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Du samedi 7 au dimanche 15 septembre, à l’Institut Lumière : Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ? de Luigi Comencini

Publié le 08 septembre 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Séances : Sa 7/09 à 18h30 – Me 11/09 à 21h – Sa 14/09 à 14h30 – Di 15/09 à 14h30

Plus d’information sur le site de l’Institut Lumière

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Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ?
Titre original : Mio Dio, come sono caduta in basso ?
De Luigi Comencini

Avec Laura Antonelli, Alberto Lionello, Jean Rochefort
Italie,  1974, 1h46, couleur
Date de sortie : 10 décembre 1975
Date de reprise : 31 juillet 2013, – Version restaurée

Synopsis

Sicile, début du xxe siècle. Eugenia Maqueda et Raimondo Corrao, marquis de Maqueda découvrent lors de leur nuit de noces qu’ils sont frère et sœur. Il leur est donc impossible de consommer le mariage. Pour des questions d’apparences à sauvegarder et aussi d’héritage et ils décident de ne rien dire à personne et de vivre dans la chasteté absolue comme un frère et une sœur. La belle Eugenia y arrivera-t-elle ?

"Satirique et burlesque, magnifiquement filmé et mis en scène (la photographie est superbe, l’interprétation sans failles), Mon Dieu comment suis-je tombée si bas !tourne en ridicule la bourgeoisie italienne du XIXème siècle."  Télérama

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Autour du film

" Immédiatement après Un vrai crime d’amour, Comencini change de lieu, d’époque, de genre, pour mettre en scène une de ses meilleures comédies, un de ces films où l’apparente drôlerie cache une amertume secrète. Reprenant un peu la perspective de La grande pagaille – un moment de l’histoire italienne vu au travers de quelques destinées particulières – Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? est aussi une des rares oeuvres en costumes de l’auteur de Casanova, un adolescent à Venise. Le film tire d’abord son originalité de ce qu’il s’intéresse à une époque – fin du XIXème début du XXème – que le cinéma italien a rarement abordé en ces termes : que l’on pense par exemple à la manière radicalement différente dont Visconti évoque le dannunzianisme dans L’innocent.

Comencini ne s’intéresse pas aux ressorts traditionnels de la psychologie des personnages mais plutôt aux phénomènes de moeurs et de culture dont ces personnages sont le support. Comencini s’interroge sur quelques problèmes fondamentaux de l’histoire de la péninsule : dans quel contexte le fascisme est-il arrivé au pouvoir ? Quel terrain lui avait préparé la culture antérieure ? Le cinéaste remonte aux racines d’un phénomène qui a fortement marqué le peuple italien : le dannunzianisme a bercé l’Italie dans l’exaltation nationaliste et dans les débordements du discours patriotique.(…)

Des personnages fantomatiques – véritables marionnettes qui ne mesurent pas le degré de folie dans laquelle elles sont tombées – ressentent les rapports sexuels comme une suite de tabous, se déchirent, englués dans les faux problèmes de la respectabilité, s’enferment dans des dilemmes de roman-feuilleton : liés l’un à l’autre par le mariage, un frère et une soeur ne peuvent consommer leur union. Quand ils s’y résolvent – ayant décidé d’enfreindre le tabou -, la révélation de leur non-consanguinité leur ôte tout désir sexuel : leur attirance n’était que la conséquence d’un sentiment sophistiqué de l’acte interdit. Ainsi, sous ces avatars amoureux perce un univers idéologique qui s’éloigne sans cesse davantage des vrais sentiments, des vrais valeurs. Cette irréalité croissante, ce bouillon de «culture», préparent le terrain à l’aventure mussolinienne.

Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? est une comédie, un film grotesque même, mais ici, comme souvent chez Comencini, le comique sert de véhicule à une oeuvre grave, une oeuvre qui déborde du cadre historique qui est le sien : «La culture italienne – souligne Comencini – est encore malade de dannunzianisme. Il me semble qu’une prééminence de l’esthétique sur le réel est encore évidente dans la littérature italienne de la fin de la guerre à aujourd’hui, littérature qui a donné par ailleurs des livres très importants. (…) Ce culte de la belle phrase, du beau geste, cette incapacité de voir le réel tel qu’il est, dans sa dimension concrète, se trouve également dans le cinéma». Il faut sans doute voir dans ce procès indirectement instruit contre certains aspects de la culture italienne, le fait que Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? ait connu une médiocre carrière en Italie et que la critique l’ait accueilli de façon mitigée en insistant sur la réussite comique du film mais en ne mettant pas en évidence toute la richesse dramatique de l’oeuvre. En fait, rarement cinéaste a su aborder avec autant de précision et de sens de la mise en scène un problème typique de la civilisation italienne. " Jean A. Gili – Luigi Comencini – Editions Gremese

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Golden Globes

Lors de la 37ème édition des Golden Globes en 1980, le film a été nommé dans la catégorie Meilleur film étranger mais c’est La Cage aux folles qui a obtenu le prix.

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Fiche Technique

  • Réalisation ! Luigi Comencini
  • Scénario : Luigi Comencini, Ivo Perilli
  • Photographie : Tonino Delli Colli
  • Décors : Dante Ferretti
  • Musique : Fiorenzo Carpi
  • Montage : Nino Baraghi
  • Production : Pio Angeletti, Adriano De Micheli, pour Dean Film

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Distribution

  • Eugenia Di Maqueda : Laura Antonelli
  • Raimondo, Marquis Di Maqueda : Alberto Lionello
  • Silvanno Pennacchini : Michele Placido
  • Baron Henri De Sarcey ! Jean Rochefort
  • Ruggero Di Maqueda : Ugo Pagliai
  • Florida Di Maqueda : Rosemary Dexter
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