Monsieur Bleu par Patrick Faus
: cuisine banale
: cuisine d’un bon niveau
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
… tout n’est pas rose chez Monsieur Bleu …
Tout n’est pas rose chez Monsieur Bleu. Certes, le restaurant peut concourir pour quelques semaines encore dans la course à la plus belle terrasse de Paris. Immense, 600 m2, plein sud, aérée, protégée du bruit des quais par un mur du son transparent et une vue imprenable sur la Tour Eiffel de l’autre côté de la Seine. Ambiance cool et détendue, clientèle business costume gris et commerçants chics du coin pour le déjeuner, plutôt genre arty bourgeois le soir. Accueil super pro qui connaît son monde et comment leur parler.Palais de Tokyo oblige, l’intérieur est impressionnant par les volumes et les hauteurs de plafond, par le grand bar en laiton où il est de bon ton de venir prendre un verre à partir de 19 heures, et par le marbre de Connemara d’une couleur verte furieusement flashy qui joue ainsi sur le paradoxe bouleversant que Monsieur Bleu (référence à Yves Klein) est finalement v
ert !Aux commandes, Gilles Malafosse et deux amis, déjà en charge du Flandrin et de Pétrus à Paris et à Genève. Ces professionnels ont vu le potentiel du lieu, qui auparavant abritait des archives, et qui savent s’entourer. Benoît Dargère, par ailleurs chef du Clos Saint-Basile à Mougins, est pris comme consultant et metteur en scène du style de la carte. En cuisine, Benjamin Masson, passe de chez Petrus à Monsieur Bleu pour lancer la machine.
Prévisible pour ce genre de lieu et de clientèle, qui malgré les apparences aime à retrouver ses codes un peu partout, la carte est de tendance française avec les décalages d’usage dans les produits exotiques et autres épices japono-orientaux. Pas d’angoisse existentielle, on y trouve également le sempiternel Burger, ici avec pain spécial, bœuf wagyu, et frites évidemment « maison » (23 €), sans oublier le poulet au four, jus simple pour deux ou quatre personnes (25 €). Tout le monde à sa place, donc.
La réalisation, par contre, est pour le moins inégale pour l’instant. Si le Millefeuille à la vanille
Bourbon, caramel au lait, vaut presque à lui seul le voyage, si le Vitello Tonnato est réalisé selon les règles, et si les Cuisses de grenouille dorées, ail, persil, pommes ratte écrasées sont une réussite, le Cabillaud aux morilles et asperges est gentiment hors saison, la Chair de tourteau, nectarine blanche, fenouil est bien sur la fraîcheur mais avec une gelée trop puissante pour le pauvre crabe, et le Colin froid est mal présenté, avec une mayonnaise fade et une rémoulade de légumes ( petits pois et pois gourmands) sans goût. Embêtant pour un restaurant…Monsieur Bleu20, avenue de New York
75116 Paris
Tél : 01 47 20 80 47
www.monsieurbleu.com
M° : Alma Marceau
Voiturier
Ouvert de midi à 23h30 non stop
Carte : 55 € environ