genre: drame
Année: 1991
durée: 2h10
l'histoire:Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone l'une avec son mari, l'autre avec son petit ami, décident de s'offrir un week-end sur les routes magnifiques de l'Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un évènement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.
la critique d'Alice In Oliver:
Ridley Scott aime les héros féminins. Déjà, avec Alien: le huitième passager, le cinéaste mettait à l'épreuve une certaine Ripley face à un monstre vorace et meurtrier. Avec Thelma et Louise, réalisé en 1991, Ridley Scott propose de suivre les aventures d'un duo féminin.
Au niveau de la distribution, ce drame réunit Susan Sarandon, Geena Davis, Michael Madsen, Harvey Keitel, Brad Pitt, Christopher McDonald, Stephen Tobolowsky et Timothy Carhart. Pourtant, à l'origine, Thelma et Louise a bien failli ne pas voir le jour.
En effet, le scénario écrit par les soins de Callie Khouri ne plaît pas aux producteurs de l'époque, qui voient d'un mauvais oeil deux femmes donner la leçon à la gente masculine. D'ailleurs, au moment de sa sortie, le film déclenche la polémique.
Certains critiquent sévèrement le fond idéologique du film, à savoir le fait que deux femmes décident de prendre les armes pour répondre à la violence masculine. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS !
Thelma (Geena Davis), la trentaine, est l'épouse soumise de Darryl, un macho qui affiche sa supériorité, notamment à travers sa profession. Un jour, Louise (Susan Sarandon), son amie, la convainc de s’évader pour un week-end à la montagne.
Quittant l’Arkansas, elles sont bien décidées à profiter de ces heures de liberté. Elles s’arrêtent en cours de route, dans une boîte où Thelma abuse de l’alcool. Alors qu'un homme essaie de la violer sur le parking, Louise arrive in extremis, sort un revolver et empêche le viol.
Devant la vulgarité et l'agressivité de l'homme, elle le tue. Louise refuse catégoriquement de se rendre à la police et décide de prendre la direction du Mexique, entraînant Thelma dans sa cavale. A partir de là, le spectateur sait déjà de quelle façon ce drame va se terminer, à savoir sur une note tragique (je n'en dis pas plus...). Si le film n'évite pas toujours les clichés sur le mâle dominant (le routier vulgaire, le compagnon de Thelma qui se conduit comme un porc et j'en passe...), ce road movie ressemble bel et bien à un voyage initiatique.
Le film peut s'appuyer sur un duo atypique, qui fonctionne à merveille. La relation entre Thelma et Louise va également évoluer au cours de leur périple. Dans un premier temps, c'est Louise qui apparaît comme la "dominante", mais cette relation va bientôt s'inverser.
Au niveau de la tonalité, Thelma et Louise varie les plaisirs et oscille entre le road movie, le drame, l'enquête policière et le western. Pour ce qui est du western, le film propose de nombreux paysages désertiques, à tel point que le décor devient presque un personnage à part entière, tantôt menaçant, tantôt sécurisant.
Pas étonnant que ce film soit aujourd'hui considéré parmi les classiques hollywoodiens. Plus que jamais, Thelma et Louise est une oeuvre féministe qui prône également la liberté et l'accomplissement de deux femmes face à la "dictature" masculine.
D'ailleurs, le long-métrage remportera un immense succès public et critique au moment de sa sortie. Certes, j'ai déjà souligné la performance de ses deux actrices, Geena Davis et Susan Sarandon, qui trouvent probablement leur meilleur rôle au cinéma.
Toutefois, il ne faudrait pas non plus oublier certains rôles masculins. Par exemple, Harvey Keitel interprète un flic convaincant, bien déterminé à sauver les deux femmes de leur cavale. Quant à Brad Pitt, son rôle de mauvais garçon lui permettra de faire décoller sa carrière au cinéma.
Après, personnellement, malgré les grandes qualités de ce film, je ne le considère pas non plus comme un classique. La faute revient surtout à la caricature poussive du mâle dominant, omniprésente dans le film, et un brin lourdingue. Paradoxalement, ce cliché finit par atténuer le propos du film.
Toutefois, ne soyons pas trop sévère, dans l'ensemble, Thelma et Louise reste un excellent road movie, qui peut également s'appuyer sur une superbe photographie et une mise en scène solide.
Note: 16/20