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Alabama Monroe, de Felix Van Groeningen

Par Timotheegerardin
Alabama Monroe, de Felix Van Groeningen On ose à peine émettre des réserves sur Alabama Monroe, l'atmosphère du film étant aussi séduisante que le sujet est grave (l'histoire d'un couple face à la maladie de leur fille). Voici pourtant quelques éléments qui m'ont gêné :
  1. La narration éclatée n'apporte pas d'éclairage supplémentaire à l'histoire. On a l'impression, au contraire, qu'il s'agit de complexifier le récit pour lui donner, en trompe l’œil, une profondeur qu'il n'a pas ou qu'il n'a pas besoin d'avoir. 
  2. Les refrains de country, très prenants, font tenir le film. C'est un bon point mais c'est aussi un défaut : la musique se substitue aux articulations qu'on aurait aimées plus naturelles. A la fin l'ambiance country devient un simple package glamour pour une histoire qui ne l'est pas.
  3. Le rapport du film à l'émotion m'a posé problème. Bonheur, douleur : ces sentiments élémentaires sont ressassés au lieu d'être restitués. Les perpétuels voyages dans le temps, au lieu de rendre justice à la linéarité tragique des événements, semblent être là pour maintenir l'intensité émotionnelle en tournant autour du pot. Il y a une sorte de suspense de la douleur que je trouve malvenu.
  4. Enfin, certaines pistes du films sont laissées à l'abandon en cours de route. C'est par exemple ce fétichisme sympathique de l'Amérique, qui créé une atmosphère étrange où se mélangent la Belgique et le midwest américain. Felix Van Groeningen a l'air de vouloir problématiser cette confusion en montrant deux interventions de Bush à la télé, mais le film devient si schématique et maladroit à partir ce moment-là qu'on est plus gêné qu'ému jusqu'au dénouement du film.

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