Michael Bay est un réalisateur connu pour ses films, très commerciaux, où il s’amuse à tout faire exploser et où l’histoire est un prétexte (cf. sa franchise « Tranformers »). Entre deux tournages de films « Tranformers », il réalise « No Pain No Gain », qui est tiré d’une histoire vraie, avec Mark Wahlberg et Dwayne Johnson. Ce film représente son plus petit budget et il a même accepté, ainsi que les deux acteurs, à ne pas être payer. Un projet qui lui tient à cœur donc. « No Pain No Gain » sort dans nos salles françaises le 11 septembre 2013.
Synopsis : À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et … lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux.
Michael Bay a raté sa vocation de devenir artificier et est devenu réalisateur. Il va tout de même, dans ses films, faire la part belle aux explosions et autres pyrotechnies en tous genres au détriment d’une bonne histoire. Avec « No Pain No Gain », Michael Bay fait l’exact inverse et c’est très surprenant. Je ne compte en tout qu’une explosion, ce qui est une chose historique dans la filmographie du réalisateur, et en plus de cela, l’histoire est très bonne. En nous narrant cette histoire vraie d’une bande de culturistes voulant accéder au rêve américain à n’importe quel prix, Michael Bay pose un regard sur une Amérique en proie à la jalousie des classes pauvres et moyennes envers les plus riches. Même si le récit se déroule dans les années 1990, l’histoire en elle-même reste très moderne et pourrait se passer aussi bien dans les années 70 que de nos jours. Cette vision de « l’american dream » donne à « No Pain No Gain » une profondeur et une justesse, que les précédents films de Michael Bay n’avaient jamais atteint, tout en étant fun et décomplexé.
Le film est interprété par un casting musclé et dès plus surprenant. Mark Wahlberg nous prouve qu’il est meilleur lorsqu’il est dans la satire et l’humour. Comprenant à 100% son personnage, sa performance en est que meilleur ! Anthony Mackie apporte aussi pas mal d’humour avec son personnage, dans ce film qui se veut très drôle. Il réussit à ne pas passer inaperçu aux côtés de ses camarades, et ça, c’est une réussite. Cependant, le personnage le plus surprenant reste Paul Doyle, joué par un Dwayne Johnson sur-vitaminé. Il livre ce qui est sûrement sa plus grande performance en tant qu’acteur, avec ce personnage ex-taulard qui a trouvé un nouveau but avec la religion. Voir cette masse de muscle gigantesque affublée de t-shirts « Team Jesus » provoque un rire assez réjouissant. En face des ces trois acteurs costauds, on retrouve Tony Shalhoub, interprète de Monk dans la série éponyme, et Ed Harris. Ils sont le miroir de ces trois culturistes, ils représentent ce que désirent nos personnages principaux avec leurs maisons, voitures, comptes en banques, … Les deux acteurs livrent de bonnes performances, surtout Tony Shalhoub en riche juif.
Tout cela ne ferait pas un bon film si la réalisation n’était pas aussi bonne, et avec « No Pain No Gain », Michael Bay se surpasse. Jouant énormément avec les ralentis, il arrive à capter les émotions de ses personnages au plus près dans des moments critiques de leurs vies. Autre effet de style marquant, l’arrêt sur image où l’image est colorée et avec des commentaires, la plus part du temps très drôles comme « It’s still a true story » (C’est toujours une histoire vraie). Michael Bay va aussi beaucoup utiliser les caméras à l’épaule et les plans subjectifs, dans un souci de réalisme et pour donner plus de « vrai » dans cette histoire. Tout ces effets de style, afin de rendre une image et photographie bien marquée, donnent à « No Pain No Gain » une identité singulière. Même si, avec ce film, Michael Bay se rachète une conduite, il n’oublie pas pour autant l’action qui est bien là mais d’une manière différente que dans ces autres films, à la fois plus sobre et plus électrique. Il aura fallu attendre que Michael Bay réalise son film au plus petit budget, seulement un peu plus de 20 millions de dollars, pour qu’il réalise son meilleur film. Ceci est toujours une vraie critique.
« No Pain No Gain » est assurément le meilleur film de Michael Bay, avec des acteurs étonnants et une réalisation dès plus inspirée ! On s’étonnerait à croire que le bonhomme a changé … mais non, son prochain film est le quatrième opus de sa franchise « Tranformers ». « No Pain No Gain » n’aura été qu’une parenthèse dans sa filmographie, mais une parenthèse bien supérieure à tout le reste de son œuvre.
No Pain No Gain. De Michael Bay. Avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Anthony Mackie, Ed Harris, Tony Shalhoub, Bar Paly, Ken Jeong, ….
Sortie le 11 septembre 2013.