Jeune et Jolie

genre: drame (interdit aux - 12 ans)
Année: 2013
durée: 1h35

l'histoire: Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons.

La critique d'Alice In Oliver:

Indéniablement, François Ozon reste un réalisateur à part dans le cinéma français. On lui doit quelques films plus ou moins intéressants, entre autres, 8 Femmes, mais aussi plusieurs petits navets assez insipides. Au hasard, nous citerons Swimming Pool.
Il s'agit donc d'un cinéaste inégal qui revient cette année (donc en 2013, au cas où vous n'auriez pas suivi...) avec Jeune et Jolie. Au niveau de la distribution, ce drame austère réunit Nathalie Vacht, Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, Frédéric Pierrot et Nathalie Richard.

Jeune et Jolie a aussi été présenté et sélectionné au dernier Festival de Cannes. Il s'agit tout d'abord d'un drame traversé par le temps et plus précisément par les quatre saisons, donc automne, hiver, printemps et été. Chaque saison est musicalement répresentée par quatre chansons interprétées par Françoise Hardy. Ce qui permet d'insuffler au film une atmosphère particulière, teintée d'une grande tristesse et d'une certaine mélancolie.
Par conséquent, ne vous attendez pas à visionner un film particulièrement joyeux.

En résumé, François Ozon fait du François Ozon. Ceux qui n'aiment pas le style du cinéaste sont donc priés de s'abstenir. Pour le reste, Jeune et Jolie traite de la détresse d'une jeune adolescente. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! Durant l'été, Isabelle fête ses dix-sept ans en famille. Elle perd aussi sa virginité avec un jeune allemand, Felix. À son retour à Paris, où elle retrouve le chemin du lycée, elle se livre volontairement à la prostitution. 

François Ozon s'attaque donc à un sujet difficile et encore tabou aujourd'hui, puisqu'il est donc question d'une adolescente qui se lance dans la prostitution de luxe via internet (voir le synopsis). Difficile de rester indifférent devant le "parcours" en forme d'initiation sexuelle de cette adolescente, à la fois douce, belle et terriblement fragile.
Le passage délicat de l'adolescence à l'âge adulte se heurte à une dynamique familiale marquée par le divorce et l'absence (irremplaçable) d'un père.

François Ozon signe plusieurs séquences sensuelles particulièrement réussies sans jamais verser dans l'érotisme "toc" et/ou bas de gamme. Le cinéaste peut également s'appuyer sur une interprétation solide, Marine Vacth en tête. Toutefois, malgré d'indéniables qualités, Jeune et Jolie est loin d'être irréprochable. Par exemple, on regrettera que les dynamiques familiales ne soient pas davantage développées. Ce qui empêche toute empathie envers les différents protagonistes de l'histoire.
Certes, le film réussit parfois à nous emballer mais sans jamais nous transporter totalement. De ce fait, difficile de s'attacher à cette adolescente à fleur de peau. En résulte un drame assez vain en fin de compte, mais loin d'être inintéressant pour autant.
François Ozon possède un sujet en or mais ne parvient pas réellement à l'exploiter à sa juste valeur. C'est finalement un bon résumé du film.

Note: 10/20

Jeune et Jolie de Francois Ozon - Bande-Annonce par cinemur