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Chopper

Publié le 03 septembre 2013 par Olivier Walmacq

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genre: drame (interdit aux - 16 ans)
Année: 2000
durée: 1h35

l'histoire: Mark Chopper n'a pas eu une enfance facile, entre une mère dévote et un père qui n'aime pas beaucoup qu'on lui résiste. Aussi pour s'affirmer, il rêve depuis ses plus tendres années de devenir un vrai dur, un criminel de la pire espèce, de ceux dont on parle dans les journaux. A seize ans, il passe à l'acte et monte un attentat contre un juge, qui en réchappe. Chopper est aussitôt incarcéré dans le quartier de haute sécurité d'une prison australienne. Dès lors, malgré son jeune âge, il n'a de cesse de s'imposer comme le caïd auprès de ses compagnons de cellule.      

la critique d'Alice In Oliver:

Indéniablement, le cinéma voue une certaine fascination pour certains criminels et/ou prisonniers célèbres. C'est par exemple le cas du réalisateur, Andrew Dominik, qui signe ici son tout premier film, donc Chopper, sorti en 2000. La star principale du film se nomme Eric Bana, qui interprète le célèbre taulard australien. Les autres acteurs sont tous inconnus au bataillon.
Le scénario est de facture classique et évoque les moments les plus importants de la vie de Mark Chopper. Attention, SPOILERS !

En voulant s'imposer comme le caïd dans le quartier de haute sécurité d'un pénitencier australien, où il est incarcéré pour avoir monté un attentat contre un juge, Chopper assassine Keithy George. Cet incident, très courant en prison, va être un évemenent capital dans le déroulement de sa vie.
Trahi, craint et acclamé par des milliers de fans à travers le monde, Chopper se révèle très manipulateur. Il ment comme il respire, charitable au tempérament chaud, ce tueur en série peut retourner la moindre situation en sa faveur.

Chopper

C'est ainsi que certains faits tragiques tournent à la véritable parodie. C'est d'ailleurs ce que montre le réalisateur à travers l'assassinat de Sammy le turc: "En multipliant les approches sur ce crime, nous avons voulu montrer comment un événement dramatique et écœurant finit par se transformer en une anecdote burlesque. Ce processus me paraît extrêmement troublant, mais il faut rappeler que la plupart de ces horribles meurtres perdent graduellement de leur impact et se banalisent au fil des ans.
Au point que les gens en oublient le caractère monstrueux, et viennent quelques années plus tard en touristes sur le lieu du crime pour s'y faire prendre en photo".

A ce jour, Mark Chopper reste le plus grand criminel qu'ait connu l'Australie. Pourtant, force est de constater que ce psychopathe, complètement parano, est adulé par la presse, les médias et compte même de nombreux admirateurs. A partir de là, Andrew Dominik pose une question essentielle: comment peut-on admirer ce genre de tueur en série, entre autres, auteur de plusieurs best-sellers ?
Sur ce dernier point, le portrait brossé par Andrew Dominik est lui aussi paradoxal. Tantôt répugnant, tantôt sympathique, Mark Chopper nous est présenté comme un être complexe qui se joue de l'institution carcérale et judiciaire.

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C'est aussi un personnage intelligent qui a parfaitement compris les rouages du système capitaliste et de la société de consommation, à savoir que cette société est capable aussi d'admirer les monstres qu'elle contribue à créer. Le film joue sans cesse sur ce paradoxe.
A ce titre, le long-métrage n'est pas une biographie de l'intéressé mais tend plutôt à nous faire partager plusieurs instants de la vie du prisonnier. Ainsi, la première partie du film nous présente la vie de Mark Chopper dans une prison de haute sécurité australienne.

La seconde partie se concentre sur sa vie à l'extérieur. Dans tous les cas, ce personnage atypique provoque toujours de grands dégâts partout où il passe. Suscitant à la fois la crainte et l'admiration, Chopper se distingue par sa capacité à manipuler les nombreux personnages qui l'entourent, que ce soit ses acolytes de prison, ses connaissances à l'extérieur, ainsi qu'avec les policiers qui le filent, sans pour autant réussir à l'inculper. Même remarque concernant l'institution judiciaire.
Pourtant, contrairement à la plupart des psychopathes, Chopper semble doté d'une véritable humanité. En résumé, ce dernier n'a pas grand chose à voir avec le cliché habituel du tueur en série. Par exemple, impossible de le comparer avec Ted Bundy.

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Le film contient de nombreuses séquences violentes, parfois éprouvantes. C'est par exemple le cas lorsque Chopper demande à un prisonnier de lui sectionner les oreilles. Encore une fois (et je me répète), la véritable star du film se nomme Eric Bana, totalement investi dans son personnage.
Ensuite, le long-métrage ne manque jamais d'humour, plutôt noir et cynique en l'occurrence. Bref, un excellent film, qui a sans aucun doute influencé Nicolas Winding Refn pour réaliser Bronson, un autre célèbre taulard, cette fois-ci britannique.

Note: 16/20


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