Magazine Cinéma

Au cinéma : «Elysium»

Publié le 28 août 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Après le succès surprise de son premier film « District 9 », le réalisateur Neil Blomkamp retourne dans son genre de prédilection, la science-fiction, avec « Elysium ». Il retrouve devant la caméra Sharlto Copley, à qui il avait offert son premier rôle au cinéma avec « District 9 ». Le casting se complète de Matt Damon, dans le rôle principal, Jodie Foster et William Fichtner. « Elysium » sortait dans nos salles le 14 août 2013.

Synopsis : En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.

« Elysium » pourrait être un de ces grands films de science-fiction comme on en fait qu’une fois tous les dix ans. Neil Blomkamp place, dès le début de son film à la date de l’année 2154, un univers aux allures de post-apocalypse. Il prend minutieusement le temps de placer les bases de son récit, avec ses personnages et ses détails, qui joueront un rôle clé dans la suite de l’intrigue. Neil Blomkamp définit le fossé galactique qu’il y a entre la Terre et Elysium, où riches et pauvres sont séparés. Présentant la Terre comme un véritable bidonville géant, véritable lieu dans lequel il a tourné ce film, et Elysium comme un jardin d’Eden, le film s’appuie sur de la science-fiction pour mieux nous parler de notre époque et du fossé, déjà présent, entre certains pays. « Elysium », malgré sa texture futuriste, apporte un dialogue très moderne. Cette première heure où le réalisateur s’intéresse à mettre tout son film en place est assurément la meilleure partie du film.

Dans sa deuxième heure, « Elysium » bascule dans un autre genre, plus Hollywoodien, perdant ainsi sa puissance qui faisait toute la différence avec les autres sorties de cet été. En effet, le film rentre dans un conformisme, certes pas désagréable, mais qui déçoit lorsque l’on voit le potentiel et l’originalité de sa première heure. Jusqu’alors le film surprenait et maintenant on se surprend à deviner la suite de l’intrigue. « Elysium » devient alors qu’un énième film de science-fiction produit par les pontes d’Hollywood, comme si il avait perdu son âme en chemin. Cependant, la réalisation de Neil Blomkamp reste la même, et est toujours aussi efficace. Caméra à l’épaule, dans un souci de réalisme, il nous embarque littéralement dans la course qu’entreprend le héros Max pour se sauver, lui et la population de la Terre. Les scènes d’actions sont assez incroyables, mais il n’oubli pas de ponctuer son récit de scènes bavardes, mais jamais ennuyeuses, pour apporter la profondeur méritée à l’histoire.

D’ailleurs, les scènes les plus bavardes et les plus intéressantes mettent en scène, quasiment à chaque fois, la directrice de la sécurité d’Elysium, jouée par Jodie Foster. Avec ce personnage, Neil Blomkamp livre des dialogues sur fond politique, toujours en s’interrogeant sur notre propre époque, même s’il disparait dans la deuxième partie. De plus, Jodie Foster se débrouille très bien en méchante, avec son air froid et son assurance qui rendraient le plus téméraire bien peureux. En face, Matt Damon fait le boulot en héros reconverti, perdant en route l’égoïsme qui lui servait de force dans la première partie. Comme dans son précédent film, « District 9 », Neil Blomkamp maltraite le corps humain, jusqu’à en faire une machine plus qu’un corps vivant. C’est à travers le personnage de Matt Damon qu’il aborde toutes ces thématiques, puisque Max doit arborer un squelette robotique pour accomplir sa mission. Cependant, celui qui crève l’écran et écrase toutes autres performances c’est Sharlto Copley. Il est sidérant en bad-guy aux mœurs pas très chrétiennes, et, de même, se révèle bien plus intéressant au début qu’à la fin où il devient un pseudo « Terminator ».

« Elysium » est un film de science-fiction qui commence avec une vraie force et originalité mais qui se convertit, peu à peu, et devient un film Hoolywoodien, à l’intrigue trop facile. Cependant, Neil Blomkamp s’impose comme un des réalisateurs les plus prometteurs dans le domaine de la science-fiction, dont la prochaine réalisation « Chappie » est attendue de pied ferme l’année prochaine.

ad

Elysium. De Neil Blomkamp. Avec Matt Damon, Sharlto Copley, Jodie Foster, Alice Braga, Diego Luna, William Fichtner, …

Sortie le 14 août 2013.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Masemainecinema 6107 partages Voir son blog

Magazines