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Kalifornia

Publié le 30 août 2013 par Olivier Walmacq

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Genre : Thriller (interdit aux moins de 16 ans)

Année : 1992

Durée : 1h53

L’Histoire : Brian jeune étudiant prépare un ouvrage sur les tueurs en série. Pour cela lui et sa compagne Carrie partent en virée pour visiter tous les lieux les plus macabres. Ils effectuent ce voyage en covoiturage avec Early et sa petite amie Adele. En réalité Brian et Carrie ignorent à quel point ils touchent de près leur sujet car en effet Early se révèle être un psychopathe. 

La Critique de Vince12 :

Kalifornia réalisé en 1992 est la première réalisation de Dominic Sena. Ce film assez méconnu sera un échec commercial lors de sa sortie. Quelque part Kalifornia semble avoir un peu inspiré le film d’Oliver Stone Tueurs Nés sorti 2 ans plus tard. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si on retrouve Juliette Lewis au casting. On a également Brad Pitt qui à l’époque n’est pas encore la superstar d’aujourd’hui ainsi que David Duchovny et Michelle Forbes.

Attention SPOILERS !

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Brian étudie avec fascination les serials killers. Il cherche avant tout à comprendre quel est le moteur qui les pousse à commettre des meurtres. Il décide alors d’écrire un ouvrage sur le sujet et pour cela il s’embarque avec sa compagne Carrie dans une virée automobile pour visiter les lieux les plus sordides ayant été les théâtres des meurtres les plus sanglants.

Cependant Brian et Carrie ne roulent pas sur l’or non plus. Et ils ne sont pas les seuls c’est également le cas du couple formé par Early, un buveur de bière instable et Adele une jeune fille naïve mais pleine de vie. Early doit fuir et amène Adele avec lui, ils décident alors de faire du covoiturage avec Brian et Carrie.

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Au début les relations sont assez froides, Brian et surtout Carrie se montrent méprisants en vers Early et Adele qui ne sont pas étouffés par les bonnes manières. Cependant peu à peu l’amitié s’installe. Mais Brian et Carrie ignorent qu’en fait Early est juste leur sujet d’étude, à savoir un psychopathe, ceci dit ils ne vont pas tarder à s’en rendre compte …

Premièrement si l’histoire de Kalifornia est basique elle est en fin de compte assez originale également. L’étudiant qui voyage en compagnie de son sujet. Ensuite Dominic Sena après nous avoir livré une bonne introduction, prend son temps pour mettre en place l’histoire et les personnages. Le film est donc assez calme et va petit à petit faire monter la tension.

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Mais bien évidemment le cœur même de ce road-movie est ses personnages pour le moins atypiques. D’un côté le couple Brian et Carrie, les deux étudiants. Les « héros » légitimes ne sont pas très attachants, Brian certes sympa mais frimeur semble avoir la science infuse (qu’il croit !) sur son sujet de prédilection : la psychopathie. Carrie elle est une jeune femme froide et méprisante qui va cependant finir par avoir de la sympathie pour Adele. C’est David Duchovny et Michelle Forbes qui interprètent les deux rôles. Les 2 acteurs sont corrects sans pourtant être transcendants. Ceci dit on s’en fout un peu car c’est l’autre couple qui nous intéresse.

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Cet autre couple Early/Adele. Commençons par Adele, la jeune femme naïve au passé traumatisant (elle a été violée très jeune) mais aussi pleine de vie et d’enthousiasme pour l’avenir et également très amoureuse d’Early. C’est Juliette Lewis qui livre une très bonne interprétation pour ce rôle. Elle parvient à rendre son personnage véritablement attachant, faisant mine de petite fille dans un monde cruel. Mais le clou reste le personnage d’Early. Alors qu’à l’accoutumé nos serials killers cinématographiques sont des mecs froids, élégants, classieux, cultivés et machiavélique, Early est tout le contraire. C’est une sorte de Beauf Serial Killer et le mélange est super ! C’est un gros buveur de bière à casquette, macho et pas futé (du moins au premier abord). Quelque part l’antithèse directe d’Hannibal Lecter. On peut dire que Brad Pitt a du s’amuser dans ce rôle ci. Tout d’abord l’acteur défonce carrément son image de beau gosse et reprend même son accent du Missouri des Etats Unis (qu’il avait du casser au début de sa carrière). Pitt mène le film. Son personnage devient même attachant, ce qui donne une certaines symbolique au film.

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Quelque part Kalifornia peut presque se voir comme une version road-movie de Délivrance, l’humour noir en plus. Ici aussi on nous parle d’une virée qui va déboucher sur une explosion de violence. Pour survire les personnages devront faire appels à leurs instincts les plus bas. Et c’est ainsi que le personnage de Brian va se retrouver lui aussi à tuer un homme et à être confronté à une facette de lui-même qu’il ne connaissait pas. Le « spécialiste des psychopathes » se découvre comme étant un meurtrier, chose qu’il n’aurait jamais soupçonner.

En fait Kalifornia est avant tout un film qui se moque de tous les profilers et pseudos spécialistes qui prétendent analyser les causes de la psychopathie. Point de discours de psy ici ! Le message est illustré avec beaucoup d’humour et de cynisme. L’histoire en elle-même puisqu’elle met en scène un mec Kakou  qui joue les spécialistes des Serials killers et qui voyage des milliers de kilomètres à côté d’un psychopathe sans s’en rendre compte. Mais on retient aussi la scène où ayant appris la vraie nature d’Early il lui demande « Qu’est que tu ressens quand tu tue des gens ? Tu te sens supérieur ? Tu te sens plus puissant ? » Et alors il faut voir notre Brad Pitt regarder d’un air incompréhensif et je m’enfoutiste son interlocuteur. On peut aussi citer la scène ou Early s’apprête à tirer sur un flic  et que Brian persévérant s’exclame « Non attend ce n’est pas ton père que tu vas tuer ! »  Alors que Early répond sur un ton détaché « mais je le vois bien abruti ! C’est un connard de flic».

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D’ailleurs il est intéressant de noter qu’Early qui semble quand même apprécier le meurtre semble surtout le pratiquer par utilité et facilité plutôt que par sadisme. Paradoxalement c’est ce personnage qui se révèle être le plus sympathique avec sa petite amie, plutôt que le couple hautain, méprisant et hypocrite de Brian et Carrie.

La vraie morale qu’énonce Kalifornia c’est que chaque être humain a la possibilité de tuer et que les serials killers ne sont pas si éloignés de « monsieur tout le monde ». Kalifornia est donc un film cynique, drôle et brillant.

En quelque sorte on pourrait presque y voir l’anti Silence des Agneaux, le film brisant les mythes du psychopathe au cinéma et ne se gênant pas pour tirer la langue aux profilers et à leurs analyses !

Pour être honnête la première fois que j’ai vu ce film je l’ai trouvé moyen mais la révision m’a conquis et permis de mieux comprendre la démarche de l’œuvre de Sena. 

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Bref Kalifornia est un film oublié et sous estimé qui se doit d’être revu à sa juste valeur.    

Note :15,5/20

Kalifornia Official Trailer #1 - Brad Pitt Movie (1993) Trailer HD


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