Deadline à Ouessant par Stéphane Pajot

Avant d’écrire Deadline à Ouessant, je sortais juste de deux expériences de polars avec des personnages établis et une idée géniale : un livre, un auteur. Le premier était Carnaval Infernal dans lequel évoluait Léo Tanguy, un cyber-journaliste indépendant qui enquête pour son propre site internet et qui vit de ses abonnements. Il a été imaginé et lancé par l’auteur Gérard Alle aux éditions Coop Breizh. Le second, c’était un Poulpe, Aztèques Freaks. Une bible est livrée à tous les auteurs qui désirent en écrire et le « créateur du merdier », dixit l’intéressé était bien entendu Jean-Bernard Pouy.

Dans les deux cas cités, il y a donc cette bible ou charte, soit des contraintes qui encadrent le récit (pas question de faire boire du muscadet au Poulpe, Gabriel Lecouvreur ne carbure qu’à la bière) et de garder un fil conducteur entre les différents épisodes. Deux expériences du même genre, c’était déjà pas mal et l’envie de me lancer dans un polar sans ligne directrice se faisait désormais pressante.

Mais voilà, un couillon a gravé l’adage « jamais deux sans trois » quelque part sur cette terre et il a fallu que je replonge avec (le très enthousiaste) Sébastien Mousse, fondateur des éditions L’Atelier Mosesu et son nouvel héros Luc Mandoline alias « L’Embaumeur », un petit cousin du Poulpe (comme Léo Tanguy d’ailleurs, dont l’une des aventures, Rosbif saignant, a été écrite par Jibé Pouy).
Bref, j’ai dit banco dès que ce gaillard m’a présenté le sujet et son thanatopracteur, au point où j’en étais…

Pour ce Deadline à Ouessant, j’ai pris autant de plaisir à l’écrire qu’avec les deux autres en me basant à nouveau sur la charte rédigée par l’éditeur. Ça m’a aussi permis de revisiter (par l’écriture), la petite île de Ouessant au large du Finistère, sur laquelle j’avais passé une semaine de vacances. Pour l’heure, a priori, pas d’autres héros récurrent en vue, mais sait-on jamais.