Magazine Cuisine

Comment se reconvertit-on comme diététicienne ?

Par Ariane_dt @ArianeGrumbach

Depuis que je suis devenue diététicienne, je ne compte plus les personnes qui m'ont contactée parce qu'elles envisageaient, de façon plus ou moins avancée, une semblable reconversion. Plusieurs dizaines sans doute. Alors que je suis loin d'être la seule à avoir suivi ce parcours. Probablement car je suis assez visible sur internet.

J'ai toujours accepté de répondre à leurs questions de visu, au téléphone, par mail. Cela me paraît normal de les éclairer sur la réalité des études et du métier. Sauf à une occasion récente car je n'étais vraiment pas disponible. Cela pourrait se reproduire, alors je me suis dit qu'un billet sur ce sujet pourrait être utile d'autant que j'ai souvent l'impression de me répéter un peu ! Désolée pour les lecteurs/lectrices que cela n'intéresse pas.
En 2005, j'étais consultante au sein d'un cabinet de conseil. Voulant évoluer vers autre chose, j'ai fait un bilan de compétences financé en bonne partie par le Fongecif (temps pris sur mes jours RTT)  : rien de bien passionnant ne semblait devoir en sortir quand, étant en quête plutôt d'un métier d'accompagnement des personnes, je suis tombée sur celui de diététicienne et cela a fait tilt : voilà une activité qui répondrait à ce souhait tout en le conciliant avec ma passion gourmande pour l'alimentation. Je me suis lancée dans les études (un BTS) sans hésitation, convaincue que c'était la bonne voie : je me suis inscrite au Cned (Centre national d'études à distance), les études par correspondance étant la seule possibilité pour continuer à travailler en parallèle. Je n'ai pas cédé à la panique en recevant la haute pile de documents du Cned ni en découvrant la teneur fortement scientifique des matières mais j'avoue que j'ai bien ramé ! Certes, j'avais eu un bac C (scientifique) mais il y a fort longtemps et je promets aux titulaires d'un bac littéraire qui voudraient se lancer que j'avais tout oublié et ne me retrouvais pas plus avancée qu'eux/elles ! Alors qu'avoir des connaissances de maths, chimie, biologie aurait été bien utile. Si j'avais eu le temps, une bonne option aurait sans doute été de prendre quelques cours particuliers de biochimie.
Le programme est très lourd, d'ailleurs les études vont passer à trois ans au lieu de deux et il est vraiment préférable d'avoir beaucoup de temps à y consacrer. Pour ma part, je travaillais et ce n'est pas le contexte idéal. Et quand on fait des études à distance, on se sent un peu seul(e), il faut savoir s'organiser, ne jamais se décourager. il est parfois difficile de garder le cap, de gérer les priorités. A l'époque, il y avait un super forum sur internet, géré bénévolement par des étudiantes, qui donnait des tas d'infos concrètes et pouvait compenser la solitude. On avait même fini par se rencontrer à quelques-unes à Paris.

diététicienne,reconversion,bts diététique à distance,cned,changement de métier,devenir diététicien

J'ai fait tous les stages demandés (6 semaines la première année, 14 semaines la deuxième année) sur mes congés annuels ou en prenant des congés sans solde. Je conseille vivement de s'y prendre très longtemps à l'avance car les places sont difficiles à trouver, notamment en milieu hospitalier (surtout quand, comme moi, on n'a pas le moindre contact dans le milie médical...). La première année, j'ai fait un stage dans la cuisine d'un lycée parisien et un autre dans une cuisine centrale de restauration collective. La deuxième année, j'ai fait deux stages en hôpital, où j'ai participé à différents service (diabétologie, chirurgie digestive et orl, cancérologie) et un stage mi-diététique mi-restauration à Quiberon (c'est un stage dit "optionnel" dont on choisit librement la teneur).
On pourrait se dire qu'on va consacrer tout son temps à potasser des cours et faire des devoirs et s'en remettre à autrui pour les contigences quotidiennes mais il y a une épreuve de "techniques culinaires" qui nécessite de passer pas mal de temps dans sa cuisine pour réviser (ou souvent découvrir en ce qui me concerne) les classiques de la cuisine française (ce furent mes premiers riz au lait, blanquette ou boeuf-carottes....)  ou leur adaptation à diverses pathologies. J'ai d'ailleurs fait un stage d'une semaine avec le Cned fort utile pour cette matière.
En octobre 2007, j'ai passé les épreuves et je m'étais clairement préparée à ne pas avoir le diplôme du premier coup et à repasser certaines épreuves l'année suivante (on peut garder les notes au-dessus de la moyenne et ne repasser que les épreuves où l'on a obtenu une note inférieure à 10). Mais, chance fantastique, j'ai eu mon diplôme du premier coup, j'ai sauté de joie, j'avais du mal à y croire !

diététicienne,reconversion,bts diététique à distance,cned,changement de métier,devenir diététicien

Je n'ai jamais voulu être diététicienne prescriptrice de pommes comme unique collation...

Ceci dit, je trouve que ces études sont clairement insuffisantes pour exercer, notamment en libéral. Ainsi, elles n'intègrent pas du tout la dimension relationnelle et psychologique, pourtant fondamentale. Pour ma part, j'ai tout de suite enchaîné sur la formation dispensée par le GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) dont j'avais identifié qu'il correspondant à la pratique que je souhaitais. Et je n'ai pas été déçue, c'était passionnant !

Quelques mois après le diplôme, je me suis lancée, je suis passée à mi-temps dans mon travail de consultante (avec un temps partiel pour création d'entreprise). Et un an et demi après, j'ai sauté le pas et je me suis installée à plein temps. Pour mon plus grand bonheur car ce métier me passionne, m'enrichit, me transforme, me fait avancer.
Si vous êtes concerné(e), je répondrai volontiers à quelques questions en commentaire.
Par ailleurs, on trouve des informations sur les études et le métier sur le site de l'AFDN (Association Française des Diététiciens Nutritionnistes).

On peut aussi lire mon portrait sur le blog En Aparté.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ariane_dt 8474 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte