulant Boulevard…Ossements. Je n’ai pas lu le roman dont il s’inspire. Je me garderais donc de toute remarque quant à la rigueur du propos transcrit. La couverture est sans équivoque sur un point : l’univers de Tardi est bien là bien que ce dernier ne tienne plus le crayon. L’univers dans lequel navigue Nestor Burma transpire de ce premier contact visuel. 

Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Nestor Burma est un détective privé qui mène ses affaires à Paris au milieu du vingtième siècle. Son enquête du jour nait avec l’arrivée d’un diamantaire qui lui demande de trouver des informations sur un restaurateur chinois qui aurait des liens avec des russes. Tout cela serait dans le but de préserver le fils d’un ami embrigadé dans une drôle d’affaire. Tout cela parait bancal mais quand le héros apprend qu’il sera fortement rémunéré pour cette mission, il n’hésite pas longtemps à inviter sa secrétaire à déguster des rouleaux de printemps et un canard laqué…

La construction narrative est classique. Les premières pages nous font découvrir le personnage principal et sa secrétaire. Ils sont dans leur bureau et fêtent un ticket de loterie gagnant. Rapidement arrive monsieur Goldy et son affaire précédemment évoqué. Ensuite, on suit les pérégrinations du héros à travers Paris au fur et à mesure que les indices apparaissent et que les intuitions naissent. L’intrigue se conclue par le dénouement et la résolution de l’énigme. On retrouve donc les codes du roman policier historique. Ce n’est pas une critique négative car cette recette a de nombreuses qualités quand elle est habilement menée.

Naviguer dans les rues de ce Paris d'un autre temps

L’histoire s’étale sur quatre-vingts pages. Malgré ce nombre important, la trame ne souffre d’aucun temps mort. Chaque page amène son lot d’informations et de fausses pistes. La densité narrative est un des points forts de cet ouvrage. On ne dénote aucun temps mort. A certains moments, il faut d’ailleurs prendre le temps de relire une planche pour ne pas se perdre au milieu du labyrinthe de l’enquête de Burma. L’intrigue voit d’ailleurs apparaitre un grand nombre de protagonistes qui amènent chacun leur éco à la densité de l’ensemble.

Le plaisir de cette série est de naviguer dans les rues de ce Paris d’un autre temps. Le travail graphique sur les décors est intéressant. Les boulevards haussmanniens sont aussi bien retranscrits que les petits bistrots de quartier. Les tons noirs et blancs ajoutent un réalisme à ce voyage dans le temps. D’ailleurs, les costumes et le mobilier fleurent bon la nostalgie. Barral s’inscrit avec talent dans les pas de Tardi sur ce plan-là. Je suis par contre moins fan des personnages. Certes on reconnait le trait de Tardi sans aucun mal mais on sent également que ce n’est pas lui. Le dessinateur fournit un réel travail, c’est évident. Mais le bémol de son travail, dans cet opus, reste les identités graphiques des différents protagonistes. Rien de bien grave, rien qui ne gâche la lecture mais suffisamment pour freiner un tout petit peu l’intensité du plaisir de la lecture. 

Pour conclure, Boulevard…Ossements est un ouvrage de qualité. Aucun aspect n’est bâclé. Barral chercher à respecter l’atmosphère des romans de Leo Malet et le trait de Tardi. Malgré tout je n’ai pas retrouvé le plaisir que j’avais ressenti en lisant 120 rue de la Gare. Est-ce dû au changement d’auteur ou tout simplement à l’histoire ? Je ne sais pas. Néanmoins, cet album m’a donné envie de repartir à la rencontre des aventures de Nestor Burma dans l’univers du neuvième art et ce n’est déjà pas si mal…

par Eric the Tiger

Note : 13/20


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