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A flanc de colline

Par Gjouin @GilbertJouin
A flanc de collineThéâtre Tristan Bernard64, rue du Rocher75008 ParisTel : 01 45 22 08 40Métro : Villiers / Saint-Lazare
Une comédie de Benoît MoretMise en scène de Julien SibreDécor de NitrosceniumSon et Lumières de Jean-François DominguesCostumes de Stéphane VaillantAvec José Paul, Didier Brice, Caroline Maillard, Benoît Moret
L’histoire : Un père et son fils se retrouvent le temps d’un week-end dans l’ancienne maison de campagne familiale, construite à flanc de colline. Ces deux jours seront marqués par la présence quelque peu envahissante du nouveau propriétaire des lieux. Ils feront alors successivement, avec des fortunes diverses, la connaissance de son mérou, de son canapé, de son algue, de son passé, de sa voisine, d’un homme qui danse…
Mon avis : Avant que le spectacle ne commence, comme il n’y a pas de rideau, on peut tout à loisir contempler le décor dans lequel va se dérouler l’action car il est vraiment superbe. Pour qui aime l’univers de la pêche, il est incomparable. Cette débauche de poissons et crustacés nous place d’emblée dans les meilleures dispositions morales. Et, en plus, ça ne sent pas mauvais !
Et puis la pièce commence… On est tout de suite fasciné par le personnage du nouveau propriétaire des lieux (Didier Brice). Il est ma maladivement maniaque à en devenir dangereux, il a un franc-parler redoutable qui le rend maladroit et il est d’un sans-gêne chronique qui le rend intrusif… Le contraste est d’autant plus saisissant avec la réserve et le calme affichés par son premier locataire (Benoît Moret) qui, pour ne pas trop le contrarier, se réfugie dans une certaine prudence et une ironie polie…Emportés par la personnalité excessive du proprio et par ses extravagances, on rit vraiment de bon cœur.
Puis arrive le deuxième locataire (José Paul). Son flegme tout britannique et son timbre de voix si particulier ajoutent encore à la réjouissance. D’autant qu’on comprend vite que sa visite est intéressée. Il fait planer un mystère. Evidemment, comme il ne veut pas se livrer, il a recours au mensonge. De là, tout va crescendo.Mais ça bascule aussi dans le grand n’importe quoi. Tout doucement, la pièce perd de sa cohérence et de sa crédibilité. Trop de farfelu tue le farfelu. L’intrigue devient trop ténue pour créer un quelconque suspense. Et même l’irruption de la voisine (Caroline Maillard) ne provoque pas le rebondissement attendu.
Heureusement, en dépit de situations de plus en plus saugrenues, les acteurs n’économisent pas leur générosité et leur talent. Ils sont tous quatre très bons, avec toutefois une prime à la composition offerte par Didier Brice. J’admets que, dans la salle, on rit beaucoup car, il y a régulièrement de vraies bonnes loufoqueries. Mais, quand on quitte le Tristan Bernard, on se demande bien ce qu’il va nous rester de cette comédie d’autre que le souvenir d’avoir vus de très bons comédiens.Il y a de l’intention. L’idée de départ est parfaitement jouable. Il manque ça et là un peu de rigueur, un peu de matière, un peu de crédibilité. En même temps, il y a pire…
Enfin, je n’ai toujours pas compris le titre, d’autant plus qu’au début de la pièce on perçoit le ressac de la mer… 

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