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Les grandes eaux nocturnes dans le jardin du chateau de Versailles (78)

Publié le 30 août 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

C’est avec enchantement que j’avais découvert une partie des jardins de Versailles, en assistant à un très beau spectacle du Groupe F, qui avait réussi à modifier l’espace et à invoquer les éléments (eau, feu etc…).
Pour réitérer l’expérience, il s’agissait ce soir là, de découvrir le spectacle des Grandes Eaux Nocturnes débutant à la tombée de la nuit. Parcours déambulatoire dans les jardins royaux, il s’achève par un feu d’artifice tiré au dessus du bassin du Char d’Apollon.

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Eclairage et animation des fontaines, des bosquets et des bassins

Pour se rendre aux jardin l’accès se fait par l’entrée principale du Château, en ayant emprunté préalablement la très large avenue de Paris. Ce n’est pas sans certains souvenirs de ma khâgne que j’ai donc remonté la rue. Une année scolaire passée à deux pas du Château, et aucune visite en ces lieux. Ce soir le majestueux bâtiment se découpait sur le ciel avec une étrangeté qui le rendait presque irréel. Son épaisseur s’aplatissait, réduisant sa perception à une impression en deux dimensions, comme une image éclairée.

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Grouillant de monde, la Cour d’Honneur avalait la foule, pressée (dans tous les sens du terme, de l’autre côté du bâtiment, côté jardin). L’encadrement fait défaut, et les gens stressés de manquer le spectacle, font preuve d’impolitesse.

A 21h, les portes des jardins s’ouvrent, et laissent entrer le flot de monde. Les bosquets, les fontaines, et les bassins s’animent et s’allument en prenant une toute autre dimension, modifiant l’apparence du jardin. C’est donc sous le ciel bleu presque phosphorescent que la visite a commencé par les différents bosquets et perspectives latérales.

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Toutes les statues, bassins et les jets d’eau éclairés, notamment dans la perspective du Bassin de Neptune, donnent un autre aspect aux jardins. Dommage cependant qu’il y ait autant de monde qui s’agglutine dans les allées et les passages abrités. La promenade est presque guidée par la foule.

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Penone, Versailles

Au-delà des éclairages, en revenant sur le parterre d’eau principal, se dresse l’oeuvre de Giuseppe Penone, surmontée de manière presque fantastique par la pleine lune. Ce sculpteur contemporain a effectivement investit les jardins, pour y disposer ses oeuvres faites de matériaux alliant minéral, végétal (bois, pierre) et certains métaux. Représentant de l’art povera (ou art pauvre), qui nait à Rome et de Turin dans les années 1960, il se dresse contre la société de consommation en élevant au rang artistique des matériaux comme du bois, des chiffons, des sable, de la corde… A Versailles, il installe dix-neuf sculptures, toutes pleines de force et de sens.

Habité par la quête de la trace et de l’empreinte, il cherche les aspérités et les signes dans les matériaux qu’il travaille (marbre, bois, pierre, bronze). Il dit ainsi « Bien sûr, il y a cette continuité. Comme il y a celle des matériaux, la pierre, le bois. Les matériaux sont primordiaux. Mon travail a toujours été d’essayer de comprendre leurs propriétés et de suivre leurs suggestions. La seule différence, entre le bois et la pierre, c’est que, dans le bois, un arbre et un seul est enfermé alors que, dans la pierre, les directions possibles sont plus nombreuses. »

On lit dans ses oeuvres, la vie et la mort, l’équilibre et le mariage des matières. La pierre se mêle au bois, fait contrepoids. Les arbres conversent entre eux, certains vivants et d’autres morts.

Comme dans la sculpture intitulée « Elevazione (2011) », où un arbre mort est soutenu par des jeunes arbres vigoureux, le maintenant à quelques mètres du sol.

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Poétiques, ces oeuvres figurent le cycle de la vie, la jeunesse, la mort, et se prêtent aux diverses interprétations.

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En rentrant dans le jardin, la très belle sculpture « Tra scorza e scorza » (entre écorce et écorce), représente un jeune chêne enserré par l’écorce solide d’un autre renforcée par du bronze, comme un écrin protecteur. Ce soir, elle est surmontée de la lune et prend un air mystérieux et spectral, la rapprochant de certaines scènes peintes par les artistes romantiques.

En poursuivant un peu plus dans la perspective, on s’aperçoit qu’elle s’inscrit dans le sillage d’une autre oeuvre, à l’horizontale elle, « Spazio di luce » (espace de lumière). Il s’agit de tronc évidés et disposés sur des tréteaux, sculptés dans le bronze et recouverts d’une couche d’or.

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L’obscurité de l’occasion ne permettait pas de profiter de l’exposition comme j’aurais aimé, mais cela valait le coup d’oeil, pour ces visions presque fantastiques.

Le Bassin du Char d’Apollon, l’éclairage aux lasers du Bosquet de la colonnade et le feu d’artifice

Au bout de la perspective (parfois agrémentée de machines à bulles), baignée de musique baroque, on aperçoit de loin le ballet majestueux de jets d’eau, qui suivent le rythme de la musique, sur le Bassin du Char d’Apollon. Dommage pour l’aspect pratique, que les deux seuls endroits dédiés aux commodités, placés de part et d’autre des allées qui mènent au Bassin, soient tant pris d’assaut.

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En remontant un peu de l’autre côté de la perspective. On parvient devant un décor antique, étrangement éclairé, d’une lueur verte, surnaturelle. Il s’agit d’une mise en lumière spéciale, faire au moyen de deux gros lasers, qui strient l’obscurité, faisant croire à un ciel coloré de volutes verts fluo. On se trouve alors dans le Bosquet de la Colonnade. Un décor antique, en effet, au milieu duquel on peut admirer la sculpture de François Girardon, figurant l’Enlèvement de Proserpine par Pluton.

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Bien vite l’heure tourne, et il est difficile d’arriver à voir tout le jardin et ses différentes animations. La partie proche du Bassin du Char d’Apollon est fermée, pour éviter les incidents. Le feu d’artifice est tirés aux alentours du Bassin. La foule est invitée à se placer dans la perspective de manière à pouvoir profiter du spectacle.

A 23h, le feu débute en proposant des dessins pyrotechniques originaux et gigantesques.

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A côté de moi, je discerne pourtant de grands blocs de marbre, et je devine qu’il s’agit des oeuvres de Penone. En effet, intitulés « Anatomies« , il s’agit de stèles de marbre blanc de Carrare qui gardent sur leur surface et dans leur matière, l’empreinte d’une vie végétale ou animale. Leurs dessins ressemblent à une empreinte digitale ou à un réseau de veines que l’on devine sous la peau.

Le spectacle s’achève en beauté par un bouquet final grandiose.

A voir jusqu’au 14/09/2013 :
Les grandes eaux nocturnes dans les jardins de Versailles

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