Un peu de lecture - "Le chœur des femmes"

Je lis beaucoup, j'adore les livres. L'objet, l'odeur des pages, ce texte, un bout de soi-même le temps de la lecture. Ressentir, vivre le message de l'auteur, ne rien comprendre, tout comprendre. 
Toujours une (ou plusieurs) lectures en cours, des bouquins sous le coude, d'autres en vue, j'adore découvrir et partager. Souvenez-vous, il y a quelques semaines, je vous parlais des boites à lire.  J'ai mis la menace à exécution et en ai installé une dans la cafétéria du bureau.L'expérience est une belle réussite, les livres tournent, il y en a pour tous les goût, et même les plus réticents du partage, ceux qui aiment trop posséder, commencent à s'y mettre.
Cette belle expérience à cela de magique qu'elle m'a permis de découvrir ce fabuleux roman :

"Le Chœur des femmes raconte l'histoire d'un jeune médecin modelé par la faculté et par sa spécialité d'élection, et qui doit brusquement réviser ses préjugés devant une réalité qui lui avait échappé jusqu'ici : ce ne sont pas ses maîtres qui lui apprendront son métier, mais les patientes." (Amazon)

Notons que sa spécialité d'élection est la chirurgie gynécologique. Vraiment très glamour.
J'avais donc choisi ce livre, un peu par hasard, une collègue me l'ayant mis de force dans les mains "tu ne peux pas ne pas avoir lu ce livre"
Elle avait raison la garce... Comment ai-je pu ne pas avoir lu ce livre ?!
Je m'y suis mise un soir, sans me méfier,j'étais tranquille, encore un peu insouciante. Et paf, au bout de cinquante pages, que j'avais trouvées presque un peu ennuyeuses, je me prends une première claque. En pleine face. Moi qui me revendique féministe, ma vie intime est faite de préjugés. Je suis tombée en plein dans le piège du bouquin. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenue par le résumé Amazon. Ce jeune médecin, modelé par la faculté, qui doit brusquement réviser ses préjugés. C'est aussi moi.Même si je ne suis pas médecin, même si je suis la patiente, l'autre côté, l'autre regard.
J'ai tellement envie de vous laisser découvrir par vous même ce que raconte ce livre, de vous laisser recevoir tout ce qu'il dégage, à votre manière, selon votre vécu, que je n'arrive pas à entrer dans le vif du sujet. L'impression de rester bloquée sur l'introduction.
C'est peut-être cela que j'ai envie de faire pour vous aujourd'hui. Vous amener vers ce livre, vers votre intimité, comme il m'a amenée, un peu plus vers moi.
Si vous l'avez déjà lu, dites-moi ce que vous avez ressenti. Même vous, qui ne commentez jamais, j'ai envie de savoir, de partager cela avec vous. 
Nous les femmes, qui ne parlons jamais de ces choses là, de la façon dont le corps médical traite notre corps, de la façon dont nous traitons notre corps, dont nous l'aimons, le détestons. Nous qui parlons souvent de nos accouchements, de nos enfants. Qui oublions souvent que nous sommes aussi une femme, celle qui se fout entièrement à poil, dans ce cabinet si blanc, pour qu'un médecin mette se tête entre ses cuisses, tout en distillant des conseils sur son hygiène sexuelle, manipulant négligemment ce spéculum. Pourquoi notre corps, ses usages, nos ressentis nous appartiennent si peu ? 
Cette prose gynécologique était ma participation à la rubrique Un lundi parmi tant d'autres consacré à notre rentrée littéraire de Madame Zaza.