Fidèle à lui-même, Jean-Louis Fournier est de nouveau d'une ironie mordante dans son dernier roman. Le sujet va encore soulever des vagues chez les bien-pensants. Si dans "Où on va papa?" l'auteur parlait avec un humour décalé de ses deux garçons handicapés, il s'adresse ici à sa fille adorée et s'interroge sur sa vocation religieuse tardive. Elle a fait la connaissance d'un "Monseigneur" qui a éveillé en elle, à plus de quarante ans et alors qu'elle a un job formidable, une véritable passion mystique. Elle ne fait plus que prier. Son père raille sa dévotion à Monseigneur et son changement de vie. Elle est entrée en religion, mais laquelle ? Le roman est court, le ton tour à tour cinglant et tendre, grave et léger. L'auteur oscille entre rage et affection. Il est désemparé ce qui ne l'empêche pas de caricaturer le choix de sa fille. La fin réserve une excellente surprise qui donne encore plus d'intérêt au livre. C'est fort de boucler une histoire comme ça. J'ai eu envie de relire le bouquin aussi tôt arrivé à la fin. Et en le relisant, on le lit autrement. La voix du père sonne différemment. C'est vraiment du grand art !!
La servante du Seigneur, Jean-Louis Fournier, Stock, 160 p 14€. En vente chez Lilly in the Vallée dans les coups de coeur de la rentrée.
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