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Retour d'outre-mer de Julia Powlowicz : Québec en septembre

Par Venise19 @VeniseLandry
Retour d'outre-mer de Julia Powlowicz : Québec en septembreC'est officiellement ma première lecture dans le cadre du deuxième défi passionné "Québec en septembre", défi que se donnent une cinquantaine de participants. Pour moi, le défi consiste essentiellement à ne pas oublier de mentionner mes lectures sur la page Facebook aménagée à cet effet par très dynamique Karine:), celle avec un sourire au bout de son prénom. Autre défi que je me donne, lire plus et commenter plus rapidement afin de me donner un gros chiffre à la fin de mois. Pourquoi pas ? On se stimule comme on veut, comme on peut, et ce qui compte est que notre littérature sorte de certain carcan de préjugés. Et que de nouveaux auteurs émergent à nos yeux, même si eux, ont déjà émergé depuis belle lurette.
Retour d'outre-mer est la Recrue du mois jusqu'au 15 septembre avec quatre opinions assez différentes, merci. Je ne l'avais pas fait apparaitre ici, ce que je fais habituellement, en me basant que les lecteurs diffèrent d'un site à l'autre, comme d'une librairie à l'autre. 
Retour d'outre-mer de Julia Powlowicz : Québec en septembreQuand l’émotion intime rejoint l’universel
Lorsqu’un récit commence par « Leur père est mort » et que la suite dégage une odeur de règlement de compte avec le passé, la lectrice en moi tremble; vais-je aimer cet autre roman introspectif à la quête d’identité? Mais rapidement, le style m’a happée et je n’ai plus eu le choix de suivre Maria, passant par son père, son frère, son ex-amoureux, sa mère, pour tenter de se comprendre.
La beauté de ce roman réside d’abord dans le style concentré qui génère continuellement des images fortes. L’auteure part de l’intimité pour aller rejoindre la collectivité. Même si nous n’avons pas été déracinés deux fois comme Maria (Pologne, Algérie pour aboutir à Pointe-aux-Trembles), qui ne s’est pas demandé si l’ailleurs n’était pas la solution au bonheur.
La dualité de Maria est incarnée dans le caractère de son père et celui de sa mère. Son père représente la stabilité, l’enracinement reconnaissant et conscient. Sa mère est l’oiseau volage, en quête d’un jardin plus fleuri, toujours dans le pays qu’elle n’habite pas. Son mal de vivre est sa seule racine. Elle vit à travers sa fille, elle l’aime comme un bien dont on dispose. Le fils, arrivé par surprise, n’est pas le bienvenu mais sera un palliatif pour apaiser l’anxiété de sa sœur.
Ce roman aurait pu prendre des allures dramatiques, le propos n’est pas léger, mais le style décalé de l’auteure nous évite d’aborder la douleur de plein fouet. Est-ce parce que le passé est servi au temps présent, ou parce que Maria se présente par un pronom indéfini (il ou elle), ou la constellation d’effluves poétiques, le cri de la douleur s’entend en sourdine. Cette approche particulière m’a conquise.

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