Vous souvenez-vous du bonheur d’ouvrir un livre enfant ou ado et de ne plus réussir à le lâcher, tant il vous embarquait loin de la réalité ? C’est exactement ce que j’ai ressenti en ouvrant le premier tome d’Artémis Fowl de l’écrivain irlandais Eoin Colfer. J’ai eu de nouveau 11 ans et plus rien ne comptait que de découvrir la suite d’une histoire aux rebondissements multiples et aux personnages attachants.
Artémis Fowl, 12 ans, jeune héritier d’une famille fortunée mais pas de belle manière, possède une maturité et une intelligence peu communes. Entre un père porté disparu et une mère complètement folle, il ne sort la tête de l’eau que grâce à un bien étrange projet : percer les mystères du monde des fées (si, si elles existent) pour s’accaparer leurs richesses. Loin d’un univers merveilleux, les fées font tout pour se protéger du « peuple de la Boue », les humains.
Les clichés sur les leprechauns et autres chaudrons d’or sont démontés un à un. La vie des fées est pleine de similitudes avec la nôtre, entre modernité, nouvelle technologie et savoir ancestrale. Ne vous y trompez pas, beaucoup de magie remplissent les pages d’Eoin Colfer, renommé pour son apport dans la littérature de jeunesse. Il a aussi été récemment choisi pour écrire le prochain tome d’H2G2 dont Mélanie vous parlait ici.
Eoin Colfer
Ce premier tome pose les bases et nous présente le capitaine Short, jeune recrue des FARfadets, Forces Armées de Régulation du peuple des fées, qui se retrouve aux griffes du jeune Fowl. Fée livrée avec tous les accessoires, elle n’aura de cesse de lui échapper avec l’aide de son escouade. Une galerie de personnages attachants et des univers qui empruntent autant à l’imaginaire qu’à notre quotidien. Ce monde de fées est plein de clins d’œil et de détournements de notre vie actuelle : des petites touches d’Harry Potter et des Disney fairies, habillées à la sauce aventures, actions et suspens. On sent que la suite des tomes va nous emmener de surprises en trouvailles inédites.
Et dans cette histoire, personne n’est bon ou méchant. Un bon moyen autour de 10/11 ans de commencer à voir toutes les nuances du noir et du blanc. Artémis Fowl n’en est que plus intéressant avec cette double personnalité. On ne sait plus trop si c’est un trop gros cerveau dans un corps d’enfant ou un jeune ado qui a eu les clés du monde des adultes trop tôt. Encore un bon récit en perspective pour grandir, comme avec Harry Potter il y a quelques temps déjà. D’ailleurs, ses deux sagas sont parues dans les mêmes années.
J’attaque la suite…
Et même passé la trentaine, on prend un énorme plaisir à retrouver ces joies simples d’avant. Ma madeleine de Proust sera toujours sous la forme de pages ou de salles obscures. Je le sais depuis longtemps.
Roseline
Artémis Fowl, d’Eoin Colfer, 8 tomes parus entre 2001 et 2012, aux éditions Gallimard-jeunesse.