Titre original : Red 2
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean Parisot
Distribution : Bruce Willis, John Malkovich, Mary-Louise Parker, Catherine Zeta-Jones, Helen Mirren, Anthony Hopkins, Byung-Hun Lee, David Thewlis, Neal McDonough, Brian Cox…
Genre : Action/Comédie/Thriller/Adaptation/Suite/Saga
Date de sortie : 28 août 2013
Le Pitch :
La retraite est loin d’être aussi reposante que prévue pour Frank Moses et ses amis. Une fois de plus menacés par tout un tas de tueurs plus dangereux les uns que les autres, les ex-super agents de la CIA sont contraints par la force des choses, d’enquêter sur le mystérieux Projet Nightshade. Au fur et à mesure de leurs pérégrinations, ils découvrent que derrière ce nom se cache une arme qui pourrait bien coûter la vie à plusieurs millions d’innocents…
La Critique :
On va enfoncer une porte ouverte mais parfois, il est bon de rappeler des évidences : à Hollywood, rarement une suite ne voit le jour qu’à cause de la volonté du réalisateur, des producteurs ou même des acteurs de continuer à explorer une histoire, un concept ou des thématiques. Une suite est motivée par l’argent. Si un film cartonne, une suite est mise en chantier. Même si le film en question est mauvais. Non pas que Red premier du nom soit mauvais, mais bon… On ne peut pas non plus parler de chef-d’œuvre. Plutôt d’un film sympathique sans plus. Passable. Moyen. Un thriller d’action comique piloté en roue libre par un réalisateur maniéré, dont le nouveau film, R.I.P.D., nous a apporté la preuve ultime de son manque de savoir-faire et de son aptitude à livrer des trucs difformes assez crétins. Il y avait Bruce Willis aussi, absent et transparent. À peine caractérisé par des mimiques d’un âge d’or que l’acteur a bien du mal à évoquer ces derniers temps.
Cependant, malgré un Bruce Willis blasé, Red pouvait compter sur Helen Mirren, Morgan Freeman, ou encore et surtout John Malkovich.
Pour la suite, sobrement baptisée Red 2 et toujours adaptée d’un comic DC, ce sont encore une fois (et à plus forte raison) les acteurs qui sauvent la mise.
À commencer par John Malkovich. Encore lui. Un vieux de la vieille qui s’amuse comme un petit fou, jamais loin d’une bonne grosse pétoire et jamais avare en bons mots. De mimiques en punchlines, Malkovich est comme un poisson dans l’eau. À tel point qu’il tire vers le haut son pote au crane lisse, Bruce Willis, plus en forme que dans le premier volet. Plus détendu aussi et carrément moins transparent. Être entouré de pointures comme l’excellent et ici impeccable et taquin Anthony Hopkins doit aider, pas de doute là-dessus. Et puis, Bruce à l’air de bien s’éclater avec Mary-Louise Parker, même si elle s’avère une nouvelle fois assez irritante. En v.o., ou en v.f., même combat. Les fans hardcore de Weeds ne seront peut-être pas du même avis…
Helen Mirren aussi, assure en action woman d’âge mur. Tout spécialement dans l’action bizarrement, où elle joue avec son statut privilégié à Hollywood, fait un clin d’œil à l’un de ses plus grands rôles (dans The Queen) et se paye le luxe de jouer en tandem avec le classieux et physique Byung-Hun Lee (J’ai rencontré le Diable, G.I. Joe…), dans une des meilleures scènes d’action du lot.
On évitera par contre d’enfoncer le clou concernant Catherine Zeta-Jones, qui semble penser que jouer les mangeuses d’hommes en alternant regards mielleux et cris hystériques, est la meilleure façon de camper un personnage quoi qu’il en soit inintéressant et inutile.
Les acteurs parviennent ainsi à sauver les meubles. Grâce à leur expérience et à leur charisme. À partir d’une histoire inutilement tordue dont on finit par se foutre royalement (une bombe doit exploser, voilà tout ce qu’il faut retenir. Le reste, c’est du vent), les comédiens surfent habilement et parviennent bon grès mal grès à combler les vides entre des scènes d’action là encore beaucoup mieux orchestrées que dans le premier.
Dean Parisot (Galaxy Quest) a pris le relais et le film peut enfin ressembler à quelque chose d’un peu moins foutraque qu’avant. Modeste, un peu mou à mi-parcours, trop long, pas toujours passionnant, drôle par intermittence et spectaculaire dans son dernier quart, Red 2 n’est pas amené à rester dans les mémoires. Il passe bien parce qu’il permet de voir de grands acteurs s’amuser. Avec des flingues.
Reste une impression tenace, qu’avec un tel postulat de départ, il y avait moyen de faire mieux. Rec 2, comme Rec 1, est un peu marqué, dans une moindre mesure, par un manque de motivation. On joue sur les vieilles recettes sans chercher à se les approprier. De temps à autre, l’originalité perce, notamment via le fil rouge qui s’attache à la relation entre Willis et Mary-Louise Parker, que tous les retraités s’acharnent à consolider de leurs conseils avisés, mais c’est mince. Trop mince.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : SNL