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« Au bord du Monde » : un film réaliste

Par Asse @ass69014555

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Paris, la nuit. C’est ici que vivent Jeni, Wenceslas, Christine, Pascal et les autres. Sans-abri, ils hantent trottoirs, ponts et couloirs du métro, au bord d’un monde où la société ne protège plus. Dans Au bord du Monde, ils nous font face et nous parlent.

L'image est signée Sylvain Leser, un photographe qui pose souvent son regard sur les sans-abris avec une empathie véritable.

« Ils sont partout et de plus en plus nombreux à dormir et errer dans les rues. Je me suis arrêté; je me suis mis à la même hauteur; j’ai papoté, partagé une cigarette ou un café, puis j’ai photographié ces hommes et ces femmes complètement démunis, proposant ainsi un témoignage sur les conditions de vie de ceux qui peuplent les espaces publics de la Ville Lumière.

Leur condition est touchante et leur pauvreté bien réelle. Ils sont là depuis peu ou déjà bien trop longtemps. Le nombre de ces sans-abri me semble augmenter, la cause de ce sinistre serait-elle la crise mondiale !? Lors de mes maraudes nocturnes, je me dis qu’il n’y aura bientôt plus une rue sans un pauvre vivant à même le sol, sur une grille de métro ou un chauffage urbain.

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On me demande souvent quelles sont les raisons et les causes qui les ont amené “là”; quel a pu être le point de rupture ? Je n’ai pas de réponse hélas… c’est sans doute lié à l’histoire de chaque individu; de ses propres blessures, de ses propres démons.

Certains sont fous, mais peut-être le sont-ils devenus sur ces boulevards et face à des portes fermées ? Parfois ils boivent pour tenir le coup, certains préfèrent la sobriété… D’autres refusent même une cigarette, connaissant leur propre condition, ne voulant pas s’habituer à cette dépendance onéreuse.

J’ai remarqué chez la plupart, de la douceur mélangée à de la peur. Des voix très douces, presque effacées. De la gentillesse et de l’humilité lorsque de l’attention leur est proposée ».

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Claus Drexel réalisateur d'Au bord du Monde nous emmène ailleurs. C’est-à-dire au centre de Paris. Un Paris de carte postale, voire d’apparat, baigné d’or nocturne. Mais un Paris désert, comme vidé de ses habitants, de toute vie, dans le secret de la nuit. C’est dans ce Paris sublimé mais totalement exsangue que la beauté confine soudainement à l’obscénité.

« Peu à peu, derrière ce hiératisme mortifère, apparaissent comme rescapés d’une civilisation déchue, des amas frémissants, des blocs de carton, des haillons. Une vie est là, fragile, précaire, qui va sûrement être balayée au prochain orage. Des clochards nous parlent. De plain-pied, la caméra les filme, leur fait épouser le décor. Remisés au bord du monde, le cinéaste les ramène au centre du plan.

Ces êtres humains se confient au cinéaste, lui disent leurs subsistances, leurs peines, leurs espoirs. La parole est là, puissante, folle, mais toujours sophistiquée, elle prend sa place dans le décor. Nous sommes face à eux, avec eux, pour un moment, au cœur de leur nuit. Le film nous emmène, à la façon de la science-fiction, au bord du monde, tout près du gouffre, jusqu’au vertige. Vertige de l’altérité, mais également vertige de la proximité, tout se situe ici et maintenant.

Dans le collage qu’ose la mise en scène, entre le trivial et le sublime, entre l’indigence et la beauté séculaire, comment nous situer ? C’est la question que pose ce film. En osant le plus beau, le plus tapageur écrin de beauté pour ces êtres abandonnés, la caméra se pose quelque part entre une quête d’anoblissement et l’ironie dramatique la plus déplacée. Dans ce film, il règne une atmosphère de fin du monde. La carte postale est gâchée. Un film commence ».

Scénario : Claus Drexel
Image : Sylvain Leser
Son : Nicolas Basselin
Montage : Anne Souriau

• Genre : Drame
• Durée : 1h38
• Année de production : 2013
• Sortie en salle : 18 Décembre 2013
• Origine : France

Ce film est présenté en avant-première, dans le cadre de la reprise en Île-de-France de la programmation de l’ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) présentée au Festival de Canne.

Calendrier des premières - Débat avec le réalisateur :


Malakoff au Marcel Pagnol le jeudi 26 septembre à 20h30
Paris au Nouveau Latina le samedi 28 septembre à 18h30
Lyon au Comoedia le dimanche 6 octobre à 17h30
La Courneuve à L'Etoile le mercredi 11 octobre à 20h30


FESTIVALS FRANCAIS
Festival international du film grolandais de Toulouse - PROJECTION 21/09
Rencontres cinéma francophone de Villefranche sur Saône - date de projection 11 ou 15 novembre.
FESTIVALS ETRANGERS
Filmfest Hamburg 2013
Germany
26/09/2013
05/10/2013
Vancouver 2013
Canada
26/09/2013
11/10/2013
NAMUR 2013
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27/09/2013
04/10/2013
Filmtage Tubingen 2013
ALLEMAGNE
30/10/2013
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07/12/2013
08/12/2013


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