Magazine Culture

Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…

Publié le 02 septembre 2013 par Chatquilouche @chatquilouche

Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…

L’eau et ses sculptures de glace, les banquises, le froid et le ciel infini façonnent le Grand Nord.  Des forces que l’on croirait indestructibles.  Souvent, derrière l’apparence, se cache une fragilité qu’il est bien de saisir… quand on aime.

L’Explorateur sillonnait les chenaux de la baie d’Hudson.  D’un bleu acier, ce laboratoire flottant contrastait avec le reflet turquoise des glaces.  Une brume apaisante couvrait l’horizon.  La nature était silencieuse et enveloppante.  La simplicité des éléments captait le regard des membres de l’équipage.

Océane marchait sur le pont du bateau, impatiente d’arriver au village d’Inukjuak.  Une enfant l’attendait là-bas, elle se nommait Sakari.  Chaque fois, depuis quatre ans, que L’Explorateur longeait la côte et accostait, le cœur d’Océane s’emballait à l’idée de retrouver celle qu’elle considérait comme sa fille.

Cette scientifique avait consacré sa vie à l’environnement et en défendait la cause.  Elle étudiait le réchauffement climatique dans le Grand Nord et passait plusieurs semaines à se promener en mer ou à vivre dans une station de recherche construite sur le pergélisol.  Son dévouement pour la nature et sa compréhension de l’humain lui avaient permis de tisser des liens avec les communautés autochtones.

Les Inuits appréciaient la « femme blanche », celle qui avait même appris l’Inuktitut (la langue que l’on parle au Nunavut).  Dès que l’un d’eux apercevait sa fine silhouette qui se profilait sur la neige, le plaisir était au rendez-vous.  Ce peuple aimait les discussions autour des différentes cultures et traditions.  On l’accueillait dans les maisons aux couleurs vives pour s’y réchauffer, après qu’elle eut retiré une à une les épaisses couches de vêtements qu’elle portait.  Sa peau laiteuse et rousselée était bien protégée.  Tous les regards se tournaient en sa direction quand elle découvrait sa chevelure auburn.  Avec hâte, ils partageaient des repas de poisson frais et dégustaient du phoque cru.  Elle adorait !

Sakari passait des journées entières à suivre Océane sur le terrain.   Elle l’admirait parce que, respectée de tous, elle prenait soin des autres et avait toujours des mots réconfortants.  Cette femme regardait devant et atteignait ses objectifs.  Sous son aile, Sakari regorgeait d’espoir et apprenait à voir le bon côté des choses.

La terre gelée du Nunavut portait cette enfant orpheline.  Son père s’était noyé après avoir exécuté une mauvaise manœuvre avec son kayak alors qu’il chassait le phoque.  L’eau glaciale avait saisi rapidement l’homme en détresse, ne lui laissant aucune chance de survie.  Sa maman était décédée d’une tuberculose.  Depuis, la jeune fille se promenait d’une famille à l’autre.  Malgré les épreuves, comme une fleur sur la neige, Sakari voulait s’épanouir.

Plusieurs semaines avaient passé depuis l’arrivée de l’équipage en sol nordique.  Les recherches scientifiques effectuées et les rapports complétés, L’Explorateur levait l’ancre vers le sud, pour revenir bientôt.  Océane se promenait sur le pont et pointait le ciel.  Sa main guidait celle de Sakari.  Entourée d’amour et bercée par la mer, la fillette du Nord façonnait son avenir.

Notice biographique de Virginie Tanguay

Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…
Virginie Tanguay vit à Roberval, à proximité du lac Saint-Jean.  Elle peint depuis une vingtaine d’années.  Elle est près de la nature, de tout ce qui est vivant et elle est très à l’écoute de ses émotions qu’elle sait nous transmettre par les couleurs et les formes.  Elle a une prédilection pour l’aquarelle qui lui permet d’exprimer la douceur et la transparence, tout en demeurant énergique.  Rendre l’ambiance d’un lieu dans toute sa pureté est son objectif.  Ses œuvres laissent une grande place à la réflexion.  Les détails sont suggérés.  Son but est de faire rêver l’observateur, de le transporter dans un monde de vivacité et de fraîcheur, et elle l’atteint bien.  Elle est aussi chroniqueuse régulière au Chat Qui Louche.

Pour ceux qui veulent en voir ou en savoir davantage, son adresse courrielle :  [email protected] et son blogue : virginietanguayaquarelle.space-blogs.com.  Vous pouvez vous procurer des œuvres originales, des reproductions, des œuvres sur commande, des cartes postales.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chatquilouche 15511 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines