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Laver les ombres de Jeanne BENAMEUR

Par Jellybelly

laver les ombres de Jeanne BENAMEUR

C’est toujours un plaisir de retrouver la plume de Jeanne BENAMEUR. Avec « Profanes », j’avais évoqué une apnée, et bien, pour « Laver les ombres », il conviendrait de trouver un terme encore plus fort. Je ne l’ai pas trouvé, vous peut-être ?

L’auteure réalise un véritable tour de force, le lecteur est pris dans une tourmente dont il ne peut sortir avant d’avoir lu la toute dernière page.

La journée va être difficile : « Aujourd’hui, Lea a du mal. Elle sent que son corps lui échappe. Elle reconnaît un état qui revient, contre lequel elle a tant de peine à lutter. »  Lea est un être en souffrance : « A l’extérieur, c’est lisse. Une belle femme qui promène un corps tranquille. Sur scène, pour les spectateurs, pour tout le monde, aucun problème. Les bombes ne s’attaquent qu’à l’intérieur. Personne ne les voit. Elle est un champ de mines. Et elle danse. Pour les éviter. »

Parallèlement, elle ne peut se libérer du besoin d’aller retrouver sa mère, Romilda, cette femme âgée qui vit près de l’océan. Son mari est décédé quand Lea n’avait que 6 ans, elle vit seule. Une terrible tempête est annoncée en bord de mer, Lea doit être à ses côtés pour assurer sa protection.

Les deux femmes vont vivre un huit clos, à l’abri du chaos général. Romilda va se confier et délivrer à sa fille un terrible secret. 

Lea ne connaissait pas l'objet de son trouble. "Elle a renoncé à connaître l’origine de la guerre en elle. Après tout, le champ ignore la main qui pose la mine. » Pendant cette nuit, son destin va la rattraper et lui dévoiler la cause de ses souffrances... 

Jeanne BENAMEUR nous livre un roman d’une puissance rare, un régal !

Une nouvelle fois, elle mobilise différentes disciplines artistiques pour notre plus grand plaisir :

- La photographie avec le titre, « laver les ombres » veut dire mettre en lumière un visage pour en faire le portrait,

- La littérature : "Dès que Jean-Baptiste la quitte pour vaquer à ses étranges affaires, elle plonge dans la lecture. Avec rage. Il faut, de toutes ses forces, qu'elle arrive à entrer dans la lecture. Que les lettres écrites l'arrachent de cette chambre. Qu'elle oublie."

- La danse, devenue vitale pour la narratrice,

- La peinture dans la relation amoureuse naissante de Lea avec Bruno…

Cet article concourt au challenge lancé par Noukette :

challenge Jeanne Benameur

Annie


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