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Lire les classiques - Emily Brontë

Par Claude_amstutz

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C’était l’un de ces sombres jours ennuagés
Qui traversent parfois la flambée de l’été,
Où du ciel rien ne tombe, où la terre est tranquille
Et d’un vert plus profond se revêt la colline.
 
Deux arbres dans un champ désert
Me chuchotent un sortilège:
Lugubre est le secret que leur sombre ramure
Agite avec solennité.
 
Qu’est-ce que la fumée sans relâche qui roule
Là-bas sur la pente fauve de la colline?
 
Comme elle regardait, les nuages de fer
S’écartant, le soleil brilla dans l’intervalle,
Mais lugubrement étrange, et pâle et froid.
 
Il ne jettera plus d’éclat,
Sa triste course est achevée:
J’ai vu, du froid soleil brillant,
S’abîmer la lueur dernière.
 
Ancien manoir d’Elbë, maintenant en ruine, solitaire,
Maison où la voix de la vie jamais plus ne s’en reviendra,
Salles sans couvert, désolées, où croissent la ronce et le lierre,
Fenêtres aux cintres brisés où les vents de nuit mènent deuil,
Demeure des défunts, des défunts d’un temps révolu.
 

Emily Brontë, Poèmes - édition bilingue (coll. Poésie/Gallimard, 1999)

traduit de l'anglais par Pierre Leyris 


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